Pdv: Éna
Le pouvoir.
Je le détenais enfin entre mes mains. Il était là, à moi, et Alessio l'avait compris. Il ne s'agissait pas de ses affaires, mais de nos affaires. Notre mafia. Et je le lui avait bien fait comprendre. Qu'il le veuille ou non, j'étais prête à occuper la place qui me revenait de droit.
Un cri effrayant et sanglant retentit dans la pièce, lorsque j'enfonça la lame dans la cuisse de Aaron. Je pense qu'il est difficile de faire pire comme réveil. Aaron tente de se défendre ou bien de m'attaquer, je ne sais pas vraiment, mais il se rend vite compte que ses bras et ses pieds sont attachés à la chaise sur laquelle il est assis.
-PUTAIN ÉNA !
C'est ça Aaron, cri autant que tu le souhaites, personne ne viendra t'aider. Quelques semaines en arrière, je n'aurais jamais imaginé Aaron crier mon prénom dans un contexte comme celui-ci...mais plutôt dans un autre. Pas sûre que Alessio soit d'accord pour ça.
Lorsque je tourne mon visage vers ce dernier, il me regarde les lèvres entrouvertes et les yeux grands ouverts. Alessio finit par réagir et un sourire apparaît sur son visage. Un sourire de fierté.
Tu crois que je vais rester sagement ici et te féliciter d'avoir ramener Aaron à ton retour ?! Tu crois que je suis fier de ce que t'as fait ?! Est ce que tu penses réellement que je suis fier de toi pour avoir mis TA vie en danger ?!
Mon regard se détourne bien vite de Alessio, lorsque je me remémore ses mots tranchants de la veille.
-T'es vraiment qu'une salope !, m'insulte Aaron.
-Je te déconseille de lui parler comme ça, intervient Alessio. Sinon, je risque de ne pas tenir longtemps avant de te buter.
-Merci mais je pense que je peux me défendre seule. Surtout quand je vois à qui j'ai affaire...Sans vouloir t'offenser Aaron.
Je ne quitte pas des yeux Aaron lorsque je crache mon venin. J'entends Pablo rigoler dans mon dos, même s'il tente, sans succès, d'être discret. Quant à Aaron, s'il pouvait me tuer sur le champ, je ne doute pas une seule seconde qu'il saisirait l'occasion.
Je retire, avec lenteur, la lame de sa cuisse. Cela lui vaut un nouveau grognement de mécontentement. Malheureusement pour lui, la journée vient seulement de commencer et je n'ai rien d'autre de prévu aujourd'hui que m'occuper de lui.
J'essuie la lame contre la joue de Aaron, qui se retrouve recouverte de son propre sang. Tout en tournant autour de lui, la lame me suit autour de son cou. Il suffirait que j'appuie un peu plus et sa gorge se retrouverait tranchée et lui vide de son sang.
-Tu sais, je n'ai pas vraiment apprécié le fait que tu m'emmène avec toi eu Mexique. Et j'ai encore moins aimé que tu me drogues. Sans parler de ton copain Eduardo qui n'a pas hésité à me menacer de viol. Enfin "copain", c'est un terme un peu trop familier quand on sait que tu n'es que son simple chien, prêt à exécuter les ordres.
Lorsque je termine mon rond, je me retrouve de nouveau face à Aaron. Son visage est rempli de rage, tandis que le mien est plutôt joyeux. Je me demande bien pourquoi.
-Bien passons aux choses sérieuses, annonçais-je de bonne humeur.
Je me dirige vers la table sous les regards attentifs des trois hommes. Je prends mon temps pour admirer chacun des objets qui sont à disposition. Il y en a des classiques comme des couteaux, des armes, des pinces, des bouteilles d'acide...Et puis il y a des objets dont je ne connais même pas le nom, mais dont je peux facilement deviner l'utilité.
C'est le cas d'une pince qui ressemble fortement à un casse noix mais plus grand et large que ceux dans le commerce. Elle fait la taille parfaite pour broyer les bijoux de familles d'un homme. Quel bonheur d'être une femme ! Enfin je ne doute pas qu'il existe la version féminine de cette pince.
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DÉESSE ATHÉNA T2
RomansaAthéna Hanson. 22 ans. Patiente au Stone Institute of Psychiatry à Chicago. Souffre d'une forme de syndrome de Stockholm, d'érotomanie et de délires post-traumatique. Voilà les quelques mots qui résumaient ma situation, il y a encore quelques s...