How It End Tome 2

Chapitre 7

LIV

Je fais rouler ma valise jusqu'à la sortie de l'aéroport, j'inspire le petit air frais de ma ville. Ça fait un bien fou de rentrer à la maison, partir à l'aventure c'est bien, mais rentrer chez soi c'est encore mieux. Je m'assois sur un petit banc le temps d'attendre mon père, il a proposé de venir me chercher pour qu'on se fasse un truc ensemble. Depuis longtemps maintenant, nous avons créé cette relation père fille dont j'ai tant rêvé et je suis satisfaite. Je ne connais toujours pas l'existence de mon géniteur et ça m'est égal, celui que j'ai me suffit.

Je regarde la poésie que je viens d'écrire, je souris en pensant que je réalise ce que j'ai toujours voulu faire. Ce court séjour m'a permis de me remettre les idées en place. J'ai pris une décision, je vais faire une petite pause sur Only Us. Je ne me suis pas encore décidé à écrire un deuxième tome mais il est important de savoir que je pourrais changer d'avis en un claquement de doigt. Il serait égoïste de ma part de ne pas écrire un second tome à cause de mes histoires avec Sawyer. Mes lecteurs ne méritent pas ça.

Je regarde autour de moi pour savoir où est-ce qu'il est, bizarrement, il m'a laissé tranquille tout le reste du trajet. Je dois avouer que je suis un peu perdu depuis qu'il est là, je ne sais plus où mettre la tête. Je repense à cette dispute, à cette soirée... Et, je commence à douter de tout. Certaines personnes pourraient me prendre pour une malade mentale, pour une personne qui se fâche pour rien mais... Il savait déjà à l'époque, comment j'étais. Il savait que je détestais ce sentiment, mais il n'a rien fait.

Peut-être qu'il a tout fait mais que j'étais bien trop aveugler ? Peut-être que finalement, je suis celle qui doit être blâmée ? Je ne lui ai pas dit des choses sympa moi non plus... Pourquoi faut-il que les choses deviennent aussi compliquées tout à coup ? Pourquoi je me sens si... Etrange ? Depuis que je sais qu'il est là, j'ai les mains qui tremblent constamment et mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine. J'ai ce sentiment d'angoisse mais en même temps d'excitation.

— Liv ?

Je sursaute en entendant sa voix, j'étais tellement perdu dans mes pensées que je ne l'ai pas vu arrivé. Je le regarde mais ne lui adresse pas un seul mot.

— Je vais rester ici pendant quelques mois, alors, je me suis dit qu'il fallait qu'on essaie de cohabiter ensemble.

Je soupire, putain il a raison. On va sûrement se croiser mais de toute façon, nous ne sommes pas obligés de nous adresser la parole. Il restera dans son coin et moi du mien.

— Ok, ça marche.

— C'est tout ? On ne met pas de règle en place ?

Je me pince les lèvres.

— Tu sais très bien qu'on ne sait pas se tenir aux règles.

Je lui fais référence au passé, au contrat que nous n'avons pas tenu.

— C'est peut-être pour ça que j'aimerais qu'on en instaure de nouvelles.

— Pour les briser de nouveau ?

Au même moment, la voiture de mon père se gare. Il ouvre sa portière et vient à nos côtés pour prendre ma valise. Quand il voit Sawyer, il lui tend sa main. Je le regarde avec surprise, ce n'est pas du tout la réaction que j'imaginais.

— Ravi de te revoir, Sawyer McKay, dit-il en insistant sur le nom de famille de Sawyer.

— Bonjour monsieur O'brien.

Il prend ma valise et la met dans son coffre.

— Allez viens on y va, me dit mon père.

Bordel, je n'arrive pas à placer un mot. Je me sens comme une adolescente de quinze ans qui vient de se faire prendre en flagrant délit. Je rentre dans la voiture et mon père ne perd pas une minute pour démarrer la voiture. Je regarde sa silhouette s'éloigner dans le rétroviseur.

— Alors... Qu'est-ce que tu faisais avec lui ? me demande mon père.

— Rien, on a été par hasard dans le même avion.

— Et l'article ?

Putain, j'avais oublié qu'un connard nous avait pris en photo.

— Ce n'est vraiment pas ce que vous croyez, c'est l'angle de la photo qui nous porte à confusion.

— Tu sais Liv, jamais je ne me permettrais de te juger, si tu sens qu'il te manque fonce.

Je fais claquer mon élastique autour de mon poignet.

— Je ne veux pas que tu regrettes quoi que ce soit, je sais que vous vous êtes disputés mais parfois, il faut savoir apprendre de ces erreurs et pardonner.

Il ne sait pas tout...

— Et si la deuxième fois me faisait encore plus mal que la première ? Papa, Sawyer ne vit plus dans le même monde que nous maintenant.

— Et alors ? Quand on aime quelqu'un de toute son âme, on en a rien à foutre de s'il fait partie du même monde que nous ou non. Cette personne, c'est ton monde.

Il vient de me dire les dernières phrases qui font déborder le vase, mes larmes me montent aux yeux. Putain de merde, qu'est-ce que j'aimais Sawyer. Comment une dispute à pu nous déchirer autant l'un l'autre ? Comment a-t-il...

— Tu penses, qu'il est possible de tomber amoureux de la même personne deux fois ?

— Parce que tu ne l'aimes plus ?

Ma respiration se coupe, est-ce que je l'aime encore ? Est-ce que je me voile la face depuis trois ans maintenant ?

— Chacun de tes mots, à qui sont-ils adressés ?

Je n'en sais rien.

Je n'en sais rien putain.

Mon téléphone se met à vibrer dans ma poche, un nouvel article apparaît et mon corps ne bouge plus, je suis paralysé.

« Flash info ! Liv O'brien est l'ex petite amie du célèbre quaterback Sawyer McKay. Ils ont été ensemble pendant un long moment lorsqu'ils étaient au lycée, le festival a-t-il rallumé cette flamme ? Se retrouve-t-il des années plus tard ? Nous savons que Sawyer est parti quelque temps pour sa blessure, mais est-ce réellement le cas ? Est-ce que l'auteur du célèbre best seller « Only Us » n'en serait pas la cause ? Nous vous en dirons plus très prochainement, en attendant voici quelques photos que nous avons trouvé »

Plusieurs photos de lui et moi défilent, il y en a plusieurs de nous de l'époque. Je regarde attentivement les images qui se dressent devant moi. Je fronce les sourcils, qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Qui a pris ces photos ? Il y a une photo de lui et moi au bal de fin d'année, une dans le parc, au concours de poésie et même une de nous au lac. Un frisson de terreur parcourt ma peau, je n'ai jamais vu ces photos. Ou peut-être que je ne m'en souviens plus ?

— Est-ce qu'il se passe quelque chose ? me demande mon père.

Il doit sentir mon inquiétude, je me sens toute nerveuse d'un coup. Je décide de le lui dire, de toute manière, il va voir l'article.

— Un nouvel article, mais le plus terrifiant ce sont les photos.

— Pourquoi ?

— Je n'avais jamais vu ces images avant.

Il se gare sur le bord de la route et allume les feux de détresse.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Montre-moi.

Je lui montre les photos, je le vois zoomer et dé zoomer les images.

— Ça doit être d'anciens élèves de votre lycée, on a pu vous prendre en photo pour le bal ou même au lac. Les images peuvent provenir des clichés pris par hasard sur lequel vous apparaissez.

— Tu as raison.

Je ne suis tout de même pas rassuré, mais de toute façon, les gens finiront bien par oublier cette histoire.

Non... ?