Vert de Glace

Chapitre 38

-"Clara..." 
-" Clara ...!" La jeune femme sentit que quelque chose l'obligeait à se libérer des entraves. 
-" Clara !" , elle ouvrit enfin les yeux et observa ce qu'il y avait autour d'elle. Des elfes... aux regards inquiets. Elle les observa et quand elle vit un elfe aux cheveux blonds pâles s'approcher, elle tendit la main vers lui. 
-" Je suis..."
-" Clara, reprenez-vous ! Nous avons besoin de vous ! La bataille dehors fait rage ! Vous pouvez nous protéger ?" murmura-t-il s'agenouillant devant elle. Et enfin, elle baissa son regard vers son armure tachée de sang. Du sang noir. Elle resta à le regarder perdue avant de réaliser ce qu'il se produisait. Le son des métaux qui s'entrechoquaient, des hurlements de rage, de douleur. Et sa conscience qui se réveilla. Et d'un coup, elle serra Thranduil contre elle, humant son parfum. 
-" Merci... de m'avoir réveillée !" murmura-t-elle, avant de se lever et sortir de la tente, titubant sur ses jambes frêles. Elle était juste vêtue d'une robe blanche simple, révélant son corps zébré de cicatrices. Elle tendit la main et une lumière dorée aveuglante, jaillit, éblouissant les elfes, mais faisant crier les orcs qui disparurent, avalée par cette lumière.  Elle continua d'avancer, pieds nus, parmi le sang, et les corps avant de voir au loin, un autre combat, qui était tout aussi éclatant, Celui d'Olorin. Il se battait, avec force, laissant sa force de maiar se dévoiler. Mais il n'était pas forcément fort. Elle sentit Xhelos, se tenir à ses côtés et elle trancha l'air, et la terre, pour écarter les masses grouillantes de monstres. Sa chevelure, sombre, devenait de plus en plus clair et plus elle se battait, plus sa lumière se dévoilait. Cette aura, qu'aucun elfe ne pouvait résister de voir, de contempler. Sa beauté, et ses gestes gracieux, sa danse parmi les ennemies. Elle n'était pas si humaine que ça, dira-t-on !  Thranduil, était le premier à découvrir sa manière de se battre, et sentit petit à petit, son oubli, disparaitre. Il se souvenait, de leurs rencontre, de leurs discussions, de leurs promenades... de leurs baisers sous des chênes millénaires. Des paroles douces, murmurés quand les étoiles scintillaient. Il se souvint alors, du moment, où il ne l'avait plus revu. Il se souvint de ce vide qui disparaissait, pour faire apparaître une elfine, aux yeux joueurs, sa femme. Evranï. Elle savait elle aussi. Car il se remémora une conversation qu'il avait entendu entre elle et son père. 
-" Il ne se souvient pas..."
-" Il ne s'en souviendra pas. Et tant mieux. Faites lui oublier !" avait déclaré son père. 
Il serra ses doigts, avant de l'observer à nouveau. Il était lié ! Il sentit son souffle s'accélérer, son cœur palpiter pour la première fois depuis si longtemps. Si son père savait ce qu'il avait endurer ! Il regarda le ciel, qui était sublime. La lumière qu'elle offrait, coloriait chaque nuages de sa chaleur. De son amour, pour cet endroit. Elle aimait la Terre du Milieu ! Elle aimait les elfes. C'étaient ses enfants ! 

Quand la bataille se termina, elle restait debout, tenant son épée de lumière, ses cheveux blonds cendrés qui brillaient toujours. Il s'approcha hésitant. Quand il l'avait vu, complètement inconsciente, il l'avait serré contre lui, le regard brillant de larmes. La douleur, de la revoir en vie, mais de voir qu'elle pourrait partir à nouveau lui faisait peur. Il finit par la voir s'approcher de lui doucement. Ce sourire, tout lui avait manqué. 
-" Clara..." murmura-t-il, la faisant écarquiller les yeux de surprise. Avant qu'ils collent leurs fronts l'un contre l'autre. 
-" Oui... je suis de retour !" murmura-t-elle, savourant ce bonheur si frêle, mais si puissant que leurs mains tremblaient. 
-" Je suis navré..." commença-t-il, avant qu'elle pose sa main sur sa bouche. 
-" Non. C'est moi qui le devrait !"répondit-elle. Elle leva la tête et lui offrit un sourire doux. Et ce moment là fût rattrapé par le baiser qu'ils s'offrirent à nouveau. Un baiser, qui les réunit. Puis enfin, une voix. 
-" Je ne vous dérange pas trop j'espère ?" Clara éclate de rire et se tourne vers Olorin, qui les fixe d'un air légèrement amusé, légèrement gêné. 
-" Mon cher Gandalf... il faudra vous apprendre à détourner les yeux de ce genre de moment !" lança-t-elle, le grondant un peu comme un enfant, il se frotta la nuque, ses cheveux blonds ondulés et ses yeux bleus remplis de malice. 
-" Moui... je me doute bien..." marmonna-t-il, passant derrière eux, secouant la tête. Et il s'éloigna. Leurs doigts s'emmêlèrent et ils suivirent le magicien. Cette fois Thranduil, ne voulait plus être séparé. Il sentait son cœur fissuré redevenir comme avant. 
-" S'il te plaît... ne refais plus ça !" murmura-t-il finalement, alors que les autres elfes les regardaient arriver. Elle hocha de la tête en silence. Et le roi elfe, remarqua que les elfes semblaient intimidés par le magicien, qui n'avait jamais montré ce côté si jeune. 
-" Ne vous inquiétez pas. Gandalf, va reprendre son apparence !" lança Clara, enlevant la bague pour la tendre vers le Maiar, qui rougit et la prit. 
-" Restez comme ça si vous le souhaitez !" lança Galadriel s'approchant. Il marmonna quelque chose, mais enfila la bague quand même. Il reprit son apparence de vieillard. Pourtant, quand il se tourna vers Clara, son regard restait inquiet. La jeune femme, sourit. Son sourire qu'il connaissait depuis si longtemps. Celui qui lui disait qu'il ne fallait pas s'inquiéter. Mais il savait que la fragilité devenait de plus en plus fréquente.
-" Bientôt... vous devrez partir... pour ne plus revenir..." murmura-t-il, sur un ton lourd. Elle hocha de la tête et déposa un baiser sur la main de Thranduil, qui la regarda avec tristesse. 
-" C'est vrai... mais tant que le danger n'est pas écarté, je n'irai nul part !" déclara-t-elle avec gravité. 
-" C'est vrai Sauron est revenu ! Il nous faut nous organiser et essayer de l'affaiblir !" répondit Elrond pensivement. 
-" Seul les hommes... et moi... nous pourrons y arriver !" dit-elle, avant de lâcher la main de Thranduil et s'avancer, se mettant au milieu du cercle d'elfes. 
-" Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour protéger la Terre du Milieu ! Je ne veux pas qu'il y est de blessés..." mais elle fût coupée par un cor. Quand ils regardèrent, ils virent une cavalerie avec le blason, du Gondor. Ils se raidirent légèrement, quand ils approchèrent. 
-" Est-ce que Dame Clara est avec vous ?" demanda un des généraux, il semblerait, arrêtant son cheval près d'eux. Clara fendit la foule d'elfe et se plaça devant lui. Il s'inclina du haut de sa monture. 
-" Vous nous avez promis de nous protéger aussi. Les elfes sont certes vos enfants... mais nous aussi nous sommes les enfants des Valar !" lança-t-il, avec une intonation, rempli d'amertume. Elle pâlit et essaya d'offrir un sourire qui disparut. 
-" Navré. Que puis-je faire pour me faire pardonner ?" demanda-t-elle, faisant bouger Thranduil qui voulait qu'elle reste près de lui.
-" Nous avons besoin de vous... les Nazgul... sont près de Minas Tirith... Nous n'arrivons pas à les repousser ! Ils ont un sorcier, nommé Angmar !" lâcha l'homme, serrant les rênes, pour ne pas montrer sa nervosité et surtout son désespoir. 
-" Je vais y aller." dit-elle. 
-" Clara ! Non !" s'écria Thranduil, attrapant son poignet. Elle tourna la tête vers lui. 
-" On vient à peine de se retrouver... je viens à peine de me souvenir..." commença-t-il, paniquant presque. 
-" Il faut les aider Thranduil. Je reviendrai !" promit-elle. Mais cette promesse, semblait si lointaine, que même les hauts-elfes n'y crûrent pas. Passer son temps à sacrifier sa vie, voilà ce à quoi elle était destinée. Depuis la mort de son premier enfant... assassiné par Morgoth. Elle s'en voulait, la noirceur et l'ombre qui grandissait en elle, l'engloutissait. Son côté maternel commençait doucement à s'effriter, pour laisser place à une personne vide. Plus d'émotions... ils avaient finit par la détruire... Gandalf serra son bâton. Il voulait l'aider, mais il savait qu'il n'en avait pas l'autorisation. C'était sa douleur, et son chemin. Un jour, il espéra au fond, qu'elle trouve la paix et ne se sente plus obligée d'accepter de se sacrifier.