CHAPITRE 41

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Alinta

Des larmes coulent déjà sur mes joues, quand Nathan me rattrape dans le couloir.

– Je n'ai pas dit que je ne te voulais pas Alin, il chuchote.

– Tu ne voulais plus m'embrasser, je rétorque en croisant les bras sur ma poitrine.

– Parce que tu as bu. Parce que tu n'étais pas tout à fait avec moi. Je ne sais pas comment formuler ma réponse, sans t'offenser, mais c'est la vérité, Alin.

Je regarde droit devant moi, pour ne pas rencontrer ses yeux. J'ai un petit bu, oui, pour faire taire les pensées intrusives et trouver le sommeil. Mais, je n'ai pas assez bu pour dire que je n'étais pas tout à fait avec lui. Au fond de moi, je sais que j'avais d'autres motivations que juste profiter du temps que j'avais avec Nathan. Je voulais oublier cette histoire.

Mais, la manière dont il a rompu le contact était si brutale que je n'arrive pas à croire totalement ce qu'il me dit. Peut-être qu'entendre l'histoire dans sa totalité le dégoute. La voix de ma tante raisonne dans ma tête.

– Tu viens de foutre en l'air ma vie ! avait-elle crié.

– Je savais que ça allait te déranger, je n'aurais pas dû croire que ça n'avait pas d'importance que j'ai été violée.

Nathan grimace en entendant la fin de ma phrase et mon cœur se serre.

– Alin arrête, je te l'ai dit que...

Je lui coupe la parole.

– Moi aussi ça me dérange que ça me soit arrivée. C'est logique que ça te dérange aussi, pas un seul jour n'est passé depuis que j'ai été violée, sans que je me sente souillée ou que je le sente lui sur moi !

Chacun de ses mots renforce ma colère envers les Martins tout en me brisant le cœur.

– Alin, viens avec moi et écoute-moi, s'il te plaît.

Ses yeux ne me quittent pas une seule seconde tandis que moi, je continue de regarder mes pieds, honteuse qu'il ait entendu précisément ce qui m'est arrivé au Portugal, honteuse qu'il me rejette à cause de ça. Sa main se pose dans le bas de mon dos et il me pousse vers sa chambre.

– J'ai arrêté de t'embrasser, parce que tu n'étais pas vraiment avec moi... Du moins, c'est l'impression que tu m'as donné. Je ne veux pas te toucher si tu n'es pas totalement certaine de ce que tu fais, encore moi si tu es alcoolisée.

Il s'approche doucement de moi et relève mon visage pour que je le regarde.

– Si tu n'as bu que deux ou trois gorgées de bière... Pas assez pour ne plus savoir ce que tu fais, je suis désolé.

C'est un petit peu plus.

– Si tu étais avec moi, je suis désolée d'avoir mal compris. Tu n'évites jamais mon regard et là, tu l'as fait.

Parce que j'ai honte, Nathan.

– Si tu veux cracher ta colère, fais-le, mais ne te dis jamais que je te rejette parce que tu es souillée. Pas une seule fois ce mot est apparu dans ma tête pour te qualifier.

Il essuie mes joues, avant de continuer.

– Et s'il faut que je te le répète chaque jour, chaque heure ou à chaque fois que je pense à toi, ce qui veut dire chaque seconde, je le ferais... Parce que je t'aime, Alin.

Ses yeux sont ancrés dans les miens et je sens le doute peu à peu me quitter. Le fils de David Martins, ne m'a pas seulement pris mon innocence. Il m'a aussi pris ma capacité à m'aimer. Je ne m'aime pas assez pour accepter que quelqu'un comme Nathan m'aime et me désire, malgré mon histoire. De nouvelles larmes coulent et Nathan me prend dans ses bras.

LOVE AND POETRY {réécriture}Where stories live. Discover now