𝟏𝟏 : 𝐔𝐍𝐄 𝐉𝐎𝐋𝐈𝐄 𝐅𝐋𝐄𝐔𝐑

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O S C A R


Ma sœur a passé l'après-midi chez moi. Elle a séché les cours et je l'ai volontairement couverte, je ne dirai rien aux parents. Je préfère qu'elle soit chez moi qu'ailleurs. Ambre m'a envoyé un message en m'expliquant qu'elle ne sentait pas très bien car nos parents se sont disputés assez violemment hier. Je n'ai même pas réfléchi quand elle m'a dit ça, j'ai directement proposé de venir la chercher au lycée de bon matin.

Affalé sur le canapé avec mon ordinateur sur les genoux, je bidouille quelques logiciels aux côtés de ma sœur.

Nous voilà devant des rediffusions de compétitions de gymnastique parce qu'elle adore ça. Depuis des années elle est en admiration sur un gymnaste français « Elyo », elle m'en parle tout le temps. J'ai beau lui faire comprendre que je n'en ai rien à foutre, elle insiste tout de même. J'ai appris à m'intéresser à ce sport, il est impressionnant et Ambre en fait depuis petite. Elle a un joli niveau mais elle n'en fait pas si sérieusement.

— Qu'est-ce qu'il devient ? je demande.

Elle hausse les épaules et serre son coussin contre elle.

— Je crois qu'il y a eu un décès de l'un de ses proches, il y a quelque temps... Il ne poste plus rien sur les réseaux, il a juste expliqué qu'il faisait une pause.

J'acquiesce simplement. Ambre se redresse et m'observe silencieusement alors que les voix de commentateurs de l'émission sportive résonnent dans mon salon.

— Viens à l'anniversaire de Papa, déclare-t-elle d'une petite voix.

Un rire sort naturellement de ma bouche. Elle me jette un coussin à la figure, les sourcils froncés.

— Pourquoi faire ? Il s'en fout, il m'a même pas invité.

— Je t'invite moi.

— Ambre... C'est fini... Je pourrais jamais être de nouveau considéré par lui.

Son regard me fuit se posant sur la télévision en face de mon canapé dans cet appartement si peu décoré. Dans un silence assourdissant, j'aperçois des larmes couler le long de ses jolies joues. Je ferme mon ordinateur et me rapproche d'elle pour la prendre dans mes bras.

— Je m'en fiche de son avis mais je ne veux pas entendre mal parler de toi dans la bouche de notre famille.

Je caresse ses cheveux alors qu'elle s'effondre en pleurs contre mon torse. La fatigue prend sûrement le dessus mais je sais qu'elle est sincère.

— On s'en fout des autres qui parlent de moi.

— Mais pas moi. Tu es mon frère et je t'aime fort, je n'aime pas quand tata ou tonton émettent un avis sur toi car tu n'es jamais là quand on se réunit en famille... Tu passes pour un tyran alors que c'est Papa qui t'éloigne de nous tous !

— C'est bien plus compliqué que ça...

Je la câline silencieusement.

— Dispute sur dispute, je voudrais juste avoir une famille normale qui s'aime... J'en ai marre de voir papa et maman se déchirer à ton sujet... Oscar s'il te plaît... Fais quelque chose...

Mon estomac se retourne et mon cœur se serre si fort que je suis à seulement quelques doigts de pleurer également. Ambre a subi toutes mes crises d'adolescence et les disputes incessantes à la maison. Depuis petite, elle ne dit rien mais elle écoute tout. Je m'en suis toujours voulu de la faire grandir dans ce genre d'environnement, c'est pour ça qu'à côté, j'ai voulu correctement entretenir notre relation fraternelle.

𝐂𝐎𝐄𝐔𝐑 𝐍𝐔𝐈𝐒𝐈𝐁𝐋𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant