Partie 17

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Partie 17 -

Plus je m'avance, toujours sur mes gardes, plus la silhouette se dessine.
Je reconnaîtrai ces larges épaules parmi des milliers.

Sahir

Je me stoppe net. Pas besoin d'avoir bac +12 pour comprendre le guet-apens. C'est pour ça que Sofia m'a autant cassé la tête pour aller à sa putain de voiture.

- Sahir : J'vais pas te manger Sanaa. Viens

Je m'avance un peu de sorte à me retrouver face à lui. Mais je garde malgré tout une distance importante.

- Moi : J'venais juste pour un chargeur de base. Si on pouvait rester sur ça ça m'arrangerait

Il répond même pas. Il me fixe. Ses yeux me transpercent. Il me fait un effet mais sah c'est indescriptible. Mais j'ai la chance d'être quelqu'un qui sait cacher ses émotions. Devant lui, je suis forte et froide. Au fond, je suis totalement perdue, émue de l'avoir en face de moi.

- Moi : On joue au roi du silence ou c'est comment ?

- Sahir : Je sais pas par où commencer Sanaa. J'sais pas comment on dit ces trucs là moi

- Moi : Ben écoute t'es pas obligé de dire quoi que ce soit j'peux retourner dans la salle y'a aucun problème

- Sahir : Tu peux arrêter de faire la maline 30 secondes putain ?! Reste là et écoute zebi

J'avoue il m'a calmé. Tout ce comportement que j'adopte, c'est juste pour garder la face. Pour pas lui montrer l'effet qu'il a sur moi. C'est la seule chose que j'arrive pas à contrôler.

- Sahir : Alors euh.... Bon... vas-y euh... bon j'te dis la vérité moi les trucs comme ça j'connais pas. J'ai jamais eu besoin de parler aux meufs pour les avoir. Un p'tit sourire carnassier comme tu dis mdr et ça y est. Mais sah toi... t'es trop dur Sanaa. J'te dis la vérité au début j'tai parlé comme ça. Limite je m'ennuyais j'voulais passer le temps. Mais j'ai fait le con Sanaa. J'me suis pris à mon propre jeu putain....

Il se tais et me fixe. Je le laisse continuer. C'est pas le moment de tout gâcher. Nos yeux ne trompent pas. Je maintien mon regard cramponné au sien. Comme pour lui dire vas-y, continue.

- Sahir : Sanaa on a peut-être pas vécu grand chose ensemble toi et moi mais cette année, j'ai découvert mon double. J'ai découvert une p'tite meuf sans tmenik, comme moi, qui est drôle, intelligente et putain... trop belle. J'te jure Sanaa t'as pas idée de comment mes yeux te voient. De comment mon cœur te voit. J'ai fais le con avec toi. Si tu savais comme j'regrette. Ta cousine là Lina. J'men bat les couilles d'elle. J'en ai jamais rien eu à foutre. Après que j'tai dit qu'elle me kiffait et que j'ai vu que ça t'faisait ni chaud ni froid j'lui ai dit d'aller s'faite enculer. J'lui ai dit que moi j'voulais que toi. J'veux que toi Sanaa.

Il se tait à nouveau et me fixe. Cette fois avec plus d'intensité. Il sourit. Mais là, il s'agit d'un sourire nostalgique. Presque triste.

- Sahir : Sanaa, Sanaa. Ton prénom il est tout l'temps dans ma tête. C'est comme une musique qui veut pas partir. Et j'ai essayé d'la faire partir zebi. Ça fait 1 an que j'ai ton refrain dans ma tête qui tourne en boucle. 1 an que j'essaie de passer à autre chose mais wAllah mon coeur il veut pas se détacher. C'est toi Sanaa. J'en suis sûr c'est toi et pas une autre. C'est toi qui sera ma femme, c'est toi qui sera la mère de mes gosses. Personne d'autre. Je veux que toi Sanaa.

Je le regarde avec les larmes au bord des yeux. Ce qu'il m'a dit c'est tellement beau. Tellement vrai et je vais pas vous mentir. Je le sens tellement sincère. J'ai l'impression d'être dans une bulle. Y'a que lui et moi. Seuls au monde. Il m'a jamais ouvert son coeur comme ça. Jamais.

Sanaa : Les yeux ne trompent pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant