Sanaa : Les yeux ne trompent pas

Partie 5

Partie 5 -

Message de moi à Neïla :

- Moi : On est encore sur la route il doit nous rester 3h un truc comme ça.

- Neïla : Trop bien ma sœur, tellement hâte de te retrouver enfin

- Moi : Moi aussi, j'ai prévenu Lina, elle sera là ce soir. Tu manges chez mima (ma grand mère) avec nous ?

- Neïla : BIEN SUUUR. Je suis passée la voir tout à l'heure et devine ce qu'elle nous prépare...

- Moi : Dis moi qu'elle nous fait ses makarouna bel salsa stp

- Neïla : Bien ouej. J'te laisse j'dois garder Hafsa (sa petite soeur). À toute !

L'été se termine dans 2 semaines et nous allions passer les 10 prochains jours dans le Sud, avec ma famille. Ça allait me faire le plus grand bien. C'est le seul endroit où je me sens vraiment chez moi.

Arrivés au quartier, j'aide mon père avec qui nous sommes descendus à vider le coffre. Je salam les grands et dis bonjour à quelques potes.

- ... : Mais naaaan. La parigo est de retour !

- Moi : Younes combien de fois je dois te dire que j'habite pas à paname...

- Younes : Eh vas-y, le nord c'est Paris, point. Ça va ou quoi ? Tu fais quoi tu vas capter Ney ?

- Moi : Bien sûr

- Younes : Tu sors après ?

- Moi : Mais oui je sors mon p'tit Younes

- Younes : Et euh... y'aura Lina ou pas ?

- Moi : Ooooooh... je crois bien avoir raté des choses. T'es piqué toi avoues.

- Younes : Vas-y ta gueule tu casse la tête à peine tu viens de rentrer

Je rigole et je monte. Qu'est-ce que ça m'avait manqué tout ça.

Je passe les retrouvailles, comme d'habitude, ça fait plaisir de retrouver ses proches. Lina dormira avec nous chez nos grands-parents donc nos soirées s'annoncent mouvementées.

Neïla est restée manger avec nous puis on décide de faire un tour au parc derrière le quartier.

- Lina : Alors quoi de neuf ?

- Moi : Ben... rien de spécial les filles

- Lina : Les amis, les amours, rien ?

- Moi : c'est plutôt à toi que je devrais poser la question.

Lina, c'est une fille qui a un franc succès auprès de la gente masculine. Déjà à l'âge de 15 ans, elle attire les plus grands. Elle est petite, menue mais avec les formes qu'il faut. Cheveux longs jusqu'aux fesses, bruns, lisses, traits fins, sportive bref, elle a tout pour plaire mais elle reste fidèle à elle même.
Elle ne s'intéresse pas aux garçons. Sauf à son p'tit babtou.

- Lina : moi, j'ai peut-être quelque chose... mais vous d'abord.

- Neïla : Ben... moi aussi j'ai peut-être quelque chose

- Moi : AH BON ?! Purée je vous laisse quelques mois et vous avez déjà fait vos life et trouvé vos rajel !

Les filles me racontent leurs flirts respectifs. Je suis contente de voir mes amies dans cet état un peu euphorique des premiers crushs/premiers amours.

Je leur raconte ce qu'il s'est passé avec Sahir, tout du moins... le peu de choses qu'il y a à raconter.

- Les filles : Franchement, il te kiff.

- Moi : Mais arrêtez les filles on parle on parle et on a aucune expérience en amour, on est ridicules. De toute façon c'est mieux comme ça. J'ai déjà assez de soucis dans ma vie et puis, vous savez très bien que j'suis pas faite pour l'hob et tout ça.

Elles me regardent tristement car elles comprennent. On décide de changer de sujet.

Je passe mes vacances car il n'y a rien de très intéressant si ce n'est que je me suis amusée, j'ai vu mes cousins, les grands frères de Lina avec lesquels je suis très proches. Ils sont comme mes grands-frères. J'ai passé du temps en famille et avec mes amis.

Nous remontons dans le nord et nous sommes en septembre. Je rentre au lycée. Après ma rentrée qui fût catastrophique car je ne suis dans la classe d'aucun de mes amis, je rentre dégoûtée de cette journée. Je passe par le city et voit les gars. Je me pose rapidement avec eux.

- Moi : Les gars ça va ou quoi ?

- Eux : ouaiisss

- Nouhad : alors ta rentrée p'tite reuss c'était comment ?

- Moi : Eh m'en parlez même pas y'a que des ksos dans ma classe

- Yazid : c'est toi la ksos wsh

- Moi : vas te faire toi.

- Nouhad : Elle est pas avec toi So ?

- Moi : Nan elle arrive d'ici 30min, elle quittait plus tard aujourd'hui.

- Moi : Eh quand j'pense que l'année pro vous allez tous partir... j'vais être toute seule

- ... : Ouais je sais j'vais t'manquer

Je me retourne : Sahir.

(Précision : Nous habitons dans une ville pas très loin de deux grandes villes, tout le monde part dans une de ces deux villes pour les études sup)

- Moi : T'en rêves hein...

Il met son bras autour de mes épaules. Son geste me trouble mais je ne laisse rien paraître. Il l'avait déjà fait auparavant et il n'y a rien d'irrespectueux. Il s'accoude juste à moi.

- Sahir : Ça fait longtemps ma grosse

- Moi : arrête de m'appeler comme ça

- Sahir : c'est mignon ma grosse nan ?

Il me fait un sourire en coin suivi d'un clin d'œil et se retire de mes épaules. Moi, je le fusille du regard parce que ses petits gestes me font de l'effet, et je n'aime pas ça.

Fin d'après-midi, il est l'heure de rentrer. Le soir après ma douche, j'allume mon ordi et vais sur Facebook.

Nouveau message :

- Sahir : t'étais belle aujourd'hui.

Il faut absolument qu'il arrête ça. Il faut qu'il arrête de me faire l'effet qu'il me fait. Sanaa reprends toi merde !

- Moi : Arrête de jouer à ça s'il te plaît

À peine 2 min plus tard, une notification apparaît :

- Sahir : Qui t'as dit que je jouais ?

J'éteins mon ordinateur et décide de ne pas répondre. Je ne veux pas succomber à son charme. Je dois me souvenir de ce qu'il est : un player.