CHAPITRE 40

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L'amour est parfois compliqué, je l'admets.

Mais l'amour, le vrai, mérite qu'on se batte pour lui.

Owen m'a blessé un nombre incalculable de fois, et pourtant je ne cesserai jamais de l'aimer.

Alors oui, la douleur fait partie du jeu... mais ça en vaut la peine. Tomber amoureux n'est pas un long fleuve tranquille : c'est un chemin parsemé d'obstacles. Et pourtant, ce que je retiens, c'est qu'à la fin, tout n'est que joie et bonheur.

Oui, l'amour, le vrai, vaut le coup qu'on se batte pour lui.

Corps et âme.

***

Quatre mois.

Voilà quatre mois qu'Owen partage ma vie et que je partage la sienne.

Quatre mois à s'être follement aimé, bien que nous nous cachions au lycée.

Quatre mois qu'on se connaît, et pourtant, j'ai l'impression de l'avoir connu toute ma vie.

Les grandes vacances d'été approchent, et je suis tout excité à l'idée de passer chacune de mes journées aux côtés d'Owen.

Lorsque je suis loin de lui, sa voix, son odeur et ses étreintes me manquent. Tout chez lui me manque. De sa fossette droite à ses grands éclats de rire bruyants. De la lueur malicieuse de ses yeux à sa voix de casserole lorsqu'il organise un karaoké improvisé dans ma chambre.

Je ne serai jamais rassasié de ses baisers, de ses caresses et de ses étreintes qui me font me sentir chez moi.

Il est mon chez-moi.

D'ailleurs, il me manque même lorsqu'il est près de moi. Comme à cet instant.

« - Léo ? Tu dors ? » me chuchote-t-il à l'oreille.

Nous sommes tous les deux allongés dans les hautes herbes, dans ce champ qui est devenu notre refuge à nous.

Ce fameux champ où il m'a avoué, pour la première fois, qu'il m'aimait. Et où à mon tour, je lui ai répondu que je l'aimais aussi.
Ce champ qui nous a accueilli de si nombreuses fois, et pour un nombre indéterminable d'heures.

Ma tête repose sur le ventre d'Owen. J'arrive à sentir ses abdos sous son léger tee-shirt.

Quant à Owen, il observe le ciel d'un bleu limpide, les mains repliées sous sa tête.

Je me sens bien. En sécurité, serré contre lui.

Je laisse passer un temps de suspense avant de lui répondre.

« - Non. Je pensais. »

Un long moment passe, durant lequel je crois qu'il s'est endormi, mais ce n'est pas le cas. Sa voix retentit dans l'air, à la fois amusée et tendre.

« - Tu pensais ? »

« - Hum... » je confirme distraitement.

Il ne parle plus.

Un petit sourire se dessine sur mes lèvres. Je connais Owen : il doit se demander sur quoi mes pensées sont-elles tournées, mais il n'osera pas me poser la question. Il a toujours peur de me déranger lorsque je suis plongé dans mes moments de réflexion.

Alors je lui facilite la tâche.

« - Je pensais aux vacances d'été. » je lui confie en me redressant.

Il se redresse à son tour et s'installe face à moi. Je plonge mes yeux dans les siens et scrute sa réaction.

Est-ce qu'il va me trouver trop pot-de-colle, si je lui proposais qu'on passe nos vacances d'été ensemble ?

Il paraît réfléchir, le regard accroché au loin sur un point derrière mon épaule. Je me mords nerveusement la lèvre inférieure.

Il va peut-être lui-même me proposer de passer ces vacances en sa compagnie.

Enfin, son regard se pose sur moi. Malgré le nombre de fois où ses yeux verts se sont posés sur moi, ça me fait toujours le même effet : je suis comme dans un état de transe, comme si le temps s'était arrêté, comme si tout ce qu'il y avait autour de nous disparaissait. Le monde alors disparaît.

Il n'y a plus qu'Owen et ses yeux verts, posés sur moi.

Le reste ne compte plus.

« - Partons. »

Je sursaute, surpris par le ton déterminé de sa voix.

Je le dévisage. Une douce brise se faufile dans ses cheveux blonds et soulève quelques mèches sur son front.

Son visage n'a jamais été aussi sérieux.

Je pousse un rire nerveux et l'interroge du regard.

« - Partir ? »

Je n'arrive pas à comprendre : il voudrait partir en vacances quelque part, avec moi, ou bien il voudrait partir de ce champ où nous sommes installés depuis quelques heures déjà ?

Owen m'a toujours donné des réponses à significations multiples.

Parfois, je ne le comprends pas toujours.

Mais c'est pour une de ces raisons que je l'aime : son côté mystérieux et pensif, qui m'a attiré dès le premier jour de notre rencontre.

« - Oui, partir ! » s'écrie-t-il soudain.

Une nouvelle lueur apparaît dans ses yeux verts. Son visage s'illumine, comme si l'idée de partir lui avait redonné un nouveau souffle de vie. J'aime le voir comme ça, aussi enjoué et heureux.

Mais je ne comprends toujours pas où il veut en venir.

« - Partir où ? » je ris.

Il se rapproche de moi, un grand sourire aux lèvres, et prends mes mains dans les siennes.

« - Imagine : toi et moi, au bord de l'océan. Loin de tout et de tout le monde. On serait heureux comme des rois. »

Je me l'imagine très bien. Des journées et des nuits entières à ses côtés. Ce serait le rêve. Mais je me reprends vite.

« - Où est-ce qu'on va trouver l'argent pour partir ? je soupire. Et imaginons qu'on l'ai, où est-ce tu voudrais qu'on parte ? »

Owen ne paraît pas remettre en question ses plans de voyage à cause de toutes mes interrogations.

Vu son expression déterminée et sûr de lui, il a l'air d'avoir déjà pensé à tout.

« - Laisse-moi faire, sourit-il avec un clin d'œil. Tout ce que tu as à faire, c'est me faire confiance. »

Sur ces paroles, il penche son visage vers le mien et pose ses lèvres sur les miennes.

Deux âmes s'aimant malgré elles (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant