Chapitre 1

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-        « Une princesse ? Ici, dans mes appartements ? Mais pourquoi moi ? Je veux dire, vous appartenez tous les deux à la noblesse... Je ne connais rien au protocole, je ne pourrai donc pas la recevoir convenablement d'ici demain. La preuve : comment je pourrais apprendre et retenir toutes les bienséances d'ici là ? Cette mission est vouée d'avance à l'échec... ». Le Vice-Capitaine Renji Abarai essaya de négocier une dernière fois avec son Capitaine Byakuya Kuchiki, mais il échoua lorsque l'héritier de l'une des plus éminentes familles de la Soul Society leva la paume de sa main en direction de son subordonné. En effet, le Capitaine de la 6e Division ne cédait à aucun chantage. 

-        « Renji, la décision a été arrêtée, et je t'ai déjà expliqué que tu ne peux aller à l'encontre du jugement de la famille royale et du commandement. Je te trouve également bien découragé face à la tâche qui t'attend, alors que Son Altesse Sérénissime la princesse Mai est l'une des femmes les plus cultivées, instruites et intelligentes de notre Monde. Par ailleurs, nous sommes certains que tu t'entendras merveilleusement bien avec Sa Majesté. Nous l'accueillerons avec tous les honneurs dignes de son rang. Si j'étais toi, je ne perdrais pas une seconde de plus : du rangement s'impose dans tes quartiers, et tu dois encore étudier les coutumes royales. Je te souhaite une bonne soirée, à demain. ». Le Capitaine Kuchiki mit fin à la discussion soudainement, avant que Renji ne trouve encore un éventail d'excuses.

Byakuya Kuchiki replongea son regard dans les nombreux dossiers étalés sur son bureau, et réussit de suite à conditionner ses pensées pour un seul objectif : celui de comprendre en une seule fois ce qu'il lisait. Renji savait que le temps était venu qu'il tourne les talons, non sans mal car il jurait dans sa barbe.

Le Vice-Capitaine pressait le pas dans le couloir, en n'accordant aucune attention aux soldats qu'il croisait. Ils scrutaient Renji entre inquiétude et peur, parce qu'il se remémorait à voix basse tous les événements récents qu'il avait traversés, et non sans mal.

Parce que les ravages physiques et psychologiques de la guerre se ressentaient encore, parce que Renji était fatigué des combats, parce qu'il voulait être seul plus que jamais pour profiter de l'apaisement, du calme, de la quiétude, de la paix, de la sérénité et de la tranquillité, et surtout parce qu'il voulait définitivement tourner la page du chapitre avec Rukia.

Rukia Kuchiki, sœur adoptive du Capitaine Byakuya Kuchiki, dont Renji admirait autant la beauté de la cadette que la puissance du frère. Rukia et Renji se connaissaient depuis leur plus tendre enfance, ils avaient grandi seuls dans l'un des quartiers des plus pauvres, survécus à cette misère, partagé un rêve commun d'une meilleure vie, intégré la même promotion à l'Académie, travaillé pour atteindre leur objectif et tout ça pour quoi ? Pour que Rukia s'amourache d'un jeune humain talentueux qu'était Ichigo Kurosaki.

C'était pourquoi Renji pestait contre le monde entier, car il désirait plus que jamais être seul pour ne plus rien ressentir. Il ne souhaitait plus fréquenter personne, juste à vivre désormais une vie de solitude. Or, les étoiles et les planètes semblaient s'être alignées pour lui imposer l'inverse de sa volonté.

Une femme. Dans ses parties privées. Une princesse. La fille du Roi Spirituel. En voyage officiel pendant près d'un an et demi. Pour découvrir l'organisation de la Soul Society, vivre une immersion dans les Divisions... Renji lisait dorénavant d'un œil distant les lignes du rapport.

Il ne ressentait aucune envie de recevoir « Son Altesse Sérénissime la princesse Mai », « Votre Majesté », « Votre Grâce » ou encore « Madame ». Renji n'avait aucune volonté ni aucune motivation de comprendre les titres par lesquels tous les sujets devaient s'adresser à Mai.

Premier bon point : Renji aimait ce prénom. Sauf qu'il ne se souvenait plus de sa signification. Un redressant sa nuque et son buste, le Vice-Capitaine remarqua que la nuit était tombée. L'heure ? Minuit quinze, précisément. Tant pis, il dormirait dans deux-trois heures, le temps qu'il peaufine et finalise ses recherches. Il avait besoin de ses carnets, dans lesquels il notait toutes ses découvertes et ses réflexions. Car il oubliait des détails, des actions à réaliser, des missions à accomplir et des tâches à effectuer.

« Mai : Danse, amour véritable. ». Renji referma aussitôt les pages en les claquant, et jeta bruyamment le cahier sur son bureau. Danse et amour véritable. Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire avec de telles informations ? Naturellement qu'elle devait savoir bien danser, elle était princesse. Et bien sûr qu'elle croyait à l'amour véritable. Le seul, l'unique.

Renji resta calme une seconde de plus, jusqu'à ce qu'il range hâtivement ses affaires, boive longuement une grande gorgée d'eau et se déshabille entièrement pour se coucher. La journée du lendemain serait longue, peut-être éreintante car pleine de surprises. Qu'importe. Renji Abarai souffla sur la bougie de sa table de nuit, se tourna sur son flanc droit et...

Renji Abarai - Une étoile et un chien errantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant