📚Chapitre 15📚 (Éloïse)

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C'est aujourd'hui.
C'est le jour du jubilé.
À ma grande surprise, toutes les personnes de l'internat prennent cet événement à cœurs. Nos camarades de classe s'habillent, se maquille et se coiffe de manière soignée et même que certain repasse leur uniforme à plusieurs reprises, même s'il n'a aucun plis sur leurs habits.
Fin prête à affronter cette longue journée, je rejoins la chorale une énième fois. Notre choriste ordonne à la troupe de faire divers exercices vocaux et quand la directrice arrive, on se tut. La vielle dame nous dispose le long du tapis rouge pour accueillir la famille royale. Le premier membre de la royauté à faire son entrée dans l'établissement est nul autre que notre cher ami prénommé Wilhelm.
Comme toujours, lorsque les deux garçons sont dans la même pièce, le prince héritier ne détache pas son regard de mon meilleur ami, Simon. Le boucler fait un étrange signe de tête en direction de Wilhelm et l'Altesse demande silencieusement à Jan-Olof de disposer de quelques minutes seul en compagnie de notre cher Latino. L'employé royal accepte d'un hochement positif de la tête puis le couple se dirige dans un petit couloir non-loin.
L'heure crucial, nous devons chanter l'hymne traditionnel du pensionnat. Les derniers couplets résonnent dans nos oreilles et c'est au tour de la directrice, Annette, de prendre la parole au petit pupitre installé au bout des escaliers.
Ledit discours de la directrice, terminé. Wilhelm s'avance pour prendre la place d'Annette au pupitre. Le jeune homme reste quelques secondes sans prononcer un seul mot et les premiers mots sortis de sa bouche :
(Discourt traduit à des fins pédagogiques)
-Votre Majesté, ma très chère mère et chers camarades d'Hillerska. C'est un honneur de me tenir devant vous aujourd'hui, et ce pas uniquement en tant que prince, mais aussi en tant que camarade de classe. Hillerska est une institution prestigieuse qui forme des citoyens respectueux, capable d'assumer, plus tard, les responsabilités qui l'est incombe.
-...
-Et c'est aussi une maison... Hillerska est devenue pour moi une maison, comme il l'a été pour ma chère mère et aussi pour mon... frère, Erik, avant moi. La devise de notre école est «Soyez à la hauteur d'un glorieux passé et fier de votre histoire pour transmettre à la prochaine génération».
L'Héritier arrête soudainement de parler, regardant vaguement ses fiches de texte. Notre ami semble chercher ses mots sauf que mon hypothèse tombe à l'eau quand il marmonne un léger : «non».
-C'est un problème, de perpétrer des traditions ainsi, aveuglément, sans réfléchir à leurs valeurs, sans faire le tri entre les bonnes et les mauvaises, parce qu'alors rien ne bouge. Comment évoluer quand on se contente de suivre les traditions. On ne peut même pas chanter une nouvelle version de notre hymne traditionnel sans semer un vent de panique. Et, on garde nos secrets, on ment, on prétend se protéger les uns et les autres, par peur de ce qu'ils se passeraient si l'on s'écartait de cette voie toute tracée. Je suis pareil, j'ai peur aussi, mais tout ça s'arrête aujourd'hui...
Sans attendre la fin du discours de Wilhelm, les flashs des appareils photo fusent de tout les coter et de sous tous les angles puis enfin, le prince déclare haut et fort :
-C'était moi sur la vidéo qui a fuité au semestre dernier... la vidéo avec Simon. Ce moment intime... je ne voulais le partager avec personne... mais c'était moi.

Autrice : Il reste encore cinq chapitres, ce n'est pas la fin !

Une année a Hillerska-Young RoyalsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant