IS IT LOVE ? - COLIN : Mélodie du Cœur

Chapitre 54

Les plages de Tampa son magnifiques. De longs rivages au sable blanc s'étendent sur des miles et des miles. Des palmiers et quelques immeubles sont éparpillés le long de la côte. Nous sommes plongés dans la pénombre. Seules quelques lumières nous éclairent depuis les terrasses. Colin éprouvait le besoin d'être seul avec moi. Lorsqu'il me l'a proposé dans les coulisses, sa voix glissant au creux de mon oreille, j'ai failli fondre sur le parquet. Je l'ai laissé mijoter quelques minutes. Il le mérite bien !

Le sable est encore chaud sous nos pieds. Je me suis changée après le concert. Colin a enfoncé une main dans une poche et me tient la main de l'autre, nos doigts emmêlés. Nous ressemblons tellement à un vrai couple que j'en ai des palpitations. Pourtant il ne parle pas beaucoup. Il se contente du bruit de nos respirations et de la rumeur des vagues à nos côtés. Mais comme je me sens nerveuse, après toutes mes émotions durant le concert, j'éprouve le besoin de briser ce silence, et lui aussi semble-t-il.

Colin : "Hum..."

Je lui coupe la parole sans le vouloir.

Luan : "Je crois que j'ai fantasmé sur toi pendant tout le concert..."

Je suis moi-même surprise d'avoir osé lui faire cet aveu. Pas vraiment mon genre, surtout vis-à-vis de Colin. Je n'aurais jamais pensé que je sois capable de lui avouer le fond de ma pensée. Enfin, une partie... Effet réussi ! Colin relève les yeux vers moi à une telle vitesse que j'ai l'impression de me prendre un missile en pleine figure. Un sourire suffisant ourle ses lèvres délicieuses. Sa main se resserre sur la mienne, puis il m'attire contre lui.

Colin : "Ah oui ?"

Je hoche la tête, prisonnière de son charme.

Colin : "A quel point ?"

Luan : "Il faudra me passer sur le corps pour le savoir !"

Il éclate de rire et m'enlace, les mains sur mes hanches. Même dans la pénombre ses iris me transpercent. Je ne m'y habituerai jamais. Ils sont si magnétiques que, chaque fois que je plonge dans son regard, j'ai la sensation de me noyer dans l'océan.

Colin : "Je m'en étais aperçu, chaton."

Luan : "Quoi ? Tu oses prétendre que je n'étais pas discrète ?"

Il appuie son front contre le mien. Son haleine parfumée au whisky se répand sur mon visage, et ses doigts délicats remontent le long de mes flancs.

Colin : "Quand on chantait tous les deux..."

Il s'interrompt, et je ne peux m'empêcher de me demander quelle va être la fin de cette phrase.

Luan : "Oui ?"

Colin : "Je n'ai jamais chanté avec personne d'autre que toi."

Pourquoi ai-je la sensation que ce n'est pas qu'il allait dire ? Je veux savoir à tout prix ce qu'il comptait m'avouer.

Luan : "Ne me mens pas. Dis-moi vraiment ce que tu penses."

Ses mains se lèvent dans mon champ de vision et ses doigts enveloppent mes joues. Ses lèvres sont si près des miennes qu'elles sont un véritable appel aux baisers.

Colin : "J'pense que toute la salle a ressenti les vibrations entre nous. Honnêtement, j'crois que j'pourrais composer une chanson pour toi, tellement c'était puissant."

J'en reste muette de stupeur. Je n'y crois pas ! Je n'y crois pas ! Je vais mourir... Colin ébauche un sourire devant ma mine ahurie. Ses pouces massent doucement mes pommettes.