12 : Un vrai homme prête son pull à celle qui a froid

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22 septembre

Le lendemain matin, en me levant, j'ai reçu un SMS d'Amandine qui disait que Barbara ne pouvait pas venir au centre commercial. J'ai hoché les épaules et je ne me suis pas posée plus de questions.

J'ai rejoint Amandine dans un grand centre commercial dans une ville voisine. Je suis descendue du bus et je l'ai vu en train d'attendre devant l'entrée du centre. J'aimais bien ses fringues, on aurait dit qu'elle sortait tout droit d'un clip des années 2000. Barrettes papillons dans les cheveux, jupe courte en jean et compagnie.

Quand je suis arrivée face à elle, elle m'a sauté dessus, comme un lion sur une gazelle. Elle m'a tiré à l'intérieur du centre commercial et m'a assiégé de questions.

— Déjà, je tiens à dire qu'il ne s'est rien passé de... Physique...

— Ah, ça me déçoit...

— Au contraire, ça veut dire qu'il ne veut pas seulement coucher. Je pense que c'est un gars sincère.

— C'est un sportif.

— Et alors ? Faut pas se fier aux apparences.

On est entré dans un magasin, Amandine m'a regardé de haut en bas.

— Tu ne voudrais pas changer un peu de style ? Opter pour quelque chose de plus féminin que tes vieux t-shirts de groupes ?

— Victor a adoré celui de Bowie ! me suis-je défendue.

— C'était sans doute pour draguer, a répondu Amandine en grimaçant.

J'ai affiché une mine choquée et renfrognée, elle n'allait pas par quatre chemins, elle était un peu trop honnête à mon goût. Elle venait de me dire que j'étais fringuée comme un sac. Amandine a fouiné dans les rayons à la recherche de quelques pépites puis s'est dirigée vers les cabines d'essayage les bras chargés. Elle a fermé le rideau de sa cabine puis a commencé à se déshabiller pendant que je prenais place sur un siège dans une des cabines voisines. J'ai posé ma tête contre la paroi en tenant mon manteau et les affaires d'Amandine dans mes bras. Je les serrais contre mon ventre puis soupirais avec lassitude.

Amandine est sortie de la cabine, les mains sur les hanches en se pavanant devant moi tel un paon en train de faire le beau.

— Qu'est-ce que tu en penses ? m'a-t-elle demandé.

J'ai levé les épaules en souriant. Je m'en foutais, je voulais aller faire un tour dans un magasin de musique. J'ai attendu Amandine comme une imbécile parce que les vêtements ne m'intéressaient pas. Elle a fini par faire un choix pour mon plus grand bonheur et nous avons... Changé de magasin ! La journée allait être longue.

Encore une fois, je me suis assise dans une cabine voisine mais quelques minutes plus tard je me suis fait dégager par une fille énervée. Elle s'est pointée devant la seule cabine disponible, la mienne, et m'a regardé en levant les sourcils, en soufflant, et en mâchant un chewing-gum insolemment. Je n'ai pas cherché à savoir les raisons de son agacement et j'ai cédé ma place. Je me suis retrouvée debout et j'ai secoué le rideau d'Amandine pour lui dire de se dépêcher un peu, elle a râlé.

Après ses essayages, on est parti manger quelque chose. On a décidé de commander une pizza pour deux. On s'est installé à une table, Amandine a croisé ses jambes et m'a regardé droit dans les yeux.

— Bon, il est temps de passer en mission commando maintenant ! Il faut que t'ailles au front et que tu montres ce que t'as dans le bide ! Sinon, c'est toujours les autres qui vont gagner !

Dead Girl's DiaryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant