Chapitre 23

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LIV

J'ai toujours eu peur de la mort, ou encore, de la manière dont je vais mourir un jour. Aujourd'hui, je sais pertinemment que je serais morte de la pire des manières, si jamais on ne me retrouve avant que Sarah ne passe à l'acte. Mon corps en entier souffre et ma blessure au niveau de mon front me fait mal.

En me réveillant, la première pensée qui a traversé mon esprit à été la suivante : « est-ce que les autres vont bien ? ». Je suis terrorisé à l'idée qu'elle se soit pris à quelqu'un d'autre que moi. Je ne cessais de lui demander si elle avait envie de faire du mal à d'autres personnes, mais depuis que je suis ici, elle n'a jamais répondu à aucune de mes questions.

J'ai bien visualisé l'endroit où je me trouve, si jamais je réussissais à joindre quelqu'un, je serais lui dire où je me trouve.

A mon ancien lycée.

Grâce à la petite fenêtre et à la faible lumière du jour qui m'éclaire, j'ai pu comprendre où on était. J'ai reconnu le paysage, les arbres... Tout me laisse croire que nous sommes ici. Je me souviens qu'il y avait une partie du bâtiment qui n'a jamais été terminée.

Je regarde Sarah assise sur sa chaise à taper quelque chose sur son ordinateur, elle fait comme si je n'exister pas, mais il est difficile pour moi de faire comme elle.

— Qu'est-ce que tu écris ? je lui demande.

Elle lève le regard vers moi, ses cheveux bouclés n'ont plus vie, ils sont...presque lisse et ses yeux gris sont devenu presque noir.

— Une lettre d'amour, répond-t-elle.

Elle décide enfin de m'adresser la parole, je suis au courant pour sa maladie et je dois essayer de tourner dans son sens.

— Tu veux que je t'aide à l'écrire ? lui dis-je.

Je sais pour qui est-ce qu'elle écrit cette lettre, pour Sawyer.

— Parce que t'es devenu un auteur célèbre tu crois pouvoir écrire à ma place ? rigole-t-elle.

Son rire me fait froid dans le dos, je n'aurais jamais pensé avoir peur d'un rire.

— Pourquoi est-ce que tu as fait tout ça Sarah ? Je ne comprends pas, qu'est-ce que tu veux ?

— Qu'est-ce que je veux ? Ce que tu m'as pris depuis le début ! Sawyer et moi c'était une évidence mais il fallait que tu viennes tout gâcher entre nous ! Si tu n'avais pas été là, on serait heureux ensemble.

— Et donc tu as décidé de tuer quelqu'un ? Tu crois qu'il va tomber amoureux de toi en faisant ça ? au contraire il sera encore plus dégoûté de toi.

Elle se lève, dépose son ordinateur sur sa chaise et s'approche de moi pour me gifler, sa gifle est tellement puissante que ma tête tourne de l'autre côté.

— Cette garce n'a pas voulu faire équipe avec moi, elle a même refusé de me donner des informations sur toi, elle se met à rire de nouveau. Et tu sais ce qu'elle a essayé de faire ? d'appeler la police, mais j'ai agi bien avant elle. Je ne voulais pas la tuer, mais je l'ai fait quand j'ai compris que ça pourrait te faire du mal.

Claire...elle est morte parce qu'elle a voulu empêcher Sarah de me retrouver.

— Heureusement que je t'ai suivi partout où tu allais, j'étais comme ton ombre, j'ai essayé de vous séparer en donnant des clichés de vous à la presse.

J'en étais sûre, les photos n'étaient pas prises au hasard, tout était calculé depuis le début.

— Maintenant il ne me reste qu'une chose à faire, te montrer ce que ça fait de perdre la personne qu'on aime le plus.

— Qu'est-ce que tu comptes faire ?

— Reprendre ce qui m'appartient.

***

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là, mais je sais que je vais finir par devenir folle à rester sur cette chaise toute seule. Elle m'a laissé toute la nuit et aussi le début de matinée, mais la voilà de retour avec le sourire aux lèvres. Je ne sais pas ce qu'elle manigance exactement, mais son sourire ne prévoit rien de bon.

— Tu veux savoir pourquoi je souris comme ça ? dit-elle en ricanant, parce que je vais appeler Sawyer.

Elle s'approche de moi et met un scotch sur mes lèvres, elle dégage une de mes mèches derrière mon oreille et me chuchote :

— Si tu cries, je le tuerai à la minute où il met les pieds ici.

Elle tape le numéro et met le haut parleur, Sawyer répond au bout de deux sonneries.

— Allo ? répond-t-il.

Je suis soulagée d'entendre le son de sa voix, même si je ne peux pas lui parler, l'entendre me réconforte.

— Chéri ? dit-elle.

Une seconde passe avant qu'il ne lui réponde.

— Tu m'appelles enfin, dit-il.

Sarah me regarde avec un sourire satisfait.

— Je t'ai manqué ? demande-t-elle.

— Beaucoup trop.

Je comprends ce qu'il essaie de faire, Max et lui ont dû parler de ce qu'il fallait faire si cette situation se produisait. Sawyer doit être au courant que Sarah était dans un hôpital psychiatrique et qu'elle s'est enfuie.

Sarah met sa main sur le micro pour que Sawyer n'entende pas ce qu'elle va me dire et elle se met à chuchoter :

— Tu vois ? Je savais que je l'avais manqué.

Elle retire sa main du micro pour reprendre sa conversation avec lui.

— Tu as reçu ma lettre ?

— Je l'ai reçu, je savais que tu te battrais pour moi, toi.

Elle sourit.

— Tu l'as entendu, c'est moi qu'il préfère, me dit-elle.

— Qu'est-ce qu'on va faire d'elle maintenant ? demande Sawyer.

— Je n'en sais rien, je pense que je vais profiter et jouer un peu avec elle.

— Et si je venais ? Je pourrais t'aider, cette garce m'a laissé tomber, c'est toi que j'aurais dû choisir depuis le début Sarah, c'est toi qui me connaissait le mieux.

— Tu me donnes beaucoup trop idée... Rejoins-moi dans la partie interdite du lycée.

— Je serais là.

Mon cœur se met à battre à mille à l'heure et les larmes me montent aux yeux. Je m'étais interdit de pleurer, parce que cette garce ne méritait pas d'avoir le plaisir de me voir si vulnérable. Mais savoir que Sawyer va venir, que je vais pouvoir sortir d'ici, fait redescendre toute cette pression que j'ai accumulée. Mais un mauvais pressentiment se fait sentir en moi, il faut que je sorte d'ici avant qu'il ne vienne, je le rejoindrai plus tard.

Sarah inspire fortement et expire en rigolant.

— Pour qui est-ce que tu crois qu'il vient ? Toi ? Ou moi ? je lui demande.

Elle fronce les sourcils.

— Parce que tu te poses encore la question ? dit-elle.

— Non, c'est évident que c'est pour moi vu comment est-ce qu'il m'a fait l'amour l'autre jour.

Sarah balance le téléphone, celui-ci se volatilise sur la fenêtre et des éclats de verre atterrissent sur nous. Je hurle de douleur quand je sens un petit morceau de verre entrer dans ma main et ma cuisse. La psychopathe éclate de rire, mais c'est exactement ce que je voulais, elle est tombée dans mon piège.

— On verra qui il baisera quand il sera là, on prendra tous le plaisir devant toi, dit-elle.

Pendant le temps qu'elle parle, je me mords les lèvres pour ne pas hurler de douleur lorsque je retire le morceau de verre dans ma main. Je tente tant bien que mal de couper la corde, mais le morceau n'est pas si grand et ça risque de prendre plus de temps que je ne l'avais imaginé.

Les minutes passent, mon cœur s'accélère et la corde casse enfin.

How It End Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant