𝟏𝟓 : 𝐔𝐍... 𝐂𝐎𝐍𝐍𝐀𝐑𝐃

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O L G A


À la sortie du partiel, je suis exténuée. Je suis heureuse que tout ça soit terminé. Il n'y a plus qu'à attendre les résultats. J'ai une pression de dingue, j'ai l'impression que je ne vais pas tarder à m'évanouir.

Sonia a fini quelques dizaines de minutes avant moi et m'a prévenu qu'elle attendait sur une terrasse à la sortie du campus. Je prends le temps d'allumer mon téléphone pour regarder les dernières nouvelles sur twitter mais rien de concluant.

Je suis déçue de ma copie que je viens de faire. Ce n'est pas ce que je me voyais faire, je peinais énormément à trouver ma concentration mais bon ce n'est pas si grave.

Le mal est fait et je pense que de toute façon, tout ira bien, je l'espère plus que tout.

Le mois de mai pointe le bout du nez et le temps est bon. Le pollen vient chatouiller la moitié des personnes mais ça me rend super joyeuse de me dire qu'on se rapproche de l'été.

Je vais pouvoir remplacer ma tante dans sa petite boutique pendant qu'elle compte partir en vacances. Ça me fait tellement plaisir de travailler entre toutes ses jolies fleurs.

À la sortie du campus, j'aperçois un homme. Capuché d'une casquette, portant un simple jean et t-shirt. Laissant ses bras musclés à découvert et je fronce les sourcils quand je reconnais à qu'ils appartiennent.

Tout me revient subitement en tête, les messages qu'il m'a laissés hier et l'ignorance que je lui accordais. Je m'approche dangereusement de lui puis attrape simplement son bras avant de le tirer dans un coin plus éloigné. Je n'ai pas envie qu'on le remarque, ni qu'on le reconnaisse et encore moins qu'on m'aperçoit avec lui.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

— Tu réponds pas à mes messages, alors je viens à ta recherche.

Un rire nerveux s'échappe d'entre mes lèvres.

— C'est de l'harcèlement. Si je ne te réponds pas, c'est que je n'en ai pas envie. Compris ?

J'essaie de le contourner mais Oscar attrape mon poignet pour me retenir. Nous échangeons pendant quelques longues secondes un regard qui semble vouloir dire beaucoup de choses. Il y a de la culpabilité dans le sien comme s'il voulait s'excuser mais que quelque chose le retenait.

— Maeva est...

— Je m'en moque Oscar. Tu prends tes problèmes, toutes tes meufs et tu dégages de ma vie.

Son emprise se resserre un peu plus. Sa peau contre la mienne devient chaude et ce n'est pas une sensation agréable pour le coup. Une colère rugit en moi mais je ne suis même pas capable de lui dire quoi que ce soit.

— Mais laisse-moi au moins t'expliquer !

Je brise le lien entre nous et lève les yeux au ciel.

— Ce que j'ai vu hier est très clair, je n'ai pas besoin d'explication. Tu vas te faire voir, c'est tout.

— Oh mais c'est le rappeur Oscar ? marmonne des voix au loin.

Il jure dans sa barbe et j'en profite pour l'esquiver la tête baissée. Je vais me contenter d'aller voir Sonia pour décompresser après ce dernier partiel.

J'ai un pansement affreux au menton par sa faute, j'ai été humilié par une femme. Je ne veux plus rien de lui. Je n'ai même pas envie de ses excuses.

𝐂𝐎𝐄𝐔𝐑 𝐍𝐔𝐈𝐒𝐈𝐁𝐋𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant