23 : Es-tu à moi ?

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Après le concert, nous avons cherché l'adresse d'un restaurant japonais. Victor a insisté pour m'inviter. Autant dire que j'étais atrocement gênée. J'aime être invitée, mais quelques fois, j'aime bien jouer les filles indépendantes, alors que j'ai à peine 10 balles sur mon compte en banque, c'est ridicule.

On a pris des sushis à emporter et nous nous sommes installés sur les quais de Seine. On aurait dit un mauvais film romantique.

On a regardé les péniches sur lesquelles des gens chics et fortunés étaient en train de dîner. J'ai enfourné mon premier sushi, mon ventre m'a remercié aussitôt parce que je crevais de faim.

La nuit était belle, la lune, les étoiles et les toits parisiens se reflétaient dans l'eau, comme si le ciel et la terre ne faisaient qu'un. Comme s'il y avait deux ciels, l'un sur l'autre.

— Merci pour cette soirée, ai-je dit à Victor.

— Merci les Shards !

— Pourquoi donc ?

— Pour m'avoir ouvert les yeux ce soir. Et pour m'avoir aidé à recoller les éclats du cœur de Billie Mars.

J'ai beaucoup rougi. Je ressemblais à une tomate, j'avais un peu honte, mais Victor m'a rassuré en me disant que c'était adorable.

Nous avons terminé notre repas en parlant du concert, on était vraiment émerveillé. Mon cœur frappait ma poitrine comme jamais il ne l'avait frappé. C'était comme s'il voulait s'échapper, c'était comme s'il tendait désespérément les bras vers Victor pour l'enlacer.

Nous avons pris le métro tard le soir et nous nous sommes perdus. On n'est pas des Parisiens, pour nous les lignes de métro, c'est brouillon.

On a fini par retrouver notre chemin et quand on est sorti de la station de métro, il pleuvait. Il ne manquait plus que ça ! Le scénario de film romantique se poursuivait jusqu'à la dernière minute. Victor a enlevé sa veste et l'a mise au-dessus de nos têtes. On s'est mis à courir jusqu'à l'hôtel. Nous sommes rentrés et on a pris l'ascenseur, j'ai regardé les chiffres danser, mes yeux étaient rivés sur les étages. Mon envie de goûter une fois de plus aux lèvres de Victor me démangeait. On était trempé comme des souches, on dégoulinait.

Arrivés à notre étage, nous nous sommes dirigés vers nos chambres. On s'est regardé droit dans les yeux, les Shards résonnait encore dans ma tête.

— Je... ai-je commencé.

Mais Victor m'a coupé et aussi vite que l'éclair, a plaqué sa bouche contre la mienne. Il a serré mon corps contre le sien. Il a enfoncé ses doigts dans ma chair, à travers mes vêtements. Je pouvais sentir les battements de son cœur qui s'unissaient aux miens. Il s'est détaché de moi et m'a regardé. J'ai souri puis je me suis dirigée vers la porte de ma chambre. On est rentré chacun dans la nôtre sans dire un mot de plus.

J'ai pris une douche rapide, la pluie avait bien commencé le travail, puis j'ai enfilé une tenue pour dormir. Je pensais à Victor en m'asseyant sur mon lit.

Une sorte de tension que je ne pouvais pas expliquer m'obligeait à sortir dans le couloir. Je me suis approchée de sa porte, et au moment où je m'apprêtais à toquer, elle s'est ouverte.

Je suis entrée, et aussitôt que la porte s'est refermée, j'ai passé mes bras autour de son cou. Il m'a embrassé, plus violemment, plus sauvagement, et m'a dirigé vers le lit en commençant à me dévêtir. Je m'apprêtais à faire ma première fois avec Victor Hauran. Je savais que pour lui ce n'était pas le cas. J'ai posé une main sur sa joue et je l'ai regardé.

Dead Girl's DiaryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant