𝟑 : 𝐂𝐈𝐆𝐀𝐑𝐄𝐓𝐓𝐄

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O L G A

La luminosité due à l'oubli de la fermeture de mes volets, me sort de mes rêveries. Je me frotte lentement les yeux en essayant de rassembler les pièces du puzzle dans ma tête. Je sais que j'ai fini par rentrer en voiture complètement morte de fatigue. Je me suis démaquillée si rapidement et enfoncée directement dans mon lit confortable.

J'ai mal dans tout le corps d'être restée debout si longtemps entre le concert et la soirée juste après. Je n'avais pas dansé ainsi depuis des semaines et ça m'a fait du bien. En revanche, les réveils du lendemain de soirée ne m'avaient pas manqués. Ils sont pleins de nostalgies nulles et rien de bien cool mais bon. Je dirai simplement que c'est le jeu pour se sentir vivre pendant quelques heures.

J'ai arrêté de culpabiliser d'avoir été flattée par le compliment d'Oscar quand je l'ai vu rentrer avec Gaël.

« L'insolence de ta beauté », je trouve ça joliment dit, plutôt que « Wow, tes yeux bleus sont trop beaux ! ». Je prends n'importe quel compliment mais quand ils sont originaux ça me marque. Je suis peut-être un peu niaise finalement.

J'avoue avoir peut-être eu un petit faible inattendu pour cet arrogant.

Je me force à sortir de mon lit pour remettre en ordre mon appartement et arranger ce visage. Quand je remets ma couette correctement, mon téléphone vole pour atterrir vulgairement sur le sol.

— Et merde...

Je m'empresse d'aller le ramasser pour m'assurer qu'il n'ait rien. Il va bien. Mais mon regard s'attarde sur un message de mon frère.

Eliott : Ça te dit qu'on mange ensemble ?

Il est bientôt midi et je ne suis pas prête mais si je me bouge, peut-être que je serai à l'heure finalement. Mes yeux glissent sur un autre message de Sonia.

Sonia : Je suis rentrée chez moi, c'était très cool ! T'es rentré avec quelqu'un ? (Oscar de préférence).

Comment elle peut changer de cible comme ça ? Elle n'a pas cessé de me parler d'Oscar. Quand elle voit qu'un mec n'agit pas comme elle le voudrait, elle change immédiatement sa façon de le percevoir. Je ne sais pas, elle doit développer une sorte de grand dégoût.

Je leur répondrai une fois que j'aurais fini tout ce que je dois faire. J'éloigne mon téléphone de mon attention pour être concentrée sur mes tâches.

***

J'ai rejoint Eliott à une brasserie à côté du fleuriste de notre tante. Nous avons bien mangé, il m'a raconté sa soirée pendant que je me forçais à engloutir mon assiette, il m'a assuré que ça lui faisait plaisir de payer pour nous deux.

— Tu penses redescendre dans le sud pour tes révisions ?

Un voile glacial vient s'enrouler autour de mon corps me procurant presque un malaise.

— Je... Pourquoi pas, je ne sais pas... J'aime bien Paris.

Les sourcils froncés, il me regarde lentement et boit le reste de son verre d'eau. Je lui souris en espérant que la nouvelle passera.

— Tu manques à maman et papa...

Je le sais mais j'en ai marre d'avoir cette pression d'être toujours parfaite pour eux. Ici, j'ai des comptes à rendre à personne et ça me fait tellement du bien.
Je baisse les yeux sur mes mains manucurées pour arracher les petites peaux aux côtés de mes ongles.

— Tu as un mec, c'est pour ça ?

— Quoi ? Non ! je réponds bien trop rapidement.

Il rigole.

𝐂𝐎𝐄𝐔𝐑 𝐍𝐔𝐈𝐒𝐈𝐁𝐋𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant