Pdv: Éna
Je n'ai pas bu une seule goutte d'alcool hier soir. J'ai simplement demandé discrètement à la serveuse de remplacer mes verres de vodka par des verres d'eau. Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai fait ça. Je comptais faire un test de grossesse à notre retour en Italie. Alors inconsciemment, je me suis dit qu'il serait mieux de ne pas boire d'alcool avant d'être sûr qu'il s'agit simplement d'un retard.
Allongée sur le lit, je me redresse lorsque la porte de la chambre s'ouvre. Un homme, portant une blouse blanche, entre. Je l'ai déjà vu quelques fois. Il s'agit du médecin de Alessio. Nous nous saluons puis il s'approche de moi. Il pose sa sacoche par terre et je le laisse s'assoir sur le lit, tout en gardant un peu de distance entre lui et moi.
-Bien. Lorsque Alessio m'a appelé, il semblait très inquiet pour vous. Il m'a notamment dit que vous aviez vomi et que vous étiez très fatiguée. Est-ce que vous avez d'autres symptômes ?
-Je vous assure qu'il n'y a pas besoin de s'inquiéter, répondis-je gênée qu'il se soit déplacé pour rien. J'ai juste mal digéré mon petit déjeuner. Alessio en fait tout un plat mais il s'agit de pas grand-chose, je vous l'assure. Vraiment. Vous pouvez repartir.
-Si je sors de cette pièce maintenant, Alessio pensera que j'ai bâclé mon travail. Dans le meilleur des cas, il ne fera plus appel à moi. Dans le pire, je risque de ne jamais partir d'ici. Sachant que cela vous concerne, je doute qu'il soit très clément avec moi. Donc s'il vous plaît, laissez moi vous examiner.
Si je refuse une nouvelle fois, j'aurais la mort de cette homme sur la conscience. Peut-être que je pourrais convaincre Alessio de ne pas le tuer. Mais si j'y arrive, il voudra quand même que je me fasse examiner de la tête aux pieds.
-Si vous êtes médecin, vous respectez le secret médical. N'est ce pas ?, demandais-je l'air sûre de moi.
-Hélas, travailler pour Alessio n'a rien de légal. Alors le secret médical, ça ne sert à rien d'y penser. Vous le connaissez. Si je lui cache quelque chose, il pointera son arme vers moi.
Si un jour notre enfant, comme n'importe quel enfant, décide de nous mentir ou de ne pas nous répondre, est ce que Alessio le menacera ? Est ce que j'ai réellement envie de voir mon bébé grandir dans ce monde ? J'aurais beau le protéger, je ne pourrais jamais lui cacher éternellement ce que fait son père, ce que je fais moi aussi. Comment je serai censée réagir le jour où un gang ennemi décidera de s'an prendre à notre enfant ? Je devrai toujours être sur mes gardes, en sachant pertinemment que je pourrais perdre mon fils ou ma fille en un claquement de doigts. Je ne peux pas non plus demander à Alessio de laisser sa mafia derrière lui. C'est tout ce qu'il possède, ce qu'il a créé lui tout seul. C'est presque...dans sa nature, d'être mafieux.
-Je vais prendre votre température et votre tension.
Je reviens peu à peu à la réalité alors que l'homme face à moi cherche ce dont il a besoin dans sa sacoche. Je décide donc de tenter ma chance avec une nouvelle approche. Alessio ne saura rien de ce qu'il s'est passé ici, que cela lui plaise ou non.
-Vous faites bien parti de la mafia de Alessio ?
-En quelque sorte. Oui, me répond le docteur un peu perdu.
Qu'il ne s'inquiète pas trop. Je vais lui éclaircir les idées
-Donc comme chacun de ses hommes, vous devez savoir qu'un ordre de Alessio peut ne pas être respecté seulement si l'un de mes ordres vous y oblige. Autrement dit, à choisir entre lui et moi, vous devez choisir moi.
-C'est exact mais je ne vois pas où vous voulez en venir.
-C'est très simple pourtant, dis-je le sourire aux lèvres. Je vous ordonne de ne rien dire à quiconque, même pas à Alessio, de notre échange d'aujourd'hui. Vous n'aurez que ces trois petits mots à la bouche: «Tout va bien ».
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DÉESSE ATHÉNA T2
RomanceAthéna Hanson. 22 ans. Patiente au Stone Institute of Psychiatry à Chicago. Souffre d'une forme de syndrome de Stockholm, d'érotomanie et de délires post-traumatique. Voilà les quelques mots qui résumaient ma situation, il y a encore quelques s...