Chapitre 10

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Bard fixait l'échauffement de Bain avec attention, se tenant à l'épée plantée dans le sol. Le garçon était énervé au réveil. Et il savait pourquoi. Clara se trouvait assise à lire un livre alors qu'il s'échauffait. Toujours Clara encore Clara ! La jalousie frappait à sa porte !
Bain finit par s'arrêter de courir et fixa l'enfant assise sagement sur un pan de mur.
-" Je vais enfin pouvoir te battre !" dit-il. Le défi lancé par l'enfant n'avait aboutit qu'à un échec cuisant, de la part du fils de Bard, mais aussi de Bard lui-même !  Il avait comprit a quel point elle était puissante ! Il soupira. Cela ne servait à rien ! Clara n'était pas une personne qui se laisserait battre si facilement !
-" Bain concentre toi sur moi !" ordonna-t-il d'une voix ferme. Soudain, un cor résonna dans le silence du matin, tirant ceux qui était un peu endormit de leur sommeil. Bard fronça les sourcils. Cela faisait déjà deux mois ! Et le mot qu'il avait envoyé au roi n'avait pas eu de retour.  Il cessa l'entraînement, et se dirigea vers la tour de guet, pour voir plusieurs étendards, se dresser flottant. Il vit des chevaux blancs, et surtout de longs cheveux qui lui fit rappeler son mot.  Il se tourna vers Clara qui les observa silencieusement, l'ayant rejoint.
-" Qu'est-ce qu'on fait ? Ils sont venus à plusieurs !"
-" c'est à vous de voir Bard... Souhaitez vous... discuter avec eux, et leurs révéler ce que vous savez ? Sachez que les nains ne seront pas en reste si ils apprenaient que vous en parlerez !" répondit-elle. Il eut un léger frisson. Il avait comprit à demi-mot, quand le roi Dain, l'avait convoqué, le serment que les nains et les humains s'étaient fait. Il se racla la gorge et descendit pour laisser la herse se baisser et s'avancer vers les elfes. Ils étaient plusieurs. Il se sentait tout petit face à eux ! Il essaya de garder un visage calme.
-" Ah Seigneur Bard !" lâcha Thranduil, penchant la tête avec un demi-sourire, qu'il n'apprécia pas.
-" Cela fait un moment Seigneur Thranduil ! Je suis surprit du monde qu'il y a !" dit-il, le saluant. Le roi elfe eut un sourire narquois.
-" Oh nous sommes venus en nombre pour satisfaire une question qui nous taraude. Et que vous pourriez peut-être y répondre qu'en pensez-vous ?" ronronna-t-il, descendant de sa monture, pour s'approcher de l'humain. Bard déglutit. Ce n'était pas le bon moment de se sentir impressionné !
-" Ah ? Et quel est donc cette question ?" demanda-t-il, légèrement méfiant.
-" L'avez-vous retrouvée ou non ?" Bard, réalisa que la lettre qu'il avait envoyé a dû se perdre !  Il semblait soulagé. Il secoua la tête.
-" Navré, mais non !  Les nains ont finit par m'avouer qu'elle est décédée..." annonça-t-il, les faisant sursauter et surtout froncer les sourcils.
-" Plaît-il ?"
-" C'est malheureusement... dû à la malédiction du dragon..."
-" Où se trouve son corps dans ce cas ?" demanda une elfine aux cheveux blonds. Bard réfléchit rapidement et se rappela d'une chose.
-" Ils ont brûlé son corps, il noircissait, si ils le gardait !" répondit-il, haussant les épaules, comme une fatalité.
-" Ah. Donc les nains ont brûlés une preuve ... magnifique !"  gronda l'elfe aux cheveux gris. Mais quelque chose fit comprendre à Bard que son mensonge, n'était pas accepté. Thranduil, posa soudain, une main ferme sur son épaule. Et il serra violemment. Bard, tenta de ne pas crier, tellement la pression était de fer. Si il bougeait, il prouverait qu'il mentait !
-" Je..." dit-il, haletant, essayant de ne pas montrer la douleur. Les bagues de Thranduil, s'enfonçait dans sa chair, il allait avoir des hématomes !
-" Papa ?" s'exclama une petite voix. Il tourna sa tête vers Clara qui apparût, serrant une peluche contre elle. Et l'étreinte de fer, s'éloigna.
-" Qu'est-ce que tu fais là ?" dit-il, jouant le rôle.
-" Qui est-ce ? Vous aviez une quatrième enfant ?" Bard, faillit lui jeter un regard noir.
-" Je l'ai adoptée ! On l'a trouvée entre les ruines, ses parents ont été tués durant la bataille des Cinq Armées ! Elle est encore fragile !"
-" Et comment se nomme cette petite fille ?"
-" Clara." ce prénom, attira plusieurs regards longs et très perçant.
-" Tient tient... comme c'est étrange... Le même prénom... que cette personne !" murmura Thranduil, vers les autres elfes.
-" En quoi est-ce mal d'avoir un prénom semblable ?" répliqua sèchement Bard.
-" Votre ton ne me plaît guère ! Nous allons rester ici ! Mais je peux vous assurer, que je vous ferais cracher la vérité ! Quand à cette enfant... on la surveillera aussi ! Je vous préviens Bard ! Je ne crois pas en cette fameuse excuse qu'elle soit morte ! Essayez de trouver quelque chose de plus convaincant ! Ou alors dîtes nous la vérité ! est-ce que je suis assez clair ?" prononça le roi elfe, le regardant avec une lueur qui l'empêchait de répondre avec insolence. Il était coincé ! Il attrapa la main de Clara et la tira, sans regarder derrière lui.
-"  Zut de zut ! On est coincé !!" s'écria-t-il, paniqué, passant une main dans ses cheveux. 
-" Tout va bien ! Tôt ou tard... ils auront la vérité, je le sais !"
-" Et cela ne vous dérange pas !?" Elle eut un sourire qui en disait long sur le chemin qu'elle a parcourut pour être ici.  Le cœur de Bard se serra et il l'attrapa pour la serrer.
-" S'il vous plaît non !  Ne souffrez pas encore ! ne vous sacrifiez pas à nouveau pour eux ! Il faut qu'ils continuent d'ignorer non ? Je vous protégerai !" assura-t-il, l'émotion étreignait sa voix.
-" Ce n'est pas grave Bard ! Mon chemin était déjà couvert d'épines ! A force, mes pieds ont prit l'habitude !  Tout ira bien ! Le plus important... est que vous ne soyez pas impacté par eux !"
-" Clara... si vous faîtes ça... on trahira cette promesse tant prononcée ! Faites depuis des millénaires !" supplia-t-il, essayant de la faire changer d'avis.
-" Je ne les hais pas si c'est votre question... Je continuerais de les aimer !" fit-elle.  Sans qu'ils sachent, un elfe les écoutaient. Legolas, serra les doigt dans sa paume, alors qu'il voyait l'enfant parler avec assurance.    il entendit tout ce que cet homme disait. Et il comprit.
-" Heureusement que la lettre s'est perdu !" s'exclama Bard, le faisant tiquer. Perdu ? Non ! Quelqu'un l'avait prise, mais l'avait cachée ! Il se leva et  disparut sans bruit. Il devait trouver l'elfe qui se chargeait de recevoir les lettres pour son père. Feren !  Le coupable était juste là ! Sous ses yeux !  Il le vit vérifier que rien ne manquait. Il s'approcha calmement.
-" Puis-je vous parler Feren ?" demanda-t-il. L'elfe brun aux traits allongés, posa son regard vert sur lui.
-" Oui Ernil nin !" Legolas le tira à l'écart de toutes oreilles indiscrètes. Feren, était surprit.
-" Pourquoi m'avoir emmener ici ?"
-"C'est vous qui avez la lettre qu'à envoyer Bard au sujet de la jeune fille." asséna le Prince se tournant vers lui, le regard froid. Feren sursauta et fronça les sourcils.
-" Que ... quoi ?" balbutia-t-il. Legolas savait parfaitement quand le Bras droit cachait quelque chose. L'elfe n'était pas fait pour mentir. Voilà pourquoi Thranduil l'avait choisit !  Parce qu'il l'a connut étant jeune et qu'il lui était totalement loyal et dévoué !
-" Donnez moi la lettre !" ordonna-t-il tendant la main, pour qu'il la lui transmette. L'elfe pâlit et recula.
-" Non ! Je ne peux pas vous la donner !"
-" Dois-je vous l'arracher de force Feren ?! N'êtes-vous pas loyal envers mon père ?!! Pourquoi lui cacher-vous une information importante ?!" s'écria Legolas, en colère. il s'avança menaçant.
-" Je ne peux pas lui donner une telle information ! Que compte-il faire d'elle si il apprend qu'elle est là ?!  Je ne veux pas que ça recommence ! Tous mes efforts risquent d'être détruit !"  cria Feren, perdant son sang-froid. Il était effrayé. Et cela stoppa Legolas, un instant. Il ne l'avait jamais vu paniqué.
-" Qu'avez-vous fait de la lettre ?"
-" Je l'ai sur moi !"
-" Donnez la moi !  Je ne le divulguerai rien à mon père si cela est quelque chose qui vous effraie ! Mais pour l'amour de cette forêt, ne me cachez pas quoi que ce soit Feren !" ordonna le Prince. Feren, hésita. Lui qui était si obéissant et donnait toujours tout, là, son comportement choqua le fils de Thranduil.
-" Jurez-vous de ne pas le dire à votre père ?" murmura l'elfe brun.
-" Voulez-vous que je commence à crier et ameuter mon père sur votre possible trahison ?" Legolas appuya sur là où ça faisait toujours mal. Feren, était loyal et jouer sur cette loyauté était sa faiblesse.  Il sortit d'une poche intérieur la fameuse lettre, le sceau était brisé, ce qui fit froncer les sourcils au Prince.  Il l'avait lu ! Il la lui arracha et la déplia pour la lire. Le silence s'abattit.  Feren attendait tête basse.
-" Je vois. Donc la petite enfant qu'on voit, est celle qui nous as sauvé moi et Bard au bord de la rivière ... Mais comment a-t-elle pu devenir une enfant, alors que la silhouette que j'ai encore en souvenir était celle d'un adulte ?" marmonna Legolas pensivement. Feren, regarda autour de lui et attrapa la lettre avant d'allumer un petit feu.  Legolas le retint.
-" Mais êtes-vous fou !?  Vous voulez que tout le monde pense qu'il y a le feu !? On ne peut pas brûler comme ça cette lettre ! je vais m'en débarrasser !" dit-il, la lui reprenant des mains. Il jeta de la terre sur le petit feu allumé, pour l'éteindre.  Feren, se redressa, alors que Legolas lisait encore les mots écrit sur cette feuille.   Il la rangea dans sa tunique. Et soudain, il se fit attaquer par la chevelure brune du bras droit. Le son qu'il voulut émettre était étouffé. Ils tombèrent alors qu'il voulait se défaire de l'elfe brun. Mais Feren était celui qui l'avait en partie entraîner au combat de corps à corps. Il était plus fort !
-" Feren ! Arf ! Qu'est-ce qui vous arrive !?" s'exclama Legolas essayant de ne pas se faire bloquer par l'elfe. Malheureusement ses poignets furent plaqués au sol, l'empêchant de bouger, a part se tortiller voilà tout ce qu'il pouvait faire !
-" Jurez-vous au nom de cette forêt... Non ! c'est trop simple... hum...Jurez-vous au nom de votre mère défunte, que vous ne révélerez pas ce que vous savez ?!" la voix calme et l'intonation froide de Feren, calma  le Prince qui écarquilla les yeux. Jurer sur le nom de sa mère signifiait qu'il faisait un serment qu'il ne pourra pas détruire ! Sentant ses poignets se faire martyriser par les doigts du bras droit, il finit par crier.
-" Je le jure ! Par les Valar ! Au nom de ma mère ! Je jure de ne rien dire à qui que ce soit !!" Il n'avait jamais vu Feren, avoir ce regard sauvage. Mais il réalisa que l'elfe brun était comme un animal qui attaque dans une dernière tentative d'échapper à ses propres prédateurs. Il se demanda ce qu'il avait vu ou connut pour être ainsi. Feren s'effaça, et lui tendit la main, pour l'aider à se relever.
-" Vous êtes vraiment étrange Feren !"
-" Je fais ça au nom des elfes qui vivent  dans le royaume de votre père ! Ce n'est pas personnel même si je le voulais !" assura le Bras droit du roi elfique.  Legolas fronça les sourcils.
-" je brûlerai cette lettre ! Donc ne vous inquiétez pas là-dessus !" dit-il. Ils quittèrent l'endroit, et discutèrent d'autre chose. Mais au fond Legolas, sentait que Feren gardait un secret bien enfouit ! De plus, parler des autres elfes comme si s'était  quelque chose qui les mêlaient, le troublait. Son père parlait avec deux elfes, et quand il le vit sortir avec Feren, il fronça les sourcils.  Son fils s'approcha de lui.
-" Que faisais-tu ?! Regarde ta tenue ! Elle est couverte  de terre et de feuilles !" sermonna Thranduil, retirant délicatement une feuille dans la chevelure de son fils, pour la jeter.
-" J'ai voulu surprendre Feren et ça c'est retourné contre moi ! Il est trop fort pour moi !" se plaignit le Prince. Son père, secoua la tête.
-" va demander à ce qu'on te nettoie ta tunique ! J'ai horreur d'avoir un souillon à mes côtés !" répliqua-t-il d'une voix glaciale. Legolas s'inclina sans un mot et s'éloigna. C'était parfait !  Il entra dans la ville et chercha une torche qui brûlait le mieux et surtout loin des regards. Il en trouva une dans la cour d'une immense maison. Il sortit la lettre et la fixa. Mais son serment qu'il avait fait à Feren était déjà gravé ! Il tendit la lettre pour que le feu commence à la grignoter.
-" Je vois que des preuves sont détruites ?" résonna une voix qui le fit sursauter. Il tourna lentement la tête, pour voir l'enfant blonde aux yeux si étonnant.  Il essaya de ne pas paraître impressionné.
-" C'est une lettre qui n'était pas bien écrite !" dit-il, sans émotions dans la voix. L'enfant le regarda, en silence, alors que la lettre disparaissait. Il fit tout pour qu'elle soit bien dévorer et qu'il n'en reste plus rien.
-" j'espère qu'il n'y aura pas de retombé sur vous." déclara Clara. Il eut un frisson. Il savait que si son père apprenait son geste et surtout celui de Feren, ils seraient tous les deux bannis... Pourtant, quand il regarda l'enfant, c'est comme si le corps frêle de Clara, lui disait que tout ira bien. Qu'elle sera là !  il se sentait confiant. Il effaça d'un geste du pied, les dernières cendres et la salua.
-" Bonne soirée Dame Clara !" et il partit, le cœur plus léger.
-" Votre tunique !" l'interpella-t-elle. Il se figea et se tourna fronçant les sourcils d'incompréhension.
-" Donnez moi votre tunique ! Elle sera nettoyé et rendu demain matin !" dit-elle, tendant ses deux petites mains vers lui, pour qu'il lui passe le tissu. Il se rappela de l'ordre de son père et s'en défit rapidement, pour la lui remettre.
-" Merci." et il partit, portant juste sa chemise blanche.  Il devra mettre une cape.  il savait qu'il était enchaîné dans un secret lourd et sombre. Mais il voulait réellement savoir pourquoi Feren était lié à elle ?  Il croyait que tous les elfes oubliaient leurs rencontres avec Clara ? Qu'elle effaçait sa présence ? Pourquoi il semblait se rappeler d'elle ? Et pourquoi un tel comportement ?  Pourquoi y -avait-il de la douleur et de l'amertume dans le son de sa voix ?

Vert de GlaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant