Chapitre 56

16.8K 613 152
                                    

Pdv: Alessio

-Alessio, dit Aaron pas le moins du monde étonné.

-Aaron.

Nous restons un instant sans rien faire ou dire. Puis il se recule enfin pour nous laisser passer, Pablo et moi. J'entre dans la petite chambre, suivi de Pablo et Aaron ferme la porte derrière nous. On peut dire que la chambre est restée dans son jus avec sa moquette rouge et son papier peint jaunie. L'éclairage nous permet à peine de bien voir ce qui nous entoure. Mais j'imagine que Aaron préfère dormir ici que dans un sous-sol. D'ailleurs je me demande si il s'est remit des blessures que lui a infligé Éna. Je l'autoriserai peut-être à voir un médecin en fonction de la tournure de la soirée.

-Que me vaut votre visite ?

Il n'y a même pas de chaise pour s'assoir et il est hors de question que je me pose sur ce lit. Dieu seul sait quand ces draps ont été changés pour la dernière fois et ce que Aaron a fait dedans.

-Eduardo est mort, annonce Pablo.

Aaron ne bouge pas d'un poil. Soit il est déjà au courant, soit il n'y croit pas. Je ne vois pas comment quelqu'un d'extérieur aurait pu le mettre au courant. J'opte donc pour la deuxième option.

-Du moins, c'est ce que ses hommes disent, ajoute Pablo. La réalité est peut-être autre.

Je me demande si Aaron l'écoute toujours, puisqu'il ne répond pas. A-t-il fait vœux de silence durant notre absence ? C'est à se poser la question.

-Et donc ? Qu'est ce que cela a avoir avec moi ? Je ne l'ai pas vu depuis si longtemps qu'il doit avoir oublié mon existence. Il-

-Est ce que tu veux mourir ?, le coupais-je déjà lassé par ce qu'il me dit.

Aaron hausse les sourcils, surpris par ma demande. Je sors de ma poche de pantalon un paquet de cigarette. Il faudra que j'arrête de fumer lorsque Éna sera enceinte. Mais pour le moment, cela m'aide à me calmer et à me canaliser. Je sors une des cigarettes et la place entre mes lèvres. Pablo me tends un briquet sans que j'ai à lui demandé et j'allume ma cigarette. Je remplis mes poumons de cette mauvaise fumée en prenant une grande inspiration. Puis, j'expire. La fumée se met à remplir la pièce alors j'ouvre la fenêtre, histoire de faire courant d'air. La pièce se rafraichit rapidement vu la température extérieure.

-Est ce que tu prendras en compte ma réponse ?, rétorque Aaron.

Sûrement pas.

-Réponds, ordonnais-je.

-Eh bien si je suis censé passer le reste de ma vie ici, alors oui. Si j'ai une chance de partir, alors non.

Une chance de partir ? Je crois que je peux bien lui accorder ça. Mais il ne pourra pas être complètement libre et cela risque de lui déplaire. Dommage pour lui.

-Dis moi, qu'est ce que tu serais près à faire pour sortir d'ici ?, le questionnais-je.

J'observe les yeux de Aaron changer de lueur. Ils pétillent. Il s'imagine sûrement déjà à se promener tranquillement dans les rues de Chicago, loin de tout problème. Pourtant, Aaron reste sur sa réserve. Il tente tant bien que mal de cacher son excitation. Peut-être qu'il sait que ce serait trop beau pour être vrai.

DÉESSE ATHÉNA T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant