𝟐𝟓 : 𝐋𝐄 𝐂𝐎𝐑𝐏𝐒 𝐐𝐔𝐈 𝐏𝐀𝐑𝐋𝐄

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O S C A R


J'ai pris rapidement une douche et je me suis habillé avec les premières choses que je voyais. J'ai tout mis dans mes poches, j'ai pris ma voiture et je me suis empressé d'aller chez Olga.

J'ai pu entrer dans le bâtiment en attendant quelqu'un. Je ne voulais pas la prévenir je craignais qu'elle me pique une crise. Alors me voilà, devant chez elle. La porte ne me fait pas peur alors je cogne quelques fois en essayant de l'appeler mais rien n'y fait. Mon cœur se serre soudainement car je suis inquiet de ne rien entendre. Habituellement on entend des bruits de pas, l'œil de judas s'assombrit mais là rien. La main tremblante, je la pose sur la poignée et tente d'ouvrir, comme par magie elle est ouverte.

Mes yeux se posent sur le bordel de son appartement. Il n'y a rien d'alarmant pour moi mais pour elle si. Le peu de fois où je suis allée tout était très bien rangé à la perfection. Il y a des choses par terre, le plaid de son canapé est mal plié. Son sac à main et au sol. Je m'autorise à entrer.

— Olga ? T'es là ?

Je referme derrière moi et avance légèrement en ayant le cœur qui menace de lâcher. La dernière fois que j'ai vécu une situation similaire, j'ai découvert ma grand-mère morte dans son lit. Je chasse ses souvenirs morbides de ma tête et me dirige dans sa chambre toujours en l'appelant pour ne pas l'effrayer si elle dort. La porte est entrouverte, je la pousse d'un coup de main.

— Olga ?

Elle est en boule dans son lit. Certains livres sont carrément sur elle, il y a des étagères échouées à côté comme si elles avaient dormi ensemble. Nos regards se croisent et une lueur apparaît dans ses bulles bleues. Comme si elle était en plein naufrage sur une île déserte et que les secours étaient enfin arrivés.

Je m'empresse d'aller vers elle et la dégager de tous les objets qui sont sur elle ou à côté. Elle a littéralement tout arraché de son mur, tout foutu en l'air. J'ai presque de la peine de voir qu'elle a autant perdu le contrôle. Le visage triste, elle n'a même pas la force de se relever. Les doigts incertains, je les plonge dans sa chevelure humide comme si elle avait transpiré. Olga est cernée, son mascara lui fait des yeux de panda, elle n'est pas dans son meilleur jour mais peu importe. Il faut que je l'aide.

— Je te demanderai bien si tu voudrais que je parte mais je vais pas le faire, je réplique. T'as besoin d'aide, alors accepte là.

Olga sanglote silencieusement. Je me pince les lèvres, peiné de la voir ainsi. Je ne sais pas être comme elle, tout faire pour essayer de faire rire la personne quand elle ne va pas bien. Mais pour elle, je vais essayer. Je me penche vers elle et passe un bras sous ses jambes et un autre sous son buste pour la porter. Ses bras tremblants s'enroulent autour de mon cou. Je ne sais pas ce qu'elle a fait mais elle sent la transpiration, la chaleur d'être restée des heures dans son lit. Je dois sûrement puer plus que ça en faisant rien parfois alors je ne vais rien dire et je ne comptais pas dire quelque chose. Je l'assois sur le rebord de son lavabo. J'essaie entre quelques regards de lui demander la permission de la déshabiller. Elle accepte et essaie de m'aider malgré tout. Une fois nue, elle se glisse dans la baignoire, les genoux repliés contre sa poitrine. Je détache ses cheveux et allume l'eau assez fraîche. Je m'accroupis à côté d'elle et caresse sa joue d'un geste de main.

— Merci, marmonne-t-elle en frottant sa joue contre ma main.

— Tu aurais fait pareil, non ?

Elle acquiesce simplement. Hésitant, je lui mouille les cheveux, elle ne dit rien. Elle ferme les yeux et se laisse faire. Je ne sais pas tellement ce que je suis supposé mettre sur ses cheveux, j'essaie différents trucs. Je brosse ses cheveux et elle ne dit rien.

𝐂𝐎𝐄𝐔𝐑 𝐍𝐔𝐈𝐒𝐈𝐁𝐋𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant