Chapitre 26

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Se doutait-il qu'il allait croiser le chemin de l'elfe aveugle ? Il se redressa. 
-" Oui je suis là ! On vous cherche vous savez ça ?" demanda-t-il sur un ton plat. L'elfe tressaillit et ouvrit la bouche surprit. 
-" Vraiment ? Mon frère ?" 
-" Non. Dame Clara !" dit-il, soupirant. 
-" Oh ! Où se trouve-t-elle ?!" s'écria Valnor. 
-" Elle arrive !" et en effet son fils arriva accompagné de Clara. Thranduil s'effaça, le regard sombre. Valnor s'avança et tendit la main, le visage plein d'espoir, de joie. 
-" Dame Clara ! Dame Clara..." Et en attrapant la main, il finit par s'effondrer et des larmes vinrent. Il pleurait. 
-" Je suis tellement... désolé..." fit-il en sanglotant.  Thranduil observa sans dire un mot, mais il compatissait, sans le montrer.  Son visage n'exprimait que la froideur. Il remarqua le regard de son fils mais il détourna les yeux. 
-" Ce n'est rien Valnor... je ne suis que là, pour vous soigner !" répondit la jeune fille, tenant avec douceur et affection cet elfe qui tremblait sous ses sanglots violents. 
-" Si vous saviez..." hoqueta-t-il. Elle finit par se relever avec l'elfe puis se tourna vers Thranduil. Il était le seul a avoir une arme coupante. Elle s'approcha et tendit la main vers son épée. Mais lui retint son geste.
-" Que comptez-vous faire ?! Je vous l'interdis !" siffla-t-il, laissant la colère luire dans ses yeux. Mais elle releva les yeux et finit par doucement caresser sa joue, il ferma un instant les yeux, sous cette caresse. Et il entendit le bruit de l'épée et des gouttes tomber. Quand il réouvrit les yeux, il était trop tard, elle avait reculé. Elle appliqua doucement son sang sur chaque paupières et murmura de douces paroles.  Son sang devint de la lumière douce qui brilla et finalement, quand l'elfe ouvrit les yeux, ils n'étaient plus troubles, mais d'un bleu doux. 
-" Oh... Oh!! Je vois ! Je vois!" s'écria-t-il avec une telle surprise et quand ses yeux se posèrent sur le roi, il se figea.  Sa peur se dévoila. 
-" Qu'est-ce que..." et quand il vit Clara debout face à lui et près du roi, il s'écria d'une voix déchirante. 
-" Non !! Fuyez !! Fuyez !  Il va vous faire du mal !!". il s'agrippa aux bras de  la jeune fille, pour la fixer et regarder le roi.  Thranduil, sentit qu'il devrait s'en aller. Et c'est ce qu'il fit. 
-" Adar ! Où allez-vous ?" s'écria son fils. 
-" J'ai du travail Ion nin !" répliqua-t-il d'une voix glaciale et il rajouta plus bas. 
-" Ne me dérange pas... ne viens pas me voir...". Et il s'en alla. Legolas resta bras ballant, totalement ahuri. Son père semblait totalement déprimé. Il revint vers Clara qui rassurait le frère de Feren. 
-" Comment allez-vous Valnor ?" murmura-t-il. L'elfe se tourna vers le Prince. 
-" Vous... ne ressemblez pas à votre père..." répondit-il, ignorant presque la question. Legolas sentit comme un coup de poignard. Il ne dit rien. Il savait que le frère de Feren n'était pas quelqu'un qui mâchait ses mots !  Clara s'approcha du Prince. 
-" Allez avec lui voir son frère. Je vais aller voir Thranduil." dit-elle avec douceur. Et elle se dirigea vers le bureau du souverain, qui s'était plongé dans ses papiers, les sourcils froncés par la concentration. Elle y entra avec douceur. 
-" Que me voulez-vous ?" demanda-t-il sur un ton glacial sans lever les yeux.  
-" Je voulais savoir comment était votre bureau. Il est joli..." dit-elle doucement. Il leva rapidement les yeux et la vit se promener et toucher les livres qui se trouvaient dans sa bibliothèque. Il crispa ses doigts sur sa plume et inspira. 
-" C'est plutôt une bonne nouvelle que vous l'ayez guérit ! Il le mérite !" lâcha-t-il avec détachement. Elle sourit et s'arrêta face aux deux épées accrochés. Il sentit son cœur se serrer. C'était celles de son épouse défunte. C'était presque tout ce qu'il avait gardé d'elle.  
-" Evranï savait manier les deux épées jumelles..." dit-il comme pour justifier la présence des deux lames. 
-" c'était une très bonne elfe ! Elle était généreuse..." murmura la jeune fille. Ses yeux vairons se posèrent sur lui brièvement, puis son regard se posa sur les bijoux posés. Il sentit ses pointes d'oreilles chauffer. Il se leva et s'approcha d'elle. 
-" C'est... Des bijoux... sans importance !" dit-il précipitamment. Elle leva les yeux vers lui et pouffa de rire. Il écarquilla les yeux. Bon sang... qu'est-ce qu'il avait dit pour qu'elle rit.
-" On dirait un enfant qui n'ose pas dire qu'il aime les bijoux !" expliqua-t-elle. Elle s'approcha et doucement, enroula délicatement une mèche blonde autour de ses doigts. Il garda le silence. Leurs regards étaient accroché l'un à l'autre. 
-" Pourquoi me mentir...?" demanda-t-il brusquement, ses yeux bleus glaciers s'était assombrit. Clara finit par détourner son regard. 
-" Clara... je sais que vous vous avez des souvenirs ! Si vous pouviez me les partager ! Si vous pouviez me parler de ce passé que j'ai oublié ! Des sentiments que j'ai eu pour vous !"  s'exclama-t-il avec de l'espoir dans la voix.  Elle recula doucement et serra ses doigts entre eux. 
-" Je ne peux pas vous partager cela. Cela vous fera souffrir..." dit-elle. Il attrapa son poignet délicatement et l'obligea à le regarder dans les yeux. 
-" J'ai déjà souffert... alors qu'importe non ?". 
-" Ne dîtes pas des idioties pareilles Thranduil !! Vous savez ce que cela fait d'avoir le fëa brisé ?!  Là ça sera pire ! Vous risquerez d'en mourir !" s'écria-t-elle, en colère. Ses yeux vairons brillaient plus intensément. La douleur brûlait au fond de ses prunelles. 
-" Vous abandonnez votre combat ? Vous abandonnez... alors que je suis là ? Je serais à vos côtés..." murmura-t-il rapprochant son visage. Elle écarquilla les yeux, la bouche légèrement entrouverte par la surprise. Puis il glissa sa main sur sa joue avant de l'embrasser. Ses lèvres étaient douces. Quand il recula, il sentit en lui, comme quelque chose se fissurer. Voulant à nouveau le faire, la respiration devenue courte, il ne put. Elle le repoussa. 
-" Non !  Thranduil ! Cessez cela !  Je ne veux pas que vous ressentiez ça ! Je ne veux pas vous voir souffrir !! Vous savez que je souffre autant que vous lorsqu'un des vôtres est blessé ! S'il vous plaît..." sa voix se brisa. Et de ses yeux, des larmes coulèrent. Il respecta son choix. 
-" Alors... il faudra me sauver... ne pourriez-vous pas le faire ? Ne le feriez-vous pas pour moi ?". Il lui demandait ça dans une quête purement égoïste et si peu affective !  Il savait qu'il était horrible, et cruel. Mais il avait ce besoin de ressentir ce qu'il avait connut ! 
-" Je vous sauverai... mais si vous risquez votre vie... je finirai par en mourir..." souffla-t-elle, avant de s'en aller.  
Il resta interdit avant de soupirer et retourner s'asseoir. Bon sang.. il avait eu tord. Il venait de la blesser plus qu'autre chose !  

Vert de GlaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant