CHOUCHOU DE MONSIEUR ANDERS (TOME I)

Chapitre 18

- Pardon, quel secret?

- Voyons Lisa, réfléchit.

Souriant satisfait, Daniel lui fit un clin d'œil.

- C'est ça!

Convaincue que Daniel n'avait absolument rien contre elle, Lisa croisa les bras après avoir répondu. Mais son sourire se mua lentement en un sérieux en entendant Daniel dire

- Si tu dis un seul mot sur ce que tu as vu dans cette chambre, je m'opposerai personnellement à ton mariage en disant que tu aimes un autre homme.

- Pfff! Vous racontez n'importe quoi.

- Où est donc passé le respect dans ce monde?

Fit Daniel mécontent, enfin une colère formatée bien sûr. Lisa baissa la tête coupable, à chaque fois, elle perdait sa maîtrise et parlait n'importe comment à son patron.

Ce n'était pas elle l'irrespectueuse mais lui qui la titillait assez pour la faire réagir, elle lui lança un regard de défit sans s'en appercevoir.

Daniel souria intérieurement. À chaque fois que Lisa le défiait, il aimait ça, ayant l'habitude d'avoir des personnes tête baissée depuis l'enfance, cette femme pimentait sa vie d'une manière qui le rendait joyeux.

- Tu m'as retiré mon masque et tu m'as embrassé, en plus de rêver de moi en train de te faire...

- Arrêtez ce petit jeu monsieur Anders, c'est vous qui m'aviez embrassé.

Son visage vira au rouge, elle baissa les yeux.

- Je suis handicapé et moche, je n'ai aucune raison de mentir, qui va-t'on croire?

-...

- J'imagine la honte, la déception de tout le monde qui te croyait une sainte, alors que tu doutes déjà de tes sentiments pour Math, et tu nourris des choses pas très catholiques dans cette petite tête, n'est-ce pas?

Lui tournant le dos, Lisa respira lourdement, serrant les poings, visiblement plus que choquée.

Après tant de séances avec une psy, qui n'avait rien remarqué du tout, lui il l'avait démasqué en si peu de temps. Qui était-il?

Elle n'était pas très douée pour cacher quoi que ce soit avec Daniel, comme s'il avait un don pour contrôler son humeur, il faisait ressortir le bon comme le mauvais en elle sans grande difficulté. Incapable de faire semblant devant lui, elle était naturelle avec lui.

Et il avait raison en partie sur le fait que Lisa avait des doutes sur ses sentiments pour celui qu'elle allait épouser, parce qu'un autre occupait son esprit.

A part son arrogance, Lisa appréciait son patron secrètement. Il était dure et insensible, mais élegant et charismatique.

Et maintenant elle venait de découvrir qu'elle adorait ses lèvres, son baiser lui avait fait perdre ses moyens si rapidement, comme si elle embrassait pour la première fois.

Elle réfléchissait trop pour être capable de lever le pas pour sortir, alors que Daniel ne la ménageait pas en faisant remonter ses souvenirs.

Il continua à la torturer en lui crachant des vérités tranchantes.

Ces vérités étaient aussi tranchantes que troublantes, lorsqu'il mentionna leur baiser, le ton suave qu'il utilisait, l'obligeait même à fermer les yeux.

La voix de Daniel la mettait hors d'elle-même, la berçant contre sa volonté, ce que remarqua Daniel en s'approchant de plus en plus près d'elle.

Elle croyait qu'avoir le dos tourné l'aidait à cacher à quel point elle était troublée, mais son souffle haletant la trahissait :