Renji Abarai - Une étoile et un chien errant

Chapitre 12

Mai aimait marcher, et Renji en comprit la raison tout au long du chemin qui menait à la Neuvième Division. La princesse inspirait souvent de longues bouffées d'air frais, elle s'arrêtait parfois pour lever sa tête vers les rayons du soleil et sa Grâce accordait toujours un regard bienveillant aux enfants qui couraient dans les rues, mais qui revenaient pour se faire pardonner avec des fleurs à la main. Toute Altesse royale acceptait cette intention, mais l'unique jeune femme qui était sensible à ce cadeau était Mai. Parce qu'elle n'acceptait pas seulement le bouquet : sa Majesté s'agenouillait à hauteur des fillettes et des garçons pour engager une petite conversation avec eux.

« Quand elle paraît, tous les regards se tournent vers elle. ». Byakuya ne s'était pas trompé, encore une fois. Elle était attirante Mai. Fascinante, pour les femmes comme pour les hommes. Tous les citoyens lui exprimaient ainsi leur respect par de longues et profondes révérences, et la princesse les remerciait par un sourire sincère, un geste chaleureux de la main et quelques paroles qui réchauffaient les cœurs.

Renji observait Mai, car il se tenait deux pas derrière elle. La princesse regardait les vestiges mourants de la guerre qu'étaient les derniers bâtiments en construction. La Soul Society se reconstruisait avec chaque pierre et chaque pavé. Sa Grâce ralentit également sa cadence pour poser les fleurs sur un monument aux morts. Mai se recueillit un instant, et contempla le Lieutenant avec des yeux aussi attristés que peinés.

Le Vice-Capitaine aurait aimé poser la paume de sa main sur l'épaule de la princesse, mais les amants étaient conscients que ce geste d'affection aurait suffi seul à provoquer un scandale. Mai et Renji repartirent sans un mot, mais en ressentant de l'espoir lorsqu'ils aperçurent la Neuvième Division.

Même de loin, Renji remarqua l'appréhension du Capitaine Muguruma et du Lieutenant Hisagi, qui semblaient nerveusement patienter devant les portes de la Compagnie. Cependant, quand Mai les vit, elle leva son bras dans leurs directions et tous les soldats retinrent leurs souffles.

Mai était dotée d'un sens inné de se présenter devant chacune de ses âmes. Pourtant, cette naturalité déconcertante rassurait chaque être, qui se détendait immédiatement en lui présentant son sourire des plus radieux.

La princesse tendit sa main au Capitaine Muguruma qui la baisa délicatement, et le Lieutenant Hisagi s'inclina devant son Altesse, qui leur manifesta sa gratitude en quelques mots simples, doux et gentils. Le Lieutenant se permit d'indiquer le chemin jusqu'au Département d'Édition, et Mai le remercia. Des rougeurs apparurent soudainement sur les joues du Vice-Capitaine, dont le visage prit également cette teinte en raison des murmures prononcés par la princesse.

-        « Vos tatouages sont beaux. ». Quatre mots suffisaient à Mai pour déstabiliser des hommes combattants et confiants. Des guerriers qui possédaient les meilleures capacités belliqueuses se retrouvaient soudainement sans ressources pour affronter l'une des femmes...

Les soldats du rang se retiraient soigneusement de sa trajectoire. Mai captivait les foules en étant consciente de ce pouvoir. Renji marchait sur ses pas, et se surprit à être incapable de retenir son sourire quand la princesse exprima son émerveillement en passant le seuil de la Compagnie d'Imprimante.

-        « Vous possédez de merveilleux locaux... », déclara-t-elle en découvrant chaque détail à la seul force de son regard. Or, Mai ne s'était même pas aperçu que Renji s'était éclipsé, afin de chercher une intention toute particulière...

La visite s'éternisa, car les Hommes de la Neuvième Division furent agréablement surpris de l'intérêt que portait Mai au journalisme, au travail d'investigation, à l'écriture, à la relecture et à l'impression. Elle interrogeait fréquemment le Lieutenant Hisagi, qu'aucun de ses subordonnés n'avait jamais vu aussi intimidé. Parce que la princesse s'intéressait autant à l'équipe de rédaction qu'au fonctionnement des imprimantes. Les souvenirs se construisaient dans les mémoires, emportant avec eux des sentiments de joie, surtout lorsque Renji sut que la fin de l'événement était le moment idéal pour...