*Chapitre 13*

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TW : homophobie

Le soleil commençait à descendre à l'ouest du village. Là, un peu plus loin, passé deux ou trois champs, les luminaires d'une grande maison s'illuminèrent au moment où des pieds se posèrent sur les pavés. L'une des propriétaires Dupays, alertée par la les bruits de pas et l'éclairage extérieur, se hâta de se lever en dépoussiérant le bas de sa robe pour se diriger vers l'entrée.

« Jeanne, chérie tu es prête ?

- Presque Maman ! »

L'écho de la sonnette les interrompit. Elle s'empressa de marcher vers le hall d'entrée, se vérifiant une dernière fois dans le miroir, avant de tourner la clef dans la serrure et d'ouvrir la grande porte. De l'autre côté, le visage d'un garçon blond et innocent apparu. Malgré la nuit noire et les nuages pluvieux, on reconnaissait parfaitement le visage de Thomas, éclairé par un faux sourire.

« Bonjour Madame, merci beaucoup de me recevoir.

- Je t'en prie entre Thomas ! Ne reste pas là »

Le garçon fit quelques pas vers l'avant, s'arrêtant sur le deuxième paillasson pour essuyer ses pieds. Il tendit un bouquet de fleur à la mère de Jeanne qui le remercia en lui offrant une grande bise sur la joue, tandis que le père se rapprocher de lui, la main tendue vers l'avant.

« Thomas quel plaisir de te revoir ! Viens par-là mon grand ! »

Il serra, dans un premier temps, la main que l'homme lui tendait avant de sentir son corps frêle se faire attirer dans la grande carrure. L'adulte lui donna des tapes affectives dans le dos suivit de petits rires, et lorsqu'il relâcha enfin l'ami de sa fille, il put attraper la bouteille de vin qu'il lui tendait. Il le remercia chaleureusement, analysant l'étiquette de la bouteille. Soudain, des pas résonnèrent au dessus d'eux. Thomas se tourna vers le majestueux escalier et vit Jeanne, descendre les marches avec grâce et douceur. Elle avait enfilé une belle robe jaune, ses cheveux étaient dressés en chignon et elle avait également maquillé ses joues.

Elle arriva en face de lui, toute souriante à l'idée que Thomas passe la soirée avec elle, ses parents et dans sa maison. Et elle trouvait même que c'était un excellent moyen de conclure la journée et de se rapprocher de lui.

« Bonsoir Thomas..

- Bonsoir Jeanne ».

Rapidement, les parents l'entraînèrent vers la table. Ils prirent tous place. Le père au bout, la mère en face et Thomas et Jeanne du même côté. Les verres se remplirent petit à petit, les amuse-bouche se vidaient des plateaux avant de laisser place à l'entrée. Un morceau de saumon, une sauce aux herbes, de la salade fraiche, et une coupe. La mère, qui tartinait la crème blanche sur son morceau de saumon, leva la tête vers l'invité et dit :

« Alors Thomas. Jeanne m'a dit que tu avais rejoint son projet du bal de fin d'année ! N'est-ce pas une formidable idée ?

- Hum oui, on en faisait souvent dans mon ancien établissement.

- Et comment c'était ?

- Oh moi je n'y suis jamais allé, je ne suis pas trop branché bal.

- Tu préfères être au calme pour apprendre. On m'a dit que tu passais énormément de temps à la bibliothèque ! C'est bien d'être autant cultivé ! »

Thomas hocha la tête mais Jeanne profita de son moment d'absence pour ajouter.

« C'est lui qui bat tous les résultats de l'école depuis son arrivée. Il est devenu le meilleur élève de la classe et de l'établissement ».

Il fut d'abord surpris par cette soudaine nouvelle. A vrai dire, dans son ancienne école, il était loin d'être le premier de sa classe. Et pour garder le niveau face aux autres élèves, il était obligé de réviser tous les après-midis à la bibliothèque, entre ses cours, puis chez lui le soir.

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