Chapitre 26

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LIV

Je respire l'air froid qui caresse mon visage, quel paysage magnifique. Une montagne de tulipes se dresse devant moi, je passe dans le champ en les caressant du bout des doigts. Que peut donc être cet endroit ? C'est si beau que je voudrais y rester pour toujours. Un petit papillon vole autour de moi, je souris en voyant qu'il se pose sur la fleur devant moi. Je m'accroupis pour mieux le voir.

— Qu'est-ce que tu peux bien faire ici ?

A l'entente de cette voix, je reste immobile pendant quelques secondes avant de me mettre debout pour la regarder.

— Claire ?

— Contente de te voir, même si ce n'est pas l'endroit idéal.

— L'endroit idéal ? Tu as vu toutes ces fleurs ?

— Crois-moi, ce n'est pas ici que tu dois être toi, dit-elle.

Je la détaille, elle porte une belle petite robe blanche, ses cheveux sont attachés en un chignon décoiffé. Est-ce que... Je suis morte ? Est-ce que j'ai à mon tour rejoint le paradis ? J'étais tellement ébloui par cet endroit que j'avais oublié tout ce qu'il s'était passé.

— Je voulais te dire que j'étais désolé, lui dis-je.

Elle secoue la tête négativement tout en souriant.

— S'il te plaît, je ne veux pas t'entendre dire ce genre de chose, je suis en paix maintenant alors je veux que tu le sois également.

— C'est impossible, je ne pourrais jamais oublier tout ce qu'il s'est passé.

Claire arrache une tulipe et me la tend. Je la serre dans ma main.

— Alors j'accepte de te pardonner, mais en échange je veux que tu rentres et que tu vives pleinement ta vie, dit-elle.

Je regarde son visage, elle a l'air d'être apaisée et... heureuse ? C'est évidemment, tout ce que je lui souhaite.

— Avant, je voudrais savoir comment tu te sens ici ? Est-ce que tu as mal ? Est-ce que tu souffres ? je lui demande.

— Parfois c'est le cas, il m'arrive d'avoir mal mais je vais beaucoup mieux lorsque je vous regarde d'où je suis. Tu sais, le temps passe tellement plus vite ici.

Je la regarde s'accroupir devant les fleurs, je m'assois par terre avec elle.

— Et toi Liv, qu'est-ce que tu ressens là maintenant ? me demande-t-elle.

— Je suis heureuse de te revoir, mais j'ai envie de rentrer.

Je pense à Sawyer, Max, Alix, mon père et ma mère, ils doivent tous être mort d'inquiétude. Le visage de Sawyer est gravé dans mon esprit, il faut que je me réveille, il faut que je le revois, que je les revois tous.

Elle sourit.

— C'est bien ce que je me disais, dit-elle.

— Qu'est-ce que tu vas faire, quand je vais rentrer ? Tu ne vas pas te sentir seule ici ? je lui demande.

— Ne t'inquiète pas pour moi, je te l'ai déjà dit, je suis en paix. Regarde tout ce champ, puis ferme les yeux et sens l'air frais qui passe par tes poumons.

Je fais ce qu'elle me demande, à ce moment, j'entends le bruit des animaux, des oiseaux qui chantent leur mélodie. Le vent qui me caresse la peau est si doux, si pur. Il y a toujours du bruit qui court, ce qui signifie que c'est bon signe. On m'a toujours dit que s'il y avait du bruit, il y avait de la vie, alors, je suis rassuré pour Claire. Je ne sais pas si j'aurais été capable de partir, si je n'entendais qu'un silence étouffant.

— Tu l'as senti ? me demande-t-elle.

J'hoche la tête en guise de réponse.

— Tu vois, je ne suis pas seule, je me sens bien alors, ne t'inquiète pas pour moi.

— Je vais essayer.

— En plus tout le monde t'attend.

Elle se lève et nous marchons dans le champ de tulipe, plus tard, nous atterrissons devant une porte en bois.

— Qu'est-ce qui m'est arrivé pour que j'atterrisse ici ? Je veux dire, je sais que j'ai reçu une balle mais c'est tout ce dont je me souviens.

— Tu es dans le coma, tu avais perdu beaucoup trop de sang.

— Dans le coma ?! Depuis combien de temps ? je demande.

— Quatre mois.

Je me tire légèrement les cheveux en arrière.

— Aussi longtemps ?

— Je te l'ai dit, le temps passe beaucoup plus vite ici, dit-elle.

Elle se pose devant la porte.

— Je suis heureuse d'avoir pu te parler une dernière fois, merci de d'être battu jusqu'au bout pour notre amitié.

— Moi aussi, je suis heureuse de t'avoir vue une dernière fois et tu n'as pas à me remercier pour ça. J'espère qu'on se retrouvera dans ce champ dans quelques années.

— Je t'accueillerais, mais vie aussi longtemps que tu le peux.

Elle s'approche de moi et passe une de ses mains dans mes cheveux. La voir une dernière fois, lui parler, m'a permis de tourner une page dont je ne pensais pas pouvoir la tournée.

— Merci pour tout Liv O'brien, continue d'écrire ton livre et tombe encore plus amoureuse de Sawyer. Et aussi, dit à Victor que je l'aime.

Je lui souris, je peux voir dans ses yeux à quel point est-ce qu'elle l'aime.

— Je le ferai, je te le promets.

Des larmes me montent aux yeux, je m'approche de la porte et de plus en plus, j'entends les voix de mes proches. Je la regarde une toute dernière fois et elle hoche la tête pour me faire signe d'entrée. A ce moment, je me promets de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour avoir une vie agréable. Je me promets de pardonner à tous les gens qui m'ont fait du mal, je veux vivre en paix, je veux avoir une vie agréable. Je pense notamment à Sawyer, je veux qu'on se sauve autant de fois qu'il n'en faut, qu'on se dispute de temps en temps mais surtout, de trouver la lumière dans l'autre. Je veux, illuminer l'obscurité que j'ai créée.

J'ouvre enfin la porte et une lumière blanche m'accueille.

How It End Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant