Chapitre 14 : Pour oublier - Kayle

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Ma mère m'avait toujours bien fait comprendre que l'on ne devait pas se fier aux humains. Selon elle, ils n'étaient qu'un fléau, qu'une épidémie de plus à exterminer. Je n'avais jamais compris pourquoi elle semblait toujours en colère et sur les nerfs dès qu'elle en voyait un. Enfin, jusqu'au jours où j'avais véritablement compris que ma mère avait raison sur toute la ligne et que la seule chose dont les humains étaient capables si l'on les laissait libres et en pleine santé, était de rependre le chaos et la discorde.




FLASHBACK - Il y a 400 ans


Les choses n'avaient jamais été simple dans ma famille mais malgré les nombreuses disputes que mes parents pouvaient avoir, je savais que ma mère aimait mon père et que celui-ci l'aimait tout autant. Enfin c'est ce que je croyais...

Je n'avais jamais compris ce que j'avais eu sous mon nez tout ce temps : la trahison.

Ma mère se comportait bizarrement depuis un petit moment déjà mais mon père ne semblait pas s'en apercevoir. Moi, je m'étais ce changement d'attitude sur les problèmes qu'elle pouvait peut-être avoir au travail.

Mais c'est ce jour là que tout à basculé et que mon monde a volé en éclat. C'était le premier jour du reste de ma vie.

Ma mère s'était levée de table en renversant la chaise sur le sol et avait regardé mon père droit dans les yeux comme si elle communiquait avec lui sans parler.

Et...

Elle s'était effondrée sur le sol de la salle à manger en larmes.

Je m'étais levé de table immédiatement pour aller l'aider mais mon père m'avait fait rasseoir en me jetant un regard lourd de sens.

Lui, ne s'était pas levé pour aller voir ma mère... Non, il l'observait en silence avec une sorte de rictus sur les lèvres.

Je n'y comprenais rien mais lui, semblait très bien comprendre ce qui se passait dans la tête de ma mère.

« Relève toi Alizée, cesse de te comporter comme une enfant »

Ma mère avait immédiatement cessé de pleurer et s'était redressée en silence en regardant mon père, un mélange de peine et de colère emplissant ses beaux yeux bleus.

« Dis-moi que c'est faux Kiran, dis-moi que tu ne m'as pas fait ça... Que tu ne nous as pas fait ça ! »

Ma mère me regardait à présent. Elle semblait être aussi désolée pour elle que pour moi. Mais moi... pour moi, tout allait bien alors de quoi accusait-elle mon père, ... son mari ?

Mon père se leva de sa chaise et plongea ses yeux dans ceux de la femme qu'il était censé aimer.

« Alizée... je sais bien que tu ne peux pas comprendre mais je l'aime... et bien plus que je ne t'ai jamais aimé alors je sais que tu ne pardonneras pas mais je sais aussi que tu ne sais pas ce que c'est que d'aimer à ce point. Alors même si c'est toi qui as ce titre, c'est elle qui mériterait que je l'appelle... ma femme »

Et alors je compris.

Je compris pourquoi ma mère pleurait.

Je compris l'insensibilité de la personne que je nommais mon père.

Je compris l'étendu de la trahison de ce Vaye.

Je compris qu'il avait trompé la femme qui m'avait mis au monde.

Et alors pour la première fois...

Je vis ce Vaye tel qu'il était réellement.

Un menteur.

FataleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant