Chapitre 4

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La magie s'était éteinte en même temps que cette nuit de débauche. Ayleen n'avait pas dormi de la nuit, ressassant sans cesse ce qu'il s'était passé quelques heures auparavant. Assise contre sa fenêtre de chambre, elle observait le ciel nocturne recouvrir ses couleurs diurnes. Les étoiles peu à peu disparaissaient en même temps que leur déesse lunaire. Un spectacle que la blonde ne se lasserait jamais d'admirer. La nature dans son plus bel appareil. Sans artifices ni masques. Juste le commencement, le renouveau, la naissance d'une nouvelle journée. Un sourire naquit sur ses douces lèvres. Enveloppée dans un plaid poilue et confortable, elle ne pouvait se défaire de l'image d'Orion. Un être si énigmatique et attirant. Il dégageait une aura si tentatrice et puissante que cela l'avait déstabilisée. Elle en avait côtoyé des hommes, mais ils avaient son âge, celui-là était plus âgé et elle prenait un malin plaisir à se délecter de son animosité apparente.

Sa maison se trouvait dans une rue située en hauteur sur une sorte de colline, ce qui lui permettait depuis sa fenêtre d'avoir une vue d'ensemble sur toute la vallée. Un spectacle ahurissant encore aujourd'hui. Parfois elle s'imaginait entrain de courir sur cette plaine herbue à seulement quelques kilomètres de là. Là où elle voyait parfois des chevaux brouter leur pré avec innocence et engouement. Cette seule pensée lui créa l'envie d'aller se promener en pleine nature. Il était à peine six heures du matin mais elle en mourrait d'envie désormais. Elle enfila rapidement une tenue confortable composée d'un pantalon noir et d'un sweat à capuche de la même couleur. Accompagnée de ses deux fidèles toutous, elle quitta sa demeure non sans laisser un mot à sa famille :

Bien rentrée de la soirée, tout s'est bien passé, merci encore <3

Je suis partie marchait avec Zeus et Hadès, à tout à l'heure !

Ayleen

Sans plus attendre, la blonde commença sa marche en prenant un sentier qui déclinait à travers bois et plaines jusqu'aux fameux chevaux, perdus un peu plus loin, dans la vallée qu'elle aimait tant. Elle avait de la chance que ses parents habitent en périphérie de la ville. Ils vivaient dans la partie la plus boisée et préservée. Tout le reste n'était que béton et building. Leur petite ville étant collée à une plus grande, la convivialité disparaissait parfois, au grand damne des traditionnalistes. Ce qu'Ayleen était un peu, tout comme ses parents. Le souvenir d'an temps laissait parfois une profonde nostalgie pour ceux qui restait. Le temps ne restait jamais figé, il fallait évoluer avec lui. Tout comme la nature le faisait. Aucun endroit ne restait tel quel.

Parfois elle se disait que les métamorphes étaient de ceux qui avait appris à s'adapter plus facilement que les simples humains. Une branche de l'humanité qui n'avait pas eu peur de quitter son cocon et sa carapace corporelle. Des êtres bien plus solides que les simples mortels. Ayleen aurait aimé en savoir davantage à leur sujet, mais elle savait que ce genre d'informations n'était révélé qu'à ceux faisant partie de leur monde. Car nous le savons tous, le secret est la clé de la survie. Ils avaient déjà bien assez de problèmes à gérer sans rajouter de viles rumeurs, véridiques ou non, sur leurs faiblesses.

Ce trio fanfaron débarqua enfin sur la plaine aux chevaux. Un endroit non clôturé où elle avait demandé l'autorisation d'accès à la propriétaire. Une vieille dame fort aimable qui avait même proposé qu'elle vienne prendre soin de ses équidés si elle le souhaitait. Un fait qui avait ravie Ayleen, bien qu'elle n'ait jamais trouvé le temps de s'y rendre pour cela.

Deux magnifiques chevaux guettaient les nouveaux arrivants. Deux superbes « Frison impérial », des croisés d'une beauté peu commune. Les deux bergers courant à quelques mètres d'elle, elle les rappela pour qu'il reste sage le temps que les deux chevaux s'habituent de nouveau à leur présence. Elle ne venait pas assez souvent ici pour qu'ils soient pleinement désintéressés de leur présence. Ils demeuraient encore peureux.

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