Je ne pouvais pas le croire. Il avait dit mon prénom. Mon prénom.
Une chose que je ne lui avais dit que cette nuit-là dans la forêt.
Ce n'était donc pas un rêve... mais la réalité.
Mon esprit était encore embrumé et la seule chose dont j'arrivai parfaitement à me souvenir était l'expression de Kayle dans la cuisine de Tyler.
Un beau visage... réprimant toute émotion... et dont les yeux si bleus semblaient presque morts.
Finalement, j'avais surement rêvé une partie de la conversation de la forêt.
Il s'était montré si gentil, si conciliant ... et il s'était excusé. Kayle m'avait demandé pardon.
Mais le Kayle de la forêt n'était définitivement qu'une façade, qu'un masque de plus à son actif... Non, le vrai Kayle était le monstre que Tyler m'avait dépeint. C'était le Vaye sans émotions qui était venu me chercher dans cette foutue cuisine.
J'avais la sensation de me réveiller d'un coma mais je fis l'effort d'ouvrir un œil... puis l'autre.
J'étais dans une sorte de grenier... Et dans une cellule. Ils m'avaient enfermé dans cette pièce moisie et dont la seule source de lumière était une petite fenêtre poussiéreuse à peine plus grande qu'une feuille A4.
Mes mains étaient menottées au mur avec de lourdes chaines en métal. J'étais couverte de terre et je sentais vraiment... vraiment mauvais.
La tresse que j'avais faite quand je mettais réveillée le jour de ma capture était à moitié défaite et je sentais que mes cheveux étaient poisseux.
J'avais été tellement naïve.
Je me pensais presque invincible et intouchable... au sens propre comme au figuré.
J'avais baissé ma garde... en pensant qu'il ne me retrouverait jamais. Ni lui ni personne d'autre.
J'avais été plus que naïve... j'avais été stupide.
Je n'avais aucune idée de ce qui m'attendais maintenant.
Mais je doutais que cela soit une partie de plaisir... surtout pour moi.
Un bruit de pas résonna soudain derrière la porte et je me pressai comme le mur comme pour me fondre avec celui-ci.
Sans succès.
La porte s'ouvrit d'un coup et une silhouette se détacha sur le pas de la porte. Une silhouette que j'aurai pu reconnaitre entre mille. La sienne.
Je ne voyais pas son visage mais je savais qu'il devait arborer la même expression détachée que dans la cuisine.
Il ne bougea pas pendant un moment et tout ce que je pouvais entendre était sa respiration régulière.
Il avança d'un pas vers ma cellule crasseuse et je ne dis rien.
Il continua d'avancer lentement dans ma direction, toujours sans rien dire, puis il s'accroupit pour se mettre à ma hauteur et je vis ses yeux.
Ses yeux semblaient étinceler dans l'ombre et il pencha la tête sur le côté comme pour me défier.
Je ne voyais que ses yeux, qui étaient toujours rivés sur les miens.
J'ignorai si lui pouvais me voir mais je sentais ma bouche s'entrouvrir et je détournai le regard, honteuse.
Son regard refléta son amusement mais il replaça son masque d'indifférence presque aussitôt.
Il se releva et me regarda de haut cette fois.
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Fatale
FantastiqueComment subir une vie que l'on n'a pas choisie ? Oxane n'a qu'une échappatoire : la lecture. Alors que faire quand elle se retrouve soudain dans un de ces mondes, un de ceux que l'on ne voit que dans les romans fantastiques ? Quelle attitude adopter...