CHAPITRE 36

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Nathan

J'étais persuadé que jamais, je ne serais plus angoissé qu'Alin et pourtant me voilà dans la grande roue, tétanisé alors qu'elle n'a pas encore commencé son premier tour.

Pourquoi je n'ai pas dit non ? Elle aurait compris.

Je comprime la main d'Alinta dans la mienne, pour me raccrocher à quelque chose, au cas où la roue tombe.

Pas sûr que cela soit utile, mon grand.

Alinta ne se plaint pas et me laisse lui torturer la main.

Je me crispe davantage, quand le forain annonce dans son micro de malheur que la roue va démarrer.

On est dans une nacelle fermée, ce qui me rassure, mais elle bouge malgré le fait que ni Alinta ni moi bougeons.

Alinta recouvre ma main avec celle que je ne comprime pas et regarde le paysage avec admiration. Moi, je regarde droit devant moi.

Je vais faire un arrêt cardiaque.

– Tu aurais dû me dire que tu avais le vertige...

– Ça va aller.

Je crois.

Alinta essaye de me parler pour me détendre, mais ça ne fonctionne pas.

Je me détends légèrement quand Alinta me signale, que la roue entame son dernier tour. Sauf que la roue s'arrête au moment où on est le plus haut.

Le forain dit quelque chose en français, mais je ne comprends pas un seul mot.

– Alin ?

Elle défait nos mains et prend mon visage entre ses mains.

– Ok, ne panique pas.

– Oh, c'est pas vrai.

– Il y a un petit problème technique, mais ça va se résoudre vite, ne t'inquiète pas.

– Ils disent ça aussi dans le métro, mais ça dure des heures. On va rester des heures dans cette nacelle et je vais rendre l'âme avant de t'avoir fait ma déclaration.

Alin semble perplexe et se retourne quand le monsieur parle encore dans son micro.

– Qu'est-ce qu'il a dit ?

– La même chose.

Elle ment.

Je vais mourir dans une putain de nacelle.

– Tu mens. Je suis persuadé qu'il a dit un truc du genre, la grande roue va rester bloquer une petite heure, ne vous inquiétez pas.

Alinta mord sa lèvre inférieure et si je n'étais pas en train de paniquer dans une nacelle qui bouge dès que je respire, je l'aurais embrassé, puis mordu à mon tour. Mais, ce geste veut aussi dire que j'ai raison. On va rester bloqué un moment.

Quelques minutes passent avant qu'Alin prenne à nouveau la parole.

– Tu sais que les vitres de la nacelle sont teintées ?

Je tourne la tête vers elle et acquiesce.

C'est pour cette raison que je lui ai demandé de choisir la nacelle fermée pour éviter qu'on nous voit.

– Ok, ferme les yeux.

Je la regarde hésitante.

– Fais-moi confiance... Je m'arrête si ça empire ton état, promis.

– Ok.

Je ferme les yeux et je sens la nacelle se balancer quand elle se lève. Elle se met à califourchon sur moi et m'embrasse doucement. Je me laisse faire, mais n'ose quand même pas faire le moindre mouvement. Les mains d'Alinta s'aventurent sous mon sweat et ses lèvres descendent dans mon cou.

– Toujours avec moi ? chuchote Alin dans mon cou.

Son souffle chaud dans mon cou, envoi une décharge directement dans mon entrejambe.

– Hmm.

– Tant mieux...

Elle continue de m'embrasser et sa main s'aventure un peu plus bas et se pose sur ma ceinture. J'oublie la hauteur, le vertige et ouvre immédiatement les yeux.

– Je peux ?

– Tu es sûre de toi ?

– Oui.

– Alors oui, je dis avant qu'elle m'embrasse à nouveau.

Elle descend sa main, un tout petit plus bas, et se met à me masser à travers mon pantalon. J'étouffe un juron quand je sens sa main me toucher aussi intimement.

– Je n'ai pas fait ça beaucoup de fois, dis-moi comment tu aimes.

– Continue ce que tu fais, c'est parfait, je souffle. Tu es parfaite.

J'enfouis ma tête dans son cou, pour étouffer mes gémissements en lui mordillant celui-ci.

Mes mains réagissent enfin et se posent sur sa taille.

– Si tu continues, je vais jouir dans mon pantalon Alin... Laisse-moi quelques minutes avant de reprendre.

Elle retire sa main et caresse ma joue.

– Ça va mieux ?

J'ai toujours l'impression que je vais faire une crise cardiaque, mais pas pour les mêmes raisons.

– Est-ce que tu veux me toucher ? Avant que tu me demandes, oui, je suis sûre de moi.

Je hoche la tête et passe mes mains sous son pull. Je remonte doucement en regardant Alinta au cas où elle se rétracte, mais elle ne le fait pas.

Ma main frôle son sein gauche.

– Pas de soutien-gorge ?

Alin malmène à nouveau ses lèvres.

– Je ne m'en plains pas, Alin, je la rassure d'une voix rauque.

Je la regarde une dernière fois avant d'empoigner ses seins comme j'en ai rêvé depuis des semaines.

Si je pouvais je les sucerais chacun leur tour.

Alinta se met à onduler lentement contre moi. Je pince ses tétons à tour de rôle et elle gémit dans mon oreille. Je suis sincèrement en train d'envisager de la déshabiller et de lui faire l'amour, si elle me laisse le faire, mais nous sommes déjà en train de prendre des risques. Un petit cri s'échappe des lèvres d'Alin, quand je donne un petit coup de bassin sous elle. Elle murmure mon prénom dans mon cou et arrête de bouger quelques secondes avant de reprendre ses mouvements.

– Tu es en train de me faire apprécier le vide, love.

Mes mains sont sur ses fesses, quand la voix du forain arrive dans mes oreilles. Je n'ai pas besoin de demander la traduction à Alinta, car la roue se met à descendre.

Mon anxiété redescend peu à peu et elle reprend d'un coup quand la nacelle bouge brusquement.

Je m'accroche par réflexe à Alin qui est toujours sur moi.

– C'est rien, ils font descendre les nacelles en dessous de nous, dit-elle en rigolant dans mes cheveux. On va faire le train fantôme ou les auto-tamponneuses, ça sera plus proche du sol.

– Sans vouloir paraître rabat-joie, on peut manger plutôt ?

Je ne remets pas les pieds dans une attraction de cette fête foraine, ni dans aucune fête foraine d'ailleurs. Sauf si Alin me rassure comme elle vient de le faire, là, je pense qu'on peut trouver un arrangement... 

LOVE AND POETRY {réécriture}Where stories live. Discover now