𝐂𝐎𝐄𝐔𝐑 𝐍𝐔𝐈𝐒𝐈𝐁𝐋𝐄

𝟕 : 𝐀𝐓𝐓𝐄𝐍𝐃𝐑𝐄

O S C A R

Je n'arrive pas à écrire. J'ai le syndrome de la page blanche. Un artiste que j'aime beaucoup m'a proposé qu'on fasse un feat pour l'été qui arrive.

Les mots de mon père ne font que de résonner dans ma tête, j'ai le cœur serré. Dès que j'essaie de poser des mots sur la papier, sa voix me revient en tête et ne fait que m'énerver.

Le regard, les gémissements et l'odeur d'Olga me hantent à chaque fois que je fous les pieds dans mon foutu appartement. Elle s'est échappée comme une voleuse de bon matin, elle m'a laissé un mot avec écrit « merci pour cette nuit, Olga ». C'était tellement intense, elle m'a tant donné sans trop en faire comme certaines peuvent le faire. Ça faisait des lustres que je n'avais pas senti cette alchimie sexuelle. C'est comme si c'était évident, j'ai senti nos corps, nos âmes se connecter, on a tous les deux partagés un bon moment.

Elle m'a rendu dingue, il n'y a pas une journée depuis que je l'ai vu où je ne pense pas aux cochonneries qu'elle me disait à l'oreille. Cet instant à la fin quand une fois qu'elle avait eu son orgasme, ses lèvres se sont mises autour de moi jusqu'à que ça soit mon tour.

Mais la frustration me prend aux tripes car elle ne m'écrit pas... Je ne devrais pas m'en plaindre parce que de base, j'esquive tous les messages du lendemain de baise car je ne veux rien de sérieux. Mais cette fois-ci, je ne peux pas laisser cette perle rare. Je veux la revoir...

Elle m'a fait à manger, ne m'a pas posé des questions indiscrètes et a été prévenante sans le savoir. C'est le genre d'attention que j'aime mais le terrain glissant sur lequel je m'aventure ne présage rien de bon.

— Os', arrête de te branler là, sois productif. Ça fait deux jours qu'on est bloqués sur ça, il faut l'envoyer dans trois jours cette maquette, râle Gaël.

— Rien me vient.

— À part les images de la cochonne d'Olga, réplique Elias assis dans le coin du canapé du studio.

Gaël soupire et lève les yeux au ciel.

— Bon vas-y oublie-la, tu vas la ken deux fois, elle va tomber in love de toi et tu la jetteras. Perds pas ton temps avec ce genre de fille, vraiment.

Je rigole en jetant un coup d'œil vers mon téléphone.

— Je l'ai baisé toute la nuit Gaël, j'avais faim de ouf.

— Jure ? Toute la nuit ?!

J'acquiesce.

— Ouais, j'ai demandé une deuxième fois, elle a accepté et après... C'est elle qui en voulait plus... Elle est partie vers neuf heures du mat.

— Ça fait pas d'elle une perle rare, marmonne Gaël.

— T'es jaloux ? lui demande Elias.

— Non ! J'en ai rien à foutre mais notre pote est en train de devenir con à cause d'une pauvre étudiante qui en a rien à foutre de sa gueule.

Pas faux. Pour une fois, c'est moi qui suis sans nouvelles. Habituellement, quand je couche avec des filles, l'envie de les revoir après ne me vient même pas en tête. C'était juste l'idée d'une fois, d'une nuit, d'un instant, d'un orgasme. Ce mécanisme qui me permet juste de me récompenser et c'est juste ça que je cherche dans le sexe en général. Mais cette fois-ci, le moment passé avec elle était agréable et elle m'a fait rire.

— Bref Oscar, écoute-moi. T'as un showcase la semaine prochaine à Nice. Elias s'occupera des trains et tout le bordel.

— Les beaux jours arrivent, les boîtes vont être blindées ; toutes les meufs veulent voir Oscar. Donc garde ton côté inaccessible et arrête de faire ta pisseuse pour une meuf.