𝟏𝟐 : 𝐃𝐀𝐌𝐍𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍

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O S C A R


— Non franchement le son tue, il sera cool, conclut Georgio avant de se diriger vers la porte de sortie de mon studio.

Je viens de passer une journée entière avec un rappeur que j'ai tant aimé plus jeune. Il a posé sur mon son. C'est une fierté.

Il m'avait reposté dans sa story Instagram il y a quelques temps et on a fini par sympathiser. Je l'admire beaucoup. J'aime sa plume, sa façon de rapper. C'est un vrai artiste avec une très belle patte artistique.

— Grave merci encore d'avoir bien voulu collaborer.

Il sourit et me fait signe que ce n'est rien.

— J'ai un concert dans une dizaine de jours à la Villette, tu veux venir ? On pourra faire le son sur scène, j'suis sûr que les gens vont kiffer.

L'excitation née dans mon estomac, le sourire jusqu'aux lèvres, j'acquiesce bêtement.

— Grave ! Merci pour l'invitation, ça me touche !

Il me check et rigole simplement. On échange quelques dernières paroles et il finit par partir.

Je crois rêver, je m'effondre dans le canapé du studio car nous y sommes depuis midi. Il est vingt heures, je n'ai rien mangé de la journée et j'avoue être affamé.

Mais je suis heureux, j'ai passé une belle journée et ces derniers jours, c'était tendu. La bombe que ma petite sœur m'a lâchée ne m'a pas fait du bien.

Je n'ai toujours pas rappelé Olga.

Je crois qu'elle a commencé son premier partiel aujourd'hui. J'espère que ça s'est bien passé.

Elle m'a fait flippé le soir où elle est venue, je ne sais pas ce qu'elle essaie de faire. Je ne vois rien pour nous deux mais je n'ai pas envie de tout arrêter. Olga est intéressante, drôle et le temps passe vite à ses côtés. Je veux en savoir plus sur elle mais je m'aventure sur un terrain dangereux.

L'espoir et la force, c'est donc comme ça qu'elle me perçoit. Ça m'a tellement ému que j'en suis devenu désagréable. Je n'avais pas eu de si beaux compliments depuis longtemps.

Olga est ma brise d'été quand il fait trop chaud, je suis heureux quand elle est là mais si elle persiste, je finis par me mettre à l'abri.

Je fredonne les paroles que je viens fraîchement de poser sur cette instrumentale assez triste qui tourne faiblement dans la pièce. Je voulais faire un son plein d'émotions avec Georgio, je le trouve très convainquant dans ce genre de son.

Des toquements surgissent à ma porte, sans s'annoncer, mon sourire s'étale déjà sur mon visage. Olga serait-elle venue me faire une surprise ?

Je m'empresse d'ouvrir mon studio mais mon cœur s'arrête subitement, je découvre la personne devant moi.

Cette chevelure noire, ce regard ténébreux, ces lèvres pulpeuses. Une Brésilienne dont je suis tombé amoureux il y a quelques années.

Ça fait des plombes qu'on ne s'était pas vus. Je lui laisse de l'espace pour qu'elle rentre avant de refermer silencieusement la porte.

— Ça t'arrive de répondre aux messages ?

— Ouais mais pas aux tiens.

Elle rigole et ses fesses généreuses se posent tranquillement sur la table de mixage. Je l'ai déjà baisé dessus. Maeva s'en rappelle car elle ne me quitte pas du regard avec cette insolence et ce sexapeal naturel.

𝐂𝐎𝐄𝐔𝐑 𝐍𝐔𝐈𝐒𝐈𝐁𝐋𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant