Les protecteurs de Ariman, tome 5 : Damnés dans l'amour

12

Heureusement pour eux, les choses s'additionnèrent en leur faveur. Briarnas était dans une bulle à proximité. Selon les informations délivrées par les protecteurs, le criminel était là en prévision d'une série de combats clandestins infâmes dont il avait le secret. Les protecteurs, même s'ils n'avaient pas eu les moyens d'intervenir, avaient regroupé beaucoup d'informations sur le déroulement des combats et leur organisation bien entendu. Ils savaient, sans surprise, beaucoup de choses sur Briarnas. Comme, par exemple, où le trouver en ce moment.

Alors, ils s'étaient rendus sans attendre dans la bulle dimensionnelle où Briarnas était censé se trouver. Dans un bar, pas moins ! C'était, apparemment, le lieu privilégié de Briarnas. Du moins dans cette bulle particulière. Ils l'attendraient puis, lorsqu'il finirait fatalement par se montrer, ils le prendraient en filature jusqu'à trouver le moment opportun pour mettre la main sur lui. Ce ne serait certainement pas des plus faciles parce que son maudit compatriote était rarement seul. Ils ne disposeraient que d'une fourchette de quelques minutes, pas beaucoup plus...

Marcus grinça des dents en regardant avec un léger dégoût autour de lui. Ce type de lieux n'était vraiment pas à son goût ! Il détestait ce genre d'endroits. Pourtant, ce bar restait de bon goût. Les êtres qui s'y distrayaient étaient de simples civils, inconscients des problèmes de Ariman. Ils ne voyaient pas les crimes commis autour d'eux dans l'ombre de Ariman. Ils étaient aveugles des pires infamies de leur monde.

Son regard s'attarda sur sa compagne qui était divine... comme d'habitude. Son expression intensément sérieuse ne faisait que renforcer son charme inné. D'autres pouvaient penser que l'intensité que Eléonore arborait à chaque instant était intimidante mais ce n'était certainement pas le cas de Marcus. Dans un monde comme Ariman, il était difficile d'isoler un être parmi tous les autres parce que tous les surnaturels disposaient d'une force inégalée et de pouvoirs incroyables. Pourtant, aux yeux de Marcus, la fée noire semblait unique. Elle lui donnait envie d'essayer de changer, de devenir meilleur pour elle... Marcus qui avait toujours été prudent se surprenait à moins hésiter à prendre des risques. En particulier avec son cœur...

Ce fût pour toutes ces raisons que le prince gargouille se leva avec une idée folle en tête. Il attrapa, en effet, la main de la protectrice pour la conduire sur la petite piste de danse. A l'hésitation de la fée noire, il lui donna une excuse à la fois légitime et fausse : cette danse leur permettrait d'observer discrètement les lieux sans attirer l'attention d'ennemis. Bien sûr, c'était vrai et réalisable. C'était même une tactique souvent employée mais ce n'était pas la première raison qui avait poussé Marcus à réaliser cette invitation. Il voulait simplement danser avec cette magnifique femelle. Arrivée sur la piste de danse, il la tira d'un coup sec pour la rapprocher de son corps. Marcus commença à secouer ses hanches et ses épaules d'un côté à l'autre à l'unisson. Eléonore commença à bouger mécaniquement pour limiter. Marcus sourit presque à l'hésitation de la fée noire. Il était évident qu'elle n'avait pas pour habitude de se détendre de cette manière. Il plaça ses mains sur les hanches de la protectrice, lui donnant sans le savoir la chair de poule, et lui imprima un doux balancement, espérant qu'elle reprendrait les mouvements d'elle-même. Et elle le fit... Elle devint moins mécanique après l'ajustement de Marcus et commença à danser, plus détendue. La chanson se termina et Marcus sourit en grand.

-Pas mal, pas mal du tout.

Eléonore roula des yeux mais elle ne put s'empêcher de lui retourner le sourire, ses yeux brillant. Une nouvelle chanson commença mais Eléonore ne se recula pas. Ils continuèrent à danser en rythme. Des rires soufflés remplirent l'air et le silence entre eux. Le piano lent de la chanson résonna dans toute la pièce alors qu'ils pressaient leurs corps toujours plus près l'un contre l'autre. Marcus enroula ses bras autour de la taille de la fée noire avec plus de douceur qu'il s'en serait cru capable.