chapitre neuf

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BP - Summer Walker

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BP - Summer Walker

Celui-ci continuait de me regarder d'un air curieux , après que j'eus ricané pendant quelques minutes afin de pouvoir me rendre compte de la bêtise qui venait d'émaner de ses lèvres roses. Je me raclais la gorge avant d'entamer la dernière gorgée de grenadine se trouvant sur le fond de mon récipient cylindrique.

- Tu sais que j'ai une vie Eden? Il est quinze heures quarante six , ça fait plus d'une heure qu'on se trouve ici et tu me dis que ce soir vingt-et-une heures , on se trouve au Barbelux pour passer la nuit dans la chambre trois cent sept? dis-je en secouant ma paille. Je sais que tu es beaucoup de choses , mais je ne te penses pas naïf ou stupide.

- On a tous une vie , Lauren.

- Visiblement pas toi , tu penses que vingt et une heures , c'est une heure convenable?

- Genre , t'as quelque chose de mieux à faire ce soir?

Il levait une nouvelle fois son sourcil gauche en me pointant du doigt. Celui-ci n'avait pas tort , je n'avais pas grand chose à faire ces temps ci. La routine s'était installée de manière définitive dans mon appartement d'une seule personne et celle-ci était accompagnée de son amie la solitude. Sortir ce soir me ferait surement le plus grand bien mais l'objectif était bien plus lugubre qu'une simple nuit à l'hôtel. «Je sais que j'ai pas que ça à faire de faire les Totally Spies quoi...» riai-je en regardant le fond de mon verre vide.

- C'est toi qui m'a dit oui.

Il n'a pas tort. Je suis bien la personne qui a accepté , en échange , j'avais besoin d'explications sur la nature de notre relation que ce soit autrefois ou maintenant et ce malgré le fait qu'Eden ne ressentait rien pour moi. 

Les grains de sable étaient déjà tombés au fond du sablier , là où mes sentiments et les siens étaient emprisonnés.

- Bon d'accord , on fait quoi du coup? rétorquai-je , soudainement.

- C'est pas compliqué , prépares un sac pour vingt heures et rejoins moi ici. Ils ferment à vingt trois heures de toute manière.

- Pas de soucis , on fait ça alors.















La pluie avait cessé de tomber. La ville de Paris avait perdu de son charme anglais , les deux territoires ayant des températures similaire lors d'intempéries. Toujours munie de mon parapluie ainsi que d'une valise préparée une heure avant : je traversais la rue afin de rejoindre mon paradis.

Lui , celui qui m'attendait devant la porte du restaurant de son cadet , la main dans ses poches et sa tête décorée d'un casque argenté. En me voyant , celui-ci retirait son casque et souriait. Le voir sourire me donnait de légères sensations inconfortable dans l'estomac. Des foutus papillons. 

 Ces papillons me nouaient la gorge , il me rendait nerveuse. Bien que nous étions cordiaux envers l'un l'autre , je ressentais toujours le besoin d'en avoir plus. Ce besoin de l'avoir pour moi. Mon amour pour lui commençait à virer vers l'obsession , une obsession dotée de léger soupçons d'avidité. Je voulais que son âme consume la mienne.

- Mais pourquoi t'as une grande valise? C'est une nuit , hein. 

- En vrai , ça va. Elle est pas si grande que ça... soupirai-je accompagné d'un air ennuyé.

- On reste qu'une seule nuit , tu sais ça?

Une seule nuit et celle-ci m'aiderait à obtenir les réponses aux questions que je me pose. Je restais silencieuse face à sa remarque et me contentait de lui demander «On y'va?» , ce à quoi il hochait la tête. Pendant le trajet , lui et moi étions aussi silencieux que la nuit autour de nous , tout le contraire des passagers à bord. Nous étions tout deux assis côte à côte dans les sièges du troisième ligne du métro parisien et regardions soit la fenêtre ou bien les passants rentrer. Je m'empressais de retirer mes écouteurs de mon étui quand soudain , l'homme à côté de moi commençait à faire la conversation.

- Ca fait bizarre non?

- De quoi? dis-je en rangeant les écouteurs dans leur boite respective.

- Nous deux.

- Pas vraiment non , tu l'as dis toi même. Il n'y a pas de "nous deux". dis-je en imitant des guillemets à l'aide de mes doigts.

- Calmes toi , on est pas encore à hôtel pour se débarrasser des tensions.

Une dame assez âgée en face de nous , nous regardait avec des yeux plein de jugements tandis que j'essayais de me débarrasser de la gêne à présent visible sur mon visage qui chauffait de honte. Celui-ci se mit à rire et à me faire un clin d'œil en répondant « Je plaisante mon cœur. On apaisera les tensions plus tard. » suivi d'un mouvement de sourcils.

- Continues et je m'assois là bas.

Au final , je n'avais pas changé de place mais la dame en face de moi , si. Elle devait sûrement me prendre pour une femme sans aucune valeurs ni respect. J'étais seule avec un homme qui n'est pas mon mari et encore moins mon partenaire. Un homme assez à l'aise pour parler de relations sexuelles dans le métro.

- Tu comptes faire ça toute la soirée , "mon cœur"?

- Il n'y a pas que ça que je vais faire toute la soirée. ria t-il.

Il ne comptait pas s'arrêter de sitôt , cet homme adorait m'embêter. Cela lui procurait une joie immense visible sur les traits de son visage. On pourrait croire qu'Eden avait souvent une attitude renfermée , et surtout très aigrie. Un trait de caractère qu'il aurait hérité de sa mère , d'après son petit frère l'extraverti. Eden est aussi un homme charmant , qui sait comment faire avec les femmes : un trait de caractère qu'il a hérité de son géniteur.

Tout comme son père , Eden aimait jouer entre plusieurs tableaux. Il ne voulait pas de relations stables soit par traumatismes intergénérationnels ou tout simplement qu'il se complaisait le rôle de Don Juan. Du moins , c'est ce qu'il renvoyait. Je savais qu'au fond , Eden est une personne très sensible. 

Ce dernier possède juste une carapace , comme nous autres êtres humains. Une carapace qui n'attendait que la bonne personne pour se retirer sans aucun jugement , ni aucune pitié.

Il me manquait quelque chose afin de pouvoir le cerner. Il ne montrait pas ses émotions , mis à part , la joie et la colère. Je n'avais jamais connu Eden triste , jaloux ou même peureux. Donc , je me mettais à l'observer une énième fois afin d'essayer. En vain , son visage n'affichait rien ne serait-ce qu'une once de rougeur.

- Tout va bien? Pourquoi tu me regardes comme ça?

La voix automatique du métro prononçait le nom de notre arrêt. Je n'avais pu répondre , il était temps de descendre.

amours nocturnesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant