Chapitre 2

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Combien de temps Renji avait-il attendu pour s'endormir ? Moins de cinq minutes, plus de cinq heures ? Il se réveilla subitement, mais avec toute l'accalmie et tout le repos qu'il attendait depuis quelque temps d'une nuit complète de sommeil. Il ne fermait jamais les volets, et le soleil se levait doucement. Les couloirs étaient encore calmes, la cour de la Division était (trop) silencieuse : les femmes et les hommes devaient se préparer tranquillement.

Le mess. Renji devait profiter d'un petit-déjeuner qu'il savait déjà copieux. Il était affamé, et savait que son corps et son esprit avaient besoin d'énergie et de forces pour affronter cette fameuse journée. La princesse ne devait pas tarder.

Renji se leva sans grande surprise de mauvaise humeur, bien que toutes les conditions étaient réunies pour un matin parfait : le silence, la propreté de ses appartements, sa théière qui semblait l'attendre... Néanmoins, il préféra de suite se diriger vers la salle de bain, où il exécrait son reflet.

Pourtant, le Vice-Capitaine Abarai était un homme... Magnifique, ravissant, splendide. Parce qu'il mesurait près d'un mètre quatre-vingt-huit, il pesait moins de 80 kilos, sa carrure était sublimée par sa musculature et surtout : Renji présentait deux particularités uniques. Ses cheveux longs et rouges, maintenus par une queue-de-cheval haute ; et ses tatouages, tribaux sur son corps : son front (dissimulé sous un bandeau), son torse, ses biceps, ses cuisses, ses mollets, son dos et ses fesses.

Une bonne douche chaude. Renji aimait se détendre sous les flots, même s'il détestait son shampoing qui piquait ses yeux, bruns. Profonds, le reflet de son âme. Malgré ce moment de répit, il sortit rapidement de la douche, se sécha, coiffa sa chevelure et se prépara avec toute la minutie qu'imposaient les jours officiels. Il enfila ainsi sa tenue de shinigami, et porta exceptionnellement son insigne de Lieutenant.

Renji se regarda une dernière fois dans le miroir, et quitta la pièce avec le cœur bien lourd, malgré le fait qu'il ne voulait rien transparaître à ses Hommes. Chaque seconde de ses journées était consacrée à des réflexions, et l'image de Rukia ajustant le fourreau de son sabre passa soudainement sous ses yeux.

La rupture était douloureuse. Le détachement, horrible. La haine ? Renji ne ressentait paradoxalement pas ce sentiment. La jalousie ? Pas vraiment non plus. Sur ces pensées, Renji remarqua que ses jambes l'avaient porté seules jusqu'au mess.

Un petit-déjeuner royal exceptionnel les attendait : riz, poisson grillé, natto, soupe miso, thé vert... Les rangs de la Division se régalaient, et cette réalité déclencha un certain baume dans le cœur du Vice-Capitaine. Tous les Hommes le saluèrent chaleureusement, et le Lieutenant rendit leur bonjour avec une main levée. Cependant, Renji préféra rester seul, surtout lorsqu'il s'installa à une table reculée.

Renji avait un mauvais pressentiment... Quelle était l'origine soudaine de cette intuition ? Alors que son instinct ne s'était encore jamais réveillé chez lui. Avec agacement, il préféra de pas prêter une attention plus particulière à cette étrange émotion, et finit son thé avec délectation.

La Sixième Division était chargée des enquêtes, et en cette qualité, les femmes et les hommes qui la composaient étaient dynamiques, consciencieux, réactifs et méticuleux. Toutes ces qualités et ces valeurs leur permettaient d'être opérationnels en quelques secondes, et cette raison était pour laquelle tous les rangs se formèrent immédiatement dans la cour.

Renji la découvrit entre... Enchantement et fierté. Les soldats s'impliquaient tous dans chaque événement, et cette synergie se retrouvait dans le résultat : une finalité parfaite. Une petite estrade couverte avait été érigée par les équipes, afin de protéger Son Altesse Sérénissime des rayons chauds du soleil pendant qu'elle serait accueillie par le Capitaine Kuchiki. Byakuya était apprêté de son costume le plus impeccable et reluisant.

Le Capitaine et son subordonné se saluèrent en silence, comme d'ordinaire. Byakuya et Renji n'étaient pas démonstratifs de leurs sentiments, mais ils se connaissaient mutuellement pour ressentir une confiance aveugle l'un envers l'autre.

Le Capitaine Kuchiki passa une dernière fois ses troupes en revue. Chaque détail était irréprochable : de l'uniforme en passant par la coiffure, jusqu'au sabre et aux spartiates. Il s'avança jusqu'aux deux grandes portes en bois, et dans un silence assourdissant, il leva sa main pour montrer aux gardes son ordre d'ouvrir tout de suite la dernière frontière qui séparait sa Compagnie de Sa Majesté. Du fond de la cour, Renji perçut la foule retenir son souffle et... 

Il la vit.

Sa Grâce la princesse Mai était une jeune femme... exceptionnelle, époustouflante.

Renji Abarai - Une étoile et un chien errantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant