Chapitre 25

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SAWYER

Quatre mois plus tard...

— On peut dire que ce match a été remarquable ! Sawyer a fait d'énormes progrès depuis son retour et son coéquipier depuis toujours est encore plus rapide qu'avant. Ensemble, leur équipe sont indestructible, dit le commentateur.

Je soulève la coupe avec mon équipe, nous avons gagné la saison et ça, grâce au mental de tous les joueurs.

— On a réussi mec, on a touché notre rêve, me dit Charlie.

—  On l'a fait.

Je lui souris, Charlie m'a confié qu'il arrête le football américain après ce match, autant dire que c'est la dernière fois que nous jouons ensemble lui et moi. Je suis heureux d'avoir eu un ami comme lui dans ma vie, j'espère que tout ira bien pour lui quand il sera pompier à plein temps. Charlie s'est également trouvé une petite amie, il a l'air d'avoir enfin trouvé une bonne chaussure à son pied.

Après avoir fêté comme il se doit notre victoire sur le terrain, on rentre au vestiaire, notre coach nous félicite et nous fait même part de ses sentiments, de l'adrénaline qu'il y a eu sur le terrain. Tout le monde s'applaudit et nous nous préparons pour une interview avec les commentateurs. Nous montons sur le plateau un à un, je suis le premier à passer.

—  Alors Sawyer, comment as-tu senti ce match ?

—  Il était incroyable, c'est le premier match où il y a autant d'intensité au niveau du jeu et du public.

—  C'est vrai que c'était incroyable, une rumeur traîne en disant que vous allez arrêter le football, est-ce vrai ?

J'inspire profondément, je savais qu'on allait me poser cette question. Je n'étais pas encore prêt à y répondre, mais il faut croire que je dois me lancer ce soir.

— C'est vrai, je vais mettre un terme à ma carrière pour devenir coach dans une université, répondis-je.

J'ai suivi une formation pendant quatre mois et je suis prêt à prendre en charge une équipe. J'adore le football américain mais c'est terminé pour moi, j'en ai assez de me déplacer sans cesse de ville en ville, de pays en pays. Pendant près de quatre ans, je me suis battu pour me faire un nom, mais avec tout ce qui nous ait arrivés, je veux profiter de ma famille.

—  Vous n'êtes pas trop jeune pour arrêter ? Vous avez encore une longue vie devant vous, pourquoi ce choix si soudain ?

—  C'est un choix amplement réfléchi, je veux profiter des gens que j'aime.

—  Il y a-t-il un rapport avec ce qu'il s'est passé avec l'auteur Liv O'brien ?

Je me pince les lèvres et il comprend que ce n'était pas une question à me poser. Le compteur sonne pour lui faire comprendre qu'il faut changer de joueur. Je descends du plateau et John vient vers moi en mettant sa main sur mon épaule.

— Je suis désolé, je ne savais pas qu'il allait poser des questions si intimes, me dit-il.

—  Ce n'est rien.

—  Tu pars quand ? me demande-t-il.

—  Dans une semaine.

Après tout ce qu'il s'est passé, j'ai dû être suivi par un psy pour parler de ce qu'il s'est passé. Celui-ci m'a conseillé de faire ce que j'aime pour aller mieux, d'après lui c'est l'une des meilleures thérapies et il avait raison. Mon genou allait beaucoup mieux et j'ai repris l'entraînement. Quant à Liv, elle est dans le coma, je m'en voulais de la laisser seule mais je savais qu'elle avait Alix, Max, son père et sa mère qui était rentré de son road trip. Je m'en voulais de vivre ma vie normalement tandis qu'elle se battait contre la mort. Je lui rends visite toutes les semaines, il n'y a pas un jour où je ne vais pas la voir, ou que je ne prends pas de nouvelles auprès de ses proches.

Dans une semaine je rentre enfin pour de bon, mon contrat avec cette équipe est terminé alors je vais prendre un peu de vacances. Pour cela, je vais commencer à lui rendre visite et si il n'y a pas de meilleur résultat, l'emmener dans un autre hôpital. Après tout cela, on sera enfin heureux ensemble.

Et je tiendrais ma promesse.

Mon téléphone se met à vibrer dans ma poche, je fronce les sourcils quand je vois un appel du père de Liv. D'habitude, je l'appelle en premier, ce n'est jamais l'inverse. Est-ce qu'il y aurait un problème avec Liv ?

— Allo ? Est-ce qu'il y a un problème ?

—  C'est Liv.

—  Je prends le premier vol.

Je mets mon téléphone dans ma poche, John me regarde en haussant un sourcil.

—  Je dois y aller, tu pourrais m'envoyer des affaires ?

—  Oui, donne-nous des nouvelles.

Je fonce vers ma voiture en direction de l'aéroport, j'enfile une casquette pour dissimuler au mieux mon identité. Je demande à l'hôtesse dans combien de temps est-ce que je pourrais avoir un vol et elle me répond que je pourrais en avoir un dans quinze minutes. Je prends un billet et m'assois sur l'un des sièges de l'accueil. Ma jambe tremble, qu'est-ce qui lui est arrivé ? Est-ce qu'elle... Non, je ne dois pas penser à ça.

En ce qui concerne Sarah, elle est morte, Max la tuer avec une balle dans le cou. Tous les hommes qu'elle avait engagés ont été arrêtés. Les parents de Sarah ont été dévastés par la nouvelle, ils savaient que leur fille avait des problèmes psychologiques mais pas au point de tuer quelqu'un de sang froid. Ça a été très compliqué pour son père, il a toujours vu Sarah comme une petite fille douce. Lui-même qui est policier avait du mal à se dire que sa propre fille était une criminelle. Ça n'a pas été facile, mais j'ai tenu à aller les voir et on a parlé de ce qu'il s'est passé pendant toute une après-midi.

Ce jour-là, quand les pompiers sont arrivés et que Liv était inconsciente, j'ai cru que moi aussi, j'étais mort. Je ne lui ai pas lâché la main durant tout le trajet et quelque part, je savais qu'elle nous entendait parler alors, je lui ai mis notre chanson préférée. Il n'y avait pas un jour où je n'étais pas à l'hôpital pour attendre qu'elle se réveille.

Un jour, John est venu me voir et on est allé marcher ensemble, ça m'avait fait du bien. Ce jour-là il m'a convaincu d'aller voir un psy pour parler de tout ce qu'il s'est passé, c'est à ce moment-là que le psy m'a conseillé de déverser ma peine dans ce que j'aimais. Le football américain a sauvé mon moral, tout commencé à aller mieux et mes cauchemars ont cessé. La nuit, je revoyais constamment la scène, Liv dans mes bras en sang et l'ambulance en bruit de fond.

—  Le vol 1122, veuillez embarquer.

Vu que je n'ai pas de valise, il est beaucoup plus rapide pour moi d'embarquer. L'hôtesse de l'air me montre mon siège, je m'assois et attend avec impatience que l'avion décolle.

How It End Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant