Chapitre 33

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Thranduil était inquiet, il se demandait, si tout ira bien pour Clara. L'envie de la protéger... les souvenirs de ses moments, de sa visite revenait dans sa mémoire. Il se frotta les lèvres pensivement, finissant par remarquer le regard noir de Legolas sur lui. 
-" Qui y-a-t-il Ion nin ?" demanda-t-il finalement. Son fils se détourna et s'en alla avant de lancer sèchement. 
-" Vous devriez vous concentrer sur ce j'étais entrain de dire ! Mais comme votre esprit est loin de nous, je pense que je vais le dire à Feren !". Il quitta la salle du trône, laissant son père surprit. 
-" Mais enfin... qu'est-ce qu'il a ?" 
-" Aran nin ? Vous avez la visite du jeune prince de Dale !" l'avertit un garde. Il braqua son regard glacier sur le jeune homme qui se présentait. Il n'avait plus ses petites joues rondes qu'il avait connut. Son regard d'adolescent, avait disparut pour laisser paraître cette dureté que tous les Hommes avaient !  Il se leva et descendit les marches avant de s'approcher du jeune homme. 
-" Ah ! Bain c'est bien ça ?" demanda-t-il sur un ton froid, croisant ses mains derrière le dos. 
-" En effet ! Je suis l'héritier de Dale !" lança l'humain, le regardant, sans être impressionné.  
-" Et que me vaux votre visite ?" 
-" Je souhaiterais renouveler le commerce qu'on avait quand on étaient à Lackville !". Le sourire ironique apparût. Ben voyons ! 
-" Et pourquoi devrais-je le faire ?" Sa question désarçonna le jeune homme qui le fixa un instant avant de balbutier. 
-" Et bien parce qu'on faisait du bon commerce non ?" sa réponse si hésitante, le fit rire intérieurement. Il se présentait avec cet air fier, mais quand on lui posait des questions assez pertinentes, il redevenait l'enfant qu'il avait vu. 
-" Vous vous intéressiez au commerce ?". Il s'amusait, le voyant perdre de plus en plus cette contenance et ses yeux briller légèrement. 
-" Non ! C'est mon père qui m'envoit !"
-" Ah oui... ce cachotier ! Pour ne pas dire ce MENTEUR !" lança-t-il sur un ton méprisant, faisant un geste pour repousser une mèche et aller boire une coupe de vin. 
-" Mon père n'est pas un menteur !" 
-" Bien sûr que si ! Il cachait qu'il avait Clara !" à ce prénom, il le vit devenir blanc de rage. 
-" En quoi est-ce lié ?  Clara n'est pas là et je n'espère pas qu'elle revienne à Dale !  Elle a causé pas mal de soucis !" cracha-t-il avec arrogance et colère. 
-" Oh tiens ? De la jalousie dans l'air ? Intéressant !" remarqua Thranduil. Il se détourna, pour ne pas qu'il voit cet air satisfait sur son visage. 
-" Je ne suis pas jaloux !! mon père a faillit perdre Tilda par sa faute ! Si elle s'était rendu auprès de vous il n'y aurait pas eu tout ça ! Il a dû s'humilier devant les nains pour qu'ils viennent avec lui pour chercher Tilda !" fit-il. L'elfe tourna la tête et le vit totalement tremblant de colère. 
-" Ah... L'humiliation quelque chose que vous ne supportez pas ..." 
-" Vous non plus que je sache !" répliqua le jeune homme, se recevant un regard glacial et outré. 
-" Le respect est encore à retravaillé à ce que je vois !" susurra le roi, s'approchant de lui, pour se pencher pour le regarder. Bain écarquilla les yeux et recula légèrement. 
-" Vous me chercher... depuis tout à l'heure !" 
-" Je ne sais pas si le commerce sera une bonne chose pour moi ! Vous les Humains vous m'ennuyez !" 
-" très drôle ! Vous êtes le premier à vous être lancer à Dale de peur qu'on vous prenne vos petits bijoux !" répliqua Bain. Et brutalement, une main de fer, le saisit fermement par le menton, lui écrasant les joues, enfonçant les bagues dans sa peau douce. 
-" Comment osez-vous petit arrogant... me faire la leçon ? Oubliez-vous que si je n'avais pas été là avec mon armée... votre ville serait totalement rasé et vous seriez sous des piles de cadavres ?" siffla le souverain avec froideur. 
-" Oubliez-vous que vous avez faillit faire la guerre aux nains... alors que des orcs allaient venir ?". La réplique du jeune homme, le mit en colère. Il l'attrapa avec sécheresse par le col et le tira avant de le jeter au sol. Le son du corps qui chuta à ses pieds, ne fit que le remplir de joie. Une joie mauvaise. Et il s'appliqua à lui faire comprendre ce qu'était le respect. Les coups partirent, le faisant crier de douleur. Coups de pieds, gifles, tout se succéda avec une rapidité. Et quand il termina, il se redressa et fit mine d'essuyer ses mains et il se détourna avant de lancer l'ordre en elfique de le jeter dehors. 
-" Vous pouvez dire à votre père qu'il vienne lui-même plutôt de m'envoyer son fils insolent !" dit-il avant de s'éloigner rapidement. Les elfes qui avaient été témoins se turent quand il passa et baissèrent la tête. La peur était inscrite sur leurs visages. Il rentra dans son bureau et s'y installa avant de se mettre à écrire une lettre pour Elrond. il demandait des nouvelles de Clara et donnait peu de détails sur comment lui allait. Feren toqua à la porte et entra prudent. Il se reçut un regard sombre chargé d'orage. 
-" Puis-je savoir où vous étiez Feren ?" demanda le roi sur un ton glacial. 
-" J'ai aidé des elfons à pêcher des poissons !" dit-il avec calme. 
-" Croyez-vous que j'ai besoin d'un bras droit qui s'amuse avec des elfons alors que je viens d'avoir la visite du fils de Bard ?" répliqua-t-il avec colère. 
-" Navré Aran nin... je devais les surveiller !" 
-" ils ont des parents non ?!" 
-" Aran nin... ce sont des orphelins..." murmura le bras droit surprit mais aussi légèrement accusateur. 
-" ah oui ! Des orphelins dont leurs parents ont été exécutés proprement par mon père ! Magnifique !  On dirait bien que la confiance règne !  Croyez-vous que je n'entends pas vos murmures avec mon fils ?!!" il se leva d'un coup, faisant sursauter l'elfe brun. 
-" Je..."
-" Si vous comptez me donner une excuse, je vous assure que je vous épingle comme un papillon avec mon poignard !" et sa menace fût accompagné du geste. Feren se tût immédiatement. Il était raide. Il voyait... le comportement de son roi changer. Il devenait comme son père. Totalement... fou... et surtout exécrable. Il déglutit et le regarda impassible. 
-" Le Prince Bain est venu... Avez-vous renouveler..."
-" Non ! Que Bard vienne lui-même ! Son fils n'a fait que me chercher des noises !" sa voix claqua, impartiale. 
Feren avait vu le jeune homme quitter le palais le visage en sang et des traces de souffrances quand il remontait sur son cheval. 
-" je vois... Dois-je envoyer une lettre pour..." 
-" Non ! Il viendra lui-même ! Vu l'état de son fils... il va courir jusqu'ici m'invectivant comme n'importe lequel de ses imbéciles d'Humains !" lança-t-il, faisant un geste rapide de la main pour balayer la demande. 

Feren sortit du bureau sonné. Tout allait trop vite ! Quelque chose clochait !  Oropher, n'avait pas été fou aussi rapidement !  Là presque au bout de quelques semaines, il avait changé !  Il serra les dents et en passant près d'un groupe, il entendit "malédiction... folie.. destitution" . Il eut un frisson. Non ! Thranduil ne devait pas être destitué ! la seule personne qui pourrait régler ce problème était Clara. Serrant les poings, il marcha dans le couloir aux voutes élégantes qui s'ouvraient sur les terrains d'entrainements ou les jardins colorés. 
-" Feren ?" demanda la voix qu'il reconnut et qui le soulagea. Il se tourna vers son prince et finit par lancer d'une voix calme mais urgente. 
-" Pourrais-je vous faire confiance Ernil Legolas ?" . En quelques minutes, il rédigea un mot qu'il transmit au Prince, pour qu'il aille le porter jusqu'à Dame Clara. Legolas prit le cheval le plus rapide et quitta le palais, promettant de faire le plus vite possible.  Le Bras droit le fixa s'en aller au galop avant de retourner à l'intérieur. Pourtant les yeux accusateurs qu'il se reçut le firent froncer des sourcils. 
-" Mais qu'est-ce qu'il y a ?" s'écria-t-il agacé de voir ce genre d'expression. 
-" Elle va encore souffrir !" lança un elfe, lui jetant un regard noir.
-" C'est la seule qui peut trouver la solution ! De plus... vous avez remarqué l'état du roi ! Vous avez une autre solution peut-être ?!" grogna le Bras droit croisant les bras sur son torse. ils se renfrognèrent et se détournèrent. Chacun partit à ses occupations. Il finit par revenir dans son bureau, et vit son frère qui lisait. Depuis qu'il avait retrouvé sa vision, il dévorait chaque livres. 
-" Bonjour !" lança Feren, s'asseyant pour se mettre à remplir ses documents. 
-" Bonjour mon frère !" murmura Valnor. 
-" Je suis navré... si je ne me suis pas trop occupé de toi..." murmura sur un ton d'excuse Feren observant son petit frère. 
-" Tu étais occupé !  Et ne t'inquiète pas ! Je comprends ton inquiétude. Mais n'oublie pas que Dame Clara... est celle qui pourra aussi souffrir de le voir ainsi !" le prévint Valnor avec douceur. Feren soupira et se mit à trier sans d'autres mots.  Les deux elfes passèrent leurs journées ensemble avant que Feren participe au dîner qui fût assez... long et douloureux. Intérieurement, il souffrait de voir son roi, sombrer et devenir à ce point... cruel et surtout avoir ce visage dur. Cela lui rappelait le passé. Il ferma brièvement les yeux et inspira avant de fourrer son visage dans ses mains. 
-" Feren entendez-vous ce que je suis entrain de dire ?!" cria Thranduil, énervé de voir qu'il ne l'écoutait pas.  Il le regarda et finit par s'exclamer. 
-" J'en ai assez ! Assez !  Vous ne vous battez pas !!! Vous abandonnez !!! Pourquoi cela s'est accéléré qu'avez-vous fait pour que l'empoisonnement de la forêt vous touche déjà ?!" Sa voix tomba dans un accent de désespoir, laissant le souverain, écarquillé les yeux abasourdit par ce qu'il venait de lancer. 
-" Mais enfin... je ne suis pas malade ! Feren vous rendez-vous compte de ce que vous me dîtes ?!" s'écria Thranduil. 
-" Je ne fais que dire la vérité, mais vous ne voyez rien !" Et l'elfe énervé, découragé, se leva et jeta d'un coup, son assiette ainsi que son gobelet et s'en alla, malgré les appels de son roi qui résonnait avec des menaces proférés. Il finit par prendre un cheval pour sortir. Il fila au triple galop à travers la forêt. Il avait besoin d'expulser son sentiment de peur et ses souvenirs si horribles !  Il finit par arrêter brutalement sa monture, reconnaissant l'endroit où la première fois elle était morte. L'histoire du sang, collecté... ne l'étonnait pas. Il savait qu'il avait des propriétés... que tout le monde voudrait s'arracher ! Il descendit de son cheval qu'il laissa s'éloigner pour brouter avant de finir par doucement toucher la terre. C'était à cet endroit ! Il le reconnaissait parfaitement. La chute... et ensuite... Il secoua la tête. Il avait envie de crier... d'hurler tout son malheur, mais il en fit que s'effondrer et se mettre à pleurer comme un elfon. Il murmura dans son incohérence des pardons envers Clara et envers sa petite sœur.  Il était totalement déprimé. Rien n'allait ! 
-" Je vous déteste..." sa voix se brisa. Il s'adressait aux Valar, se disant qu'ils étaient eux même responsables de leurs malheurs !  Pourtant une lumière douce se pointa et il découvrit la silhouette de la jeune fille. Elle était là. Il écarquilla les yeux et se leva d'un bond. 
-" Co... Comment avez-vous fait ?" dit-il, surprit. Elle sourit et lui tendit ses mains. Confiant, il se précipita, pour la serrer. Ses bras se refermèrent sur lui, l'emprisonnant. L'elfe ne comprit pas au début, ce qu'il se passait. Ce fût, quand une douleur irradiante, transperça son épaule et son cou. Il poussa un hurlement et tenta de reculer, mais il était emprisonné. Puis quand la chose qui avait prit le visage de Clara, recula le libérant, il s'effondra au sol, le sang coulait, telle une petite rivière. Il pressa sur sa gorge, laissant des bulles de sang apparaitre au coin de ses lèvres. Toussant, crachant, il releva la tête, vers la créature qui laissa un sourire aux dents tranchantes et pointues se montrer. Il tenta de ramper, mais les forces s'écoulaient, et il finit par s'effondrer, la joue frappant la terre, le regard qui devenait de plus en plus trouble, la douleur indescriptible. Il haleta, alors qu'il voyait la créature ricaner et fuir.   Il convulsait, se remémorant les souvenirs. Des larmes se mêlèrent à son sang. Et doucement, il sentit sa vie le quitter, s'échapper. Le souffle cessa, son corps était raide. 

Quand Feren, reprit conscience, il se trouvait dans un endroit immense, des sortes de grottes, aux voûtes immenses qui s'élevaient. Il était devant des portes qui s'ouvrirent, l'éblouissant d'une lumière puissante. Il finit par s'avancer, lentement avec hésitation. Il sût où il se trouvait. Chez Mandos, le seigneur des âmes défuntes. Il déglutit, et s'avança vers la lumière qui brillait, moins aveuglante que tout à l'heure.  
-" Et bien... qui voilà..." murmura une voix grave qui résonna dans l'endroit. Il cligna des yeux et chercha le propriétaire des lieux. 
-" Mort... tué par une créature qui a prit le visage de Clara... tsss... pitoyable !" continua la voix, le faisant sentir de plus en plus intimidé et angoissé. 
-" Je suis navré..." commença-t-il, d'une toute petite voix.  
-" Navré ? Voilà bien les mêmes excuses qu'ils ressortent tous..." et il vit enfin le maitre des lieux apparaitre dans un flot de tissu sombre, mais brillant. Ses yeux calmes le sondèrent et il sentait qu'il lisait son âme. 
-" Hum... voilà un cas un peu plus complexe que d'habitude..." dit-il, s'approchant pour tourner autour du pauvre Feren qui ne savait pas quoi faire. 
-" Attaché à la Terre du Milieu... mais aussi à sa famille... et le plus étonnant... des regrets ? que regrette-tu Elfe ?" demanda avec une légère brusquerie Mandos, se plaçant face à lui. Feren le regarda avant de répondre avec calme, mais il tremblait légèrement.
-" Je regrette... de ne pas avoir pu... protéger ma petite soeur... je regrette de ne pas avoir pu sauver mon roi. Je regrette d'avoir voulu... placer toute la responsabilité sur les épaules... de Dame Clara...". Le silence et Mandos le regarda avant de soupirer. 
-" C'est d'un ridicule..." murmura-t-il, se détournant, laissant Feren totalement surprit. 
-" Mais je... je le ressens !" protesta l'elfe. 
-" ça ne veut rien dire ! Les elfes que j'ai eu n'ont pas eu de regrets c'est vrai... mais... vous n'êtes pas une race qui mériterait le pardon !" déclara le Vala sur un ton froid.  Il fit un geste et Feren se retrouva emprisonné dans une petite cellule face au trône.  Le temps... l'elfe ne savait pas combien de temps s'était écoulé avant que les portes s'ouvrent sur une personne. Les yeux ronds, il la vit apparaitre. Elle portait une robe blanche longue aux manches qui étaient larges. Ses cheveux longs encadrait son visage. Elle le regarda rapidement avant de s'approcher de Mandos. 
-" Mandos... libère le. Feren ne mérite pas ton mépris." déclara-t-elle se dressant face au Vala. Feren vit son visage sévère s'adoucir et il s'approcha d'elle, pour lui serrer les mains. 
-" Clara..." murmura-t-il, la voix devenu douce et même émotive. 
-" S'il te plaît ! Thranduil sera dévasté..." murmura-t-elle. Il jeta un regard vers Feren qui recula légèrement et enfin, d'un geste de la main, la prison disparut et il se retrouva libre. 
-" Comment peux-tu les aider... vraiment ! Ils t'ont fait souffrir !" tonna-t-il, la fureur parcourait ses traits. 
-" Pas eux. Parce que se sont mes enfants  Mandos ! Une mère aimera toujours ses enfants !" dit-elle, souriant avant de s'approcher de l'elfe et doucement, lui tendre son doigt où il vit une goutte de sang. 
-" Buvez. Vous reviendrez !" indiqua-t-elle. Il plissa du nez et finit par boire la goutte de sang, se recevant un regard menaçant de la part de Mandos. Il se sentit soudain aspiré, éjecté de l'endroit. 
Quand il se redressa, il poussa des hoquets pour essayer de reprendre sa respiration. 
-" Feren ! Allez-vous bien ?!" la voix parla, et il finit par croiser le regard particulier de Clara et il vit qu'il y avait quelqu'un à ses côtés. Il leva les yeux et vit le Prince Legolas silencieux, pâle, les poings serrés. 
-" Je suis en vie ?" demanda-t-il d'une toute petite voix. 
-" Oui ! Je suis navrée d'être arrivée aussi tard ! J'ai sentit que quelqu'un était mort ! Mais je ne pensais pas que ça serait vous !" murmura Clara, le serrant avec force.  Puis quand il fût libéré des bras de Clara, Legolas s'approcha et le coup de poing dans la joue partit aussi vite qu'une claque. Il le fixa éberlué par le geste avant que le Prince, l'attrape par le col. 
-" Non mais vous vous rendez compte de ce qu'il a fallut faire pour tirer de là ?!" hurla-t-il, le secouant avec vigueur. 
-" Ernil... Je m'excuse..." dit-il essayant de se libérer de doigts de fer qui l'étranglait un peu. 
-" Allons !  Je vous en prie pas de disputes ! Nous devons aller au palais !" 
-" Comment avez-vous fait Dame Clara ?" demanda finalement Feren. Elle sourit légèrement et répondit sur un ton mystérieux. 
-" J'ai sollicité l'aide... d'un des frères de Mandos !". Et elle s'éloigna rapidement. Les deux elfes la suivirent. Sauver le roi était une priorité ! 

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