Chapitre 28 : Tempête Au Soleil

5 1 0
                                    

Le trajet en taxi me paraît interminable, chaque rue parcourue ne fait qu'accentuer mon agitation intérieure. Chaque coin de rue franchi en taxi semble rallonger la distance qui me sépare de mon appartement.

Enfin arrivé en bas de mon immeuble, une appréhension palpable me serre le cœur. Mes pas sont hésitants, comme si chaque pas m'approchait davantage de la confrontation inévitable avec Juliano. Je monte les escaliers lentement, monter chaque marche me semblant presque pénible. L'atmosphère de l'escalier semble s'épaissir autour de moi, comme si le poids de mes secrets devenait presque tangible.

Enfin devant la porte de notre appartement, je marque un temps d'arrêt. J'inspire profondément, essayant de chasser les doutes qui m'assaillent. Je sais que je dois affronter la réalité, que je ne peux pas continuer à échapper à la conversation avec Juliano. Pourtant, l'idée de partager la vérité sur le poison qui me ronge reste une source de tension insupportable.

En poussant la porte, je suis accueilli par la douce familiarité de notre foyer. Juliano est là, m'attendant avec son regard attentif. Chaque détail de l'appartement semble amplifié, chaque petit objet rappelant notre vie commune et l'amour que nous partageons. La tension en moi monte d'un cran alors que je m'approche de lui, nos regards se croisant dans un échange silencieux chargé d'émotions.

Chaque instant qui s'écoule semble être à la fois une éternité et un éclair. L'amour que je ressens pour Juliano, cette connexion profonde entre nous, est mêlé à l'anxiété qui grandit en moi à l'idée de cacher la vérité. Les paroles de Sofiane, le poison qui se propage en moi, tout se mélange dans mon esprit tourmenté. Je tente de masquer mon malaise, mais la peur de perdre Juliano plane constamment, comme une ombre menaçante.

— Salut, comment ça va ? lui dis-je d'une voix que je tente de rendre naturelle, malgré le chaos qui règne dans ma tête.

Je m'approche de lui, mais je peux sentir son regard scrutateur pesant sur moi, cherchant la moindre fissure dans ma façade. Il sait, je le sens, que quelque chose ne va pas.

— Ça va, répond-il d'un ton rassurant, mais je peux voir l'interrogation dans ses yeux.

— Tant mieux, je réponds en me forçant à sourire davantage.

Mais Juliano n'est pas convaincu, il s'approche encore un peu plus, comme s'il cherchait à lire les secrets inscrits sur mon visage.

— Tu es sûr que tout va bien ? insiste-t-il, sa voix douce mais inquisitrice, je sens que son regard scrutateur cherche la moindre trace de mensonge sur mon visage.

— Oui, oui, tout va bien, réponds-je d'une voix que je tente de rendre assurée, même si mes propres paroles sonnent creux à mes oreilles.

J'acquiesce rapidement, espérant qu'il croira en mon assurance feinte. Pourtant, je sens que mes mots sonnent creux, presque dénués de sens, et que Juliano ne se laissera pas berner aussi facilement.

— Tu as l'air un peu... épuisé, remarque-t-il prudemment, sa main se glissant sur ma joue avec douceur.

Je détourne le regard, mal à l'aise sous son observation perspicace. Je préférerais qu'il ne remarque pas à quel point je lutte contre ma propre faiblesse.

— Il s'est passé quelque chose ? sa voix est teintée d'inquiétude, et je sens qu'il attend une réponse plus sincère que celles que j'ai données jusqu'à présent.

Je devrais lui dire, je le sais. Mais comment expliquer ce que je ne comprends pas moi-même ? Comment mettre en mots cette étrange série d'événements qui ont secoué ma journée et bouleversé mon équilibre fragile ?

— Rien de grave, je réponds, essayant de faire preuve de légèreté. Juste quelques trucs au travail, tu sais comment c'est.

Mais Juliano ne se laisse pas berner par mon attitude évasive. Il fronce les sourcils légèrement, comme s'il sentait que quelque chose cloche.

[Terminée] The Love Song : New York FeverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant