Londar et ses compatriotes avaient repris le chemin du retour.
Algorat le rude, accompagnés de Gulk et de dix guerriers firent toute une partie du chemin à leurs cotés, là où les risques d’attaques des troupes All’Kaarienne ou d’éventuelles tribus sauvage barbares étaient les plus importants.
Algorat et Londar avaient noué des liens sincères et étroits, encourageants pour le futur des deux hommes, mais surtout des deux peuples, sursitaires aux yeux du roi avide de conquêtes. Les articles de qualité supérieure eurent un succès phénoménal sur les étales que les deux peuples rebelles avaient monté à la va-vite. De plus, l’appui du chef de clan, ainsi que ses encouragements aiguisèrent l’intérêt des montagnards.
Alyate s’était à présent totalement remise de sa méchante fièvre, grâce à la maestria de Londar et ça, Algorat le rude n’était pas prêts de l’oublier.
Le guérisseur effectua même plusieurs autres soins dans la population du camp, des broutilles pour la plupart, mais son habileté, accompagnée des résultats époustouflants de sa magie eurent tôt fait d’établir sa réputation au sein du clan barbare. Il donna bien des conseils, des recettes de potions ou d’élixirs à ceux qui désiraient s’instruire. Il montra aussi comment préparer des onguents à base de plantes, qui pouvaient servir à différents usages médicinaux.
Le fait que ses deux peuples soient sous la menace du même dictât facilitait leurs liens, mais il y avait autre chose, une certaine dureté de vie qui les faisait se ressembler dans le labeur. Les uns venaient du chaud, les autres du froid, mais leurs cœurs contenaient autant d’amour et de fraternité que de solidarité.
Un rendez-vous avait été fixé pour le solstice d’été à Kââydish, cette fois-ci, ce serait les Montagnards qui rendraient visite aux nouveaux habitants des forêts. Chaque clan, préalablement prévenu par Algorat enverrait des émissaires de paix et des commerçants. Ces derniers seraient chargés de négocier les produits adéquats pour leurs clients parmi les choix offerts par les divers artisans.
Les deux nouveaux amis devraient patienter un peu plus d’un mois avant de se retrouver sous le couvert des arbres millénaires.La caravane avançait à bonne allure sur le chemin de terre, sous les frondaisons des sous bois qui annonçaient la grande forêt, maîtresse des forêts, là où résidait à présent le peuple des sables, exilé, mais soudé comme jamais dans son histoire.
Les chariots vides offraient moins de résistance à la traction des chevaux, mais le risque de s’emballer était aussi plus important. Vigilance était donc de rigueur, néanmoins, l’allure du convoi était assez élevée.
Hélas, un ours solitaire, apparemment malade, offert aux parasites à un degré tel qu’il en était devenu fou de rage, croisa leur route et attaqua les chevaux de la carriole de tête. Son énorme gueule dégoulinante de bave et de sang se referma sur le cou d’une des montures tandis que les griffes acérées de l’ours labouraient les flancs de ce pauvre animal.
L’autre cheval, emprunt à la terreur la plus noire, s’affola, tentant de se défaire du mord qu’il le liait à l’attelage.
Le chariot s’écarta rapidement du chemin pour percuter un arbre dans un fracas à réveiller les morts. La carriole effectua une vrille, qui propulsa dans des figures acrobatiques ses occupants vers le sol, heureusement de mousse et de lichens, ce qui amortit un tant soit peu le choc. Mais la caisse du chariot, au châssis de bois rigide, retomba sur les deux chevaux et sur l’ours, les écrasant dans un nuage de terre et de fougères.
Londar qui se trouvait dans le deuxième chariot avait assisté impuissant à toute la scène. Il était glacé d’effroi, craignant le pire pour ses amis qui se trouvaient dans la carriole de tête. Il descendit aussi vite qu’il le put, suivi par les autres, armés d’arcs et de haches.
Un des archers décocha deux flèches dans la nuque de l’ours déjà mortellement blessé pour le libérer de son mal. Il tira deux autres traits afin achever les deux chevaux agonisants, un pincement au cœur.
Les occupants de la charrette accidentée n’étaient pour la plupart que légèrement blessés. Seul le conducteur avait une large plaie béante sur le front : il était d’ailleurs inconscient, ils durent le désincarcéré, bloqué qu’il était sous les roues de la carriole.
Cet incident de parcours fit quelque peu redescendre l’humeur plutôt joviale qui régnait au sein du groupe jusqu’alors, mais après quelques lieues couvertes, plus doucement et plus serrés dans leur espace vital, les sourires reparurent sur leurs visages volontaires.
Ils approchaient de Kââydish et seraient rendus à la tombée de la nuit, dans leur nouveau village, leur Renaissance.
VOUS LISEZ
Tantor l'âme de l'épée
FantasyUn guerrier laissé pour mort,sans nom et sans mémoire. Un peuple de nomades vivant dans un désert immense. Un roi cruel et sans pitié, avide de conquêtes. Des nains, des Elfes et des barbares. Et une épée, une épée de légendes servant le bien univer...