Chapitre 13

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Le lendemain matin, Ayleen se réveilla dans son lit avec un sourire impossible à effacer. La douche de la veille avait sans doute été une des plus agréables de sa vie. Comme deux adolescents, Orion et elle s'étaient embrassés pendant un temps indéfinis pour finalement se sécher et regarder le ciel orageux ensemble. L'alpha s'était mis à ses papiers importants peu de temps après pendant que la blonde l'observait depuis un siège près de la fenêtre. Elle sentait la fatigue la gagnait et elle ne se voyait pas dormir dans le même lit que lui, pas encore. Elle avait donc glissé sur ses genoux pour lui offrir un baiser tendre et empreint de promesses avant de finalement quitter cette chambre remplie de cette odeur qu'elle aimait tant.

Et même plusieurs heures après, l'effluve du mâle l'englobait encore, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Elle le soupçonnait d'ailleurs d'avoir fait exprès de déposer son odeur sur chaque parcelle de son corps. De ce qu'elle comprenait le cou était une zone importante pour les partenaires, et à défaut de la marquer comme il est coutume de le faire, il l'avait marqué de son odeur. Quel fin stratège.

Le jour était à peine levé et c'était rare que la blonde soit réveillée aux aurores. Ce n'est même quasiment jamais arrivé. C'est pourquoi elle se concentra sur son ouïe pour percevoir les bruits alentours. Elle perçut du mouvement dans la chambre d'Orion. Il semblerait qu'il s'habille. Prise d'une pulsion elle quitta sa chambre simplement vêtue d'un long tee-shirt et de sa culotte pour ouvrir sans frapper chez l'alpha. Mauvais timing il faut croire car un homme et une femme se tenait debout dans la pièce aux côtés d'Orion. Décidemment elle n'était pas très douée pour se servir de ses sens aiguisés. Orion la perturbait beaucoup trop. Elle reconnut Bret, le bêta, mais pas la femme à ses côtés. Le bêta la lorgna légèrement en voyant cette femme si peu vêtue, un fait qui déclencha un grognement possessif de son alpha. L'atmosphère devint atrocement gênante quand elle se rendit compte de sa tenue et de son entrée fracassante sans une once de respect.

_Désolé, je sais absolument pas me servir de mon ouïe. Je vous laisse tranquille.

Sans plus se ridiculiser elle ferma la porte à nouveau pour courir vers sa chambre.

Quelle idiote ! se gronda-t-elle intérieurement. Tu parles d'une entrée ! A moitié à poil face à autant de prédateur, adieu l'intégration.

Elle était animée d'une gêne sans bornes mais aussi d'une colère qu'elle sentait remonter à la surface à la vitesse de la lumière. Pourquoi autant de colère ? Si seulement elle le savait. Mais elle pouvait percevoir les premiers signes d'une transformation. De la colère, une vision changeante, des douleurs partout dans le corps. Elle allait muter sans pouvoir s'y opposer. La panique monta en flèche ce qui ne l'aida guère à arrêter le processus. Sa respiration était saccadée, forte et bientôt elle pleurerait, elle le sentait. Sa part humaine ne parvenait pas à maitriser tout ce qu'il se passait. Elle était terrifiée d'être seule à cet instant. Se laissant glisser au sol, elle hurla le prénom d'Orion dans son crâne qui bouillait de l'intérieur. La transpiration commençait à englober son corps quand elle sentit une main se poser sur sa nuque. Un toucher tendre et agréable. Ses oreilles étaient bouchées par la pression dans son corps mais il lui semblait entendre des sons lointains. Une voix, sa voix.

Orion tentait de la ramener dans la réalité, de l'apaiser mais c'était comme si elle était imperméable à ses mots. Il entreprit donc d'entrer en contact avec elle par leur lien. Quand son esprit heurta le sien il sentit une peur inouïe l'animait avec un brin de colère. Ayleen luttait contre sa transformation c'était pour ça qu'elle souffrait autant, mais il était tout aussi important de savoir reprendre le contrôle de son corps lors d'émotions fortes que de se laisser aller à la transformation. La métamorphose c'est la facilité du lâcher prise, la stopper c'est le contrôle totale.

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