DÉESSE ATHÉNA T2

Chapitre 26

-Tu es sûr qu'elle va bien ?

Liam pointe du doigt les escaliers, juste après que Éna ait disparu à l'étage. Je garde mon visage stoïque même si je souris intérieurement. Je réponds simplement à Liam en lui disant que Éna ne se sent pas très bien et qu'elle a besoin de se reposer. Cela ne m'étonnerait pas vraiment qu'elle aille réellement se coucher, tout ça a dû l'épuiser.

Après que Liam soit allé se chercher de quoi grignoter dans la cuisine, nous montons à l'étage pour rejoindre mon bureau. Je m'installe sur ma chaise, tandis que Liam prend place face à moi. Un long silence s'installe avant qu'il ne soit brisé par le bruit d'une douche, plus loin dans le couloir. Il semblerait que Éna ait jugé bon d'effacer toute trace de ce qu'il s'est passé il y a à peine cinq minutes. Malheureusement pour elle, j'ai comme l'impression qu'elle devra prendre plusieurs douches par jour à partir d'aujourd'hui.

Liam sort son ordinateur de sa pochette et le déverrouille. D'un point de vue extérieur, on pourrait croire qu'il s'agit d'un simple appareil électronique que l'on trouve dans n'importe quelle boutique d'high-tech. Pourtant, il s'agit bien là d'un ordinateur permettant d'accéder à tout ce que l'on veut sur Internet, même sur le Darknet. Il s'agit du top du top pour un hacker professionnel. Il ne devrait pas falloir plus de cinq minutes à Liam pour trouver ce que je cherche. Ce dernier relève, la tête vers moi, m'indiquant qu'il attend mes instructions.

-Trouve tout ce que tu peux sur les parents de Aaron Moore.

Mon homme s'exécute dans la seconde. Pendant de longues secondes, seul le bruit du clavier résonne dans la salle. J'ai le temps de ressasser tout ce que je sais déjà sur Aaron. Mais aucun détail m'interpelle. Rien ne me liait à lui jusqu'à présent. Je n'étais même pas au courant de son existence. Et s'il mentait simplement pour gagner du temps ? Peut-être qu'il attend que Eduardo vienne le sauver et, par la même occasion, me buter. Aaron était nouveau dans le réseau d' Eduardo. Celui-ci ne porte déjà pas dans son cœur ses hommes les plus fidèles, alors je ne suis pas persuadé qu'il s'inquiète de la disparition de Aaron. Mais peut-être qu'il avait fait le lien entre la disparition de son jeune recrue et le fait que celui-ci s'en soit pris à Éna. Il ne fallait pas être très intelligent pour comprendre que je suis derrière tout ça.
Ce serait alors qu'une question de temps avant que Eduardo nous retrouve. Bien que je ne me cache pas de lui, je n'ai pas envie que ces sales pattes touchent, une nouvelle fois, ma déesse. Donc il n'est pas envisageable que Eduardo mette un pied en Italie. Je dois absolument me débarrasser de lui avant que ce ne soit le cas.

Liam appuie sur quelques touches, avant d'essuyer ses mains contre son jean. Je me lève de ma chaise et contourne le bureau. Sur l'ordinateur, une barre de téléchargement avance trop lentement à mon goût.

-Combien de temps faut-il pour que tu aies accès à tous ces documents ?

-Peut-être une minute, peut-être deux jours. Tout dépend de ce que les parents de Aaron ont à cacher. Si ils sont des personnes lambda, c'est la première option. Si il mène une double vie, secrète aux yeux de la loi ou illégal, tu peux partir et revenir dans plusieurs heures.

Pour éviter de m'énerver contre Liam, je m'éloigne et m'approche d'une commode. J'ouvre l'un des placard. Environ une vingtaine d'alcool s'offre à moi. J'attrape une bouteille de whisky et me sert un verre. Je le porte à mes lèvres et m'apprête à le boire, mais je suis interrompu par la porte qui s'ouvre. Je n'ai même pas besoin de me retourner pour savoir qu'il s'agit de Éna. Putain, voilà que j'arrive à reconnaître ses pas...Je descends mon verre et me retourne.

Elle est penchée par dessus l'épaule de Liam et regarde l'écran de l'ordinateur. Son dos courbé me donne toutes sortes d'idée, mais quelque chose me dérange. Elle est trop proche. Trop proche d'un homme qui n'est pas moi. Malgré ma jalousie plus qu'évidente, je ne dis rien. Ce n'est pas le moment de la traiter comme un animal de compagnie qui doit m'obéir. À vrai dire ce ne sera jamais le moment.