Chapitre 18

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Le lundi passa relativement vite, elle n'eut aucune nouvelle d'Orion pendant cette journée. Elle était allée chez ses parents en bus puis c'était douchée tranquillement. Une fois propre et nettoyée de toute odeur elle regarda par sa fenêtre. Il était dix-neuf heures passées et aucun message ne pointait le bout de son nez. La blonde était un peu perdue face à ce silence. Elle hésitait à lui envoyer un message, mais par fierté certainement, elle ne le ferait pas. Elle souffla avant de prendre son sac de cours et de partir direction le manoir. Elle emprunta les sentiers de randonnées ne voulant pas se transformer à nouveau. Le manoir se montra bien vite dans son champs de vision. Il n'y avait personne à l'extérieur ni au rez-de-chaussée. Elle décida donc de monter poser ses affaires puis de fouiller le salon pour choper une bouteille et boire un coup. Peu importe qu'elle ait cours demain ou non. Elle avait besoin de se vider la tête et pour l'instant c'était la seule option à disposition.

Seule la cheminée illuminait la pièce. Le bar était rempli de trucs en tous genres, beaucoup des boissons présentes étaient corsées et lui donneraient surement envie de vomir, mais elle avait besoin d'un petit remontant. Son attention se porta finalement sur une bouteille de rhum arrangé où il ne restait qu'un quart de la bouteille. Ce serait largement suffisant. Pas besoin d'un verre, elle but au goulot une gorgée avant de se poser sur le rebord d'une fenêtre.

Heureusement ce n'était qu'un fond de bouteille car sa vision commençait déjà à se flouter. Elle eut à peine fini la dernière gorgée que déjà la fatigue la gagnait. Ses paupières se fermèrent délicatement et son visage se posa contre la vitre froide. Un peu pitoyable, il faut bien l'admettre. Mais elle avait eu ce besoin de faire quelque chose d'un peu décalé, sans doute car elle ne parvenait pas à assimiler le manque que l'Alpha créait chez elle. Surtout après l'intimité partagée la veille.

Elle resta un long moment immobile de la sorte à penser à Orion. Il lui manquait. Terriblement.

Un bruit sourd la sortie en sursaut de sa torpeur. Le feu dans la cheminée était presque éteint et elle entendait vaguement le bruit du vent dehors. Elle tenta tant bien que mal de marcher sur ses deux petites jambes. Elle les sentait faibles et très molles, elle manquait de tomber à chaque pas. Par miracle elle parvint à se glisser dans le hall puis à approcher des marches avec l'intention de monter se coucher. Seulement au lieu d'attraper la rambarde de l'escalier sa main toucha le vide et elle tomba, entrainant avec elle un vase sur la commode juste à côté. Le bruit du verre sur le carrelage résonna dans tous le manoir étonnamment calme. La blonde resta allongée au sol les yeux mis clos, mais elle était fatiguée de sa journée et de toujours se questionner sur Orion. Elle ne vit même pas qui venait à sa rescousse, encore faudrait-il que quelqu'un se déplace. Ses paupières se fermèrent sans plus attendre.

***

Orion avait passé la journée à Shadow Lake en compagnie d'autres alphas du coin pour parler des derniers évènements dans la région qui devenaient de plus en plus problématique. Il n'avait pas eu une seule minute pour lui, Ayleen avait occupé son esprit toute la journée mais il n'avait eu aucune nouvelle, ce qui le mettait sur les nerfs, il s'inquiétait. Heureusement, il avait eu confirmation d'Alec qu'elle était arrivé à l'université indemne le matin-même, mais depuis personne n'avait su lui dire ou elle était. Il ne savait pas si elle le fuyait ou si c'était une pure coïncidence ce silence terriblement frustrant. Quoiqu'il en soit il rentrait dans la soirée donc il pourrait vérifier, et si ce n'est lui parler, au moins la voir, attester qu'elle va bien.

L'entrevue avait duré un peu plus longtemps que prévu mais rien de bien méchant. Il était actuellement sur le sentier menant au manoir dans une voiture conduite par Bahram. Il avait tenté une communication avec sa jolie blonde mais il ne sentait que le vide, comme si sa conscience était inaccessible. Ce fait le rendait extrêmement nerveux. Aucun des membres n'était au manoir pour vérifier si elle allait bien, il devrait donc attendre de franchir les portes pour pleinement savoir ce qui se passait. Le véhicule fut à peine arrêté qu'il sortait déjà de l'habitacle pour pénétrer dans l'enceinte de son manoir. Instantanément, son cœur loupa un battement en voyant un corps au sol. Merde.

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