Pdv: Alessio
-C'est moi où ils s'en foutent complètement de ce que j'ai dis ?, demandais-je à Éna alors que mes hommes et Dimitri disparaissent de mon champ de vision.
-À vrai dire, je suis presque certaine qu'on ne peut pas se foutre de quelque chose si on ne l'a pas entendu. Et vu leur état, je serais étonnée qu'ils aient entendu et compris ce que tu as dit.
Éna n'a pas tord. Pour Pablo, Vazquez est mort et Aaron lui succède. Qu'importe que ces deux là ne s'entendaient plus. Se poser des questions sur la situation ? Inutile. Du moins, pour le moment. Je suis sûr que, lorsqu'il sera en état de voir l'étrangeté de la situation, il trouvera ça louche lui aussi.
-D'ailleurs, qu'est-ce que c'est comme drogue ?, ajoute-elle en s'approchant de la table basse.
Putain, ils laissent traîner ça n'importe où. Encore heureux qu'il n'y ait pas de gosses ou de chiens ici. Il suffiraient que je détourne le regard pour qu'ils goûtent à la poudre blanche et fassent une overdose. Lorsque mon enfant sere né, Pablo aura interdiction de fumer ses joints à moins d'un kilomètre de lui. Voire deux kilomètres, on n'est jamais trop prudent.
-Ne touche pas à ça, c'est une mauvaise idée. Tu le verras demain matin lorsqu'ils seront en pleine redescente. Je peux te promettre qu'ils regretteront toute cette soirée.
Je pars dans la cuisine chercher un sac poubelle et une éponge. Puis, sous le regard attentif de ma déesse, je nettoie la table basse du salon. Il vaut mieux que je fasse disparaître le peu de poudre qu'il reste avant qu'ils ne redescendent et décident de terminer le paquet.
-Alors on est enfin tranquille ?, me demande Éna hésitante. Nous pourrons facilement convaincre Aaron de signer un genre de traité de paix.
-Tu sais ce qu'on dit dans notre milieu ? Pas de corps, pas de mort. Ne nous réjouissons pas trop vite.
Le sourire de ma déesse s'affaisse à l'entente de ma réponse. Pourtant, je ne lui dis que la stricte vérité. Même si toute la ville de Juàrez est en deuil, cela pourrait très bien être une feinte. Vazquez n'aurait pas de mal à menacer plusieurs milliers d'habitants de pleurer sa fausse mort. Je préfère rester sur mes gardes pour le moment.
Je ferme le sac poubelle et pars le jeter dans la poubelle de la cuisine. J'en profite pour regarder l'heure sur l'horloge murale: il est 18h passé. Pourtant, j'ai l'impression de mettre levé il y a une heure à peine. Ça doit être ça, de passer la journée avec la personne que l'on aime. On ne voit pas le temps qui défile.
-Tu viens ? On va se préparer, me propose ma déesse.
Je hoche la tête et la suis jusque dans notre chambre. La maison est calme. Anastasia doit être sortie avec Alexeï et je suis prêt à parier que les quatre drogués sont allongés tous ensemble par terre dans une de leur chambre, entrain de faire face à toutes sortes d'hallucinations.
Éna s'enferme dans la salle de bain et quelques minutes plus tard, j'entends l'eau de la douche couler. J'en profite pour me rendre dans le dressing et choisir une tenue pour ce soir. Même si je ne suis pas d'humeur à sortir, je peux bien accepter ça après tout ce que nous venons de traverser. J'opte pour un jean noir et un tee-shirts de la même couleur. Je dépose les vêtements sur le lit et m'allonge sur celui-ci, attendant que Éna libère la place dans la salle de bain. Je serais bien allé la rejoindre mais alors il est clair que nous mettrons pas un pied en dehors de cette chambre avant demain.
Elle m'a manqué.
Pas nos relations intimes, évidemment. Juste elle. Sa voix, son odeur, son visage, sa présence. Jamais je ne pourrai me passer d'elle.
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DÉESSE ATHÉNA T2
RomanceAthéna Hanson. 22 ans. Patiente au Stone Institute of Psychiatry à Chicago. Souffre d'une forme de syndrome de Stockholm, d'érotomanie et de délires post-traumatique. Voilà les quelques mots qui résumaient ma situation, il y a encore quelques s...