Chapitre 39

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- Mon amour.

Dit Daniel qui s'était levé un instant pour s'éloigner, son téléphone porté à l'oreille, regardant fixement Eléonore, sa voix était plus calme, son teint n'était plus dur, remarqua la femme.

- Je suis bien arrivé, désolé de ne pas t'avoir appelé plus tôt, les choses se sont un peu... bousculées.

Finit-il d'une voix basse.

- Oui ne t'inquiètes pas chérie, je te rappelle dès que je suis rentré, je t'aime.

Il venait de se rassoir sans ajouter un mot et Eléonore comprit qu'il l'invitait à lui dire ce qui s'était passé et pourquoi, il se retrouvait mêlé à un meurtre qu'il n'avait pas commis.

Puis il déposa son téléphone sur la table et ajouta brièvement sur un ton autoritaire :

- Tony Joseph.

Eléonore soupira et se lança après quelques secondes d'hésitation :

- Quelques années plus tard, j'étais revenue en ville, je suis passée au manoir sans que Madelaine ne le sache, ça se voyait à des kilomètres que vous étiez malheureux et que vous aviez besoin de l'amour de vos parents, mais une chose était sûre, Madelaine n'aurait jamais osé vous faire de mal, malgré tout, elle prenait bien soin de vous. Moi, il me fallait dissiper ses doutes, alors j'ai contacté Tony en secret, je lui ai fait part de mes soupçons, il devait se charger de trouver des preuves afin de confirmer que Madelaine était bien la coupable, avec les restes de la voiture principalement, mais Madelaine avait fini par le découvrir par je ne sais quel moyen.

La dame plissa les yeux et prit un ton songeur .

- J'étais là, le soir où il est mort.., j'étais cachée derrière les rideaux, j'ai tout vu de mes propres yeux, ils se disputaient violemment et c'était Tony qui l'avait payé de sa vie. C''était de ma faute.

- Tout s'est passé si vite. Tony avait seulement tourné le dos pour partir et j'ai vu Madelaine frapper le pauvre homme qui tomba dans les escaliers, je ne savais plus quoi faire, il y'avait deux autres servantes qui avaient également assisté à la scène, Marline n'avait pas pu se retenir de crier, elles avaient trop peur de Grant pour oser lever le petit doigt et puis, à ce moment j'avais perdu tout espoir, je n'avais qu'une seule idée en voyant tout ce sang, t'enlever et me sauver avec toi.

- Je me rappelle de cette partie de l'histoire. ou plutôt je me souviens avoir entendu des cris...

- Je tremblais, trop choquée, j'ai attiré l'attention de Madelaine malgré moi, elle m'avait trouvé derrière les rideaux, mais j'ai eu assez de chance pour me sauver à toute jambe, trop apeurée, je ne pouvais qu'avertir la police sans donner trop de détails, je leur ai dit que je venais d'entendre des bruits étranges au manoir. Si Madelaine m'avait attrapé, je ne serais peut-être pas là aujourd'hui.

- Comme le pauvre Tony et mes deux autres servantes. Ces dernières avaient subitement disparu quelques semaines après, j'ai découvert en arrivant ici, qu'après 20 ans, elles sont encore portées disparues.

-....

- Madelaine a pris le temps de me raconter autre chose sur mes parents, sur les évènements étranges qui survenaient au manoir, j'étais petit et curieux mais je ne m'intéressait pas trop à mon entourage non plus, elle trouvait toujours une réponse à mes questions, toute cette partie de ma vie est donc un tissu de mensonge, un écran de fumée que je prenait pour la réalité.

Siffla Daniel en ajoutant d'une voix sérieuse, il prit son verre et s'altéra la gorge, et laissa Eléonore ajouter :

- J'avais le sentiment de vous abandonner mais je ne pouvais pas y retourner, Madelaine était prête à m'accueillir, et pas chaleureusement, elle avait commencé à me chercher. Encore une fois sans preuves, la police avait conclut à un accident, alors j'ai dû disparaître.

CHOUCHOU DE MONSIEUR ANDERS (TOME I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant