Mes prières continuent dans l'ambulance, mes yeux fixés sur le moniteur cardiaque qui émet régulièrement des bips. Chaque battement compte, chaque souffle de ma tante est un espoir que je retiens avec ferveur. Je suis fasciné par les gestes méthodiques du médecin qui s'affaire autour d'elle, mélange de tension et de concentration. Je supplie silencieusement que ce ne soit pas la fin, pas aujourd'hui. Elle a résisté pendant sept ans, elle doit continuer à se battre, pour moi, pour nous tous.
Les bips continuent de sonner d'une manière rassurante jusqu'à notre arrivée à l'hôpital. Nous sommes rapidement pris en charge par l'équipe médicale, et ma tante est emmenée dans les couloirs, sous leurs soins. Je me retrouve dans la salle d'attente, pris au piège de ma propre inquiétude. Les minutes passent comme des heures, et je me sens complètement perdu, sans savoir quelles démarches entreprendre en attendant des nouvelles.
Assis là, immobile, je me fonds presque dans la foule de patients et d'accompagnateurs qui partagent la même angoisse que moi. Aucun membre du personnel ne s'approche pour me donner des informations ou me guider. Je me sens invisible, comme si personne ne me remarquait.
C'est alors qu'un petit garçon, sans aucune hésitation, saisit ma main et me conduit vers un siège à côté de lui. J'essaie de lui offrir un sourire de remerciement, mais mes émotions me rendent maladroit. Je sens le regard inquiet de sa mère posé sur moi, peut-être surprise par mon attitude. Je lui adresse une légère grimace d'excuse, comprenant que je dois sembler désemparé et perdu. J'aurais bien aimé que Mila et Hélia soient ici, elles sauraient comment me réconforter et me guider dans ce moment difficile.
Je me sens tel un étranger dans cet environnement hospitalier, bien loin de l'assurance de Mila et de l'audace d'Hélia. Mon souhait de leur ressembler davantage se fait plus présent, surtout maintenant, alors que je me sens figé au milieu du chaos de l'urgence. Même si j'ai déjà foulé les couloirs de cet hôpital à maintes reprises, la tension ne s'atténue jamais. Je me remémore la dernière fois que j'étais ici, à la limite de perdre ma propre vie. Cette pensée ne fait qu'ajouter à mon anxiété actuelle.
Je tente de me calmer en serrant mes mains l'une dans l'autre, tentant d'apaiser les tremblements qui me gagnent. Je n'ai encore appelé personne, car même ma cousine n'est pas au courant de la gravité de la situation de sa mère. Elle m'a fait promettre de garder le secret jusqu'à ce qu'elle se sente prête à lui en parler. Pourtant, les années ont passé, la maladie a progressé, et elle n'a toujours pas brisé le silence. Si ma tante venait à partir, je serais le seul à connaître son secret, et ma cousine ne me le pardonnerait jamais.
Je m'affale sur le dossier de la chaise, laissant ma tête reposer contre lui pour essayer de me ressourcer. Je ferme les yeux et tente de chasser les pensées qui me tourmentent. Ce n'est ni le lieu ni le moment de sombrer dans la confusion.
Les urgences se déroulent comme une valse effrénée de brancards, et je perds peu à peu la notion du temps. C'est le contact doux d'une main d'infirmière qui finit par me réveiller. Son visage rayonne comme celui d'un ange dans mon état somnolent. Elle me sourit et me parle, mais ses mots me parviennent comme à travers un épais brouillard. Je me sens complètement déconnecté de la réalité. Sa voix me parvient de manière lointaine, et tout ce que je souhaite, c'est retourner dans le monde paisible des rêves, loin de la tristesse et de la peur.
Cependant, l'infirmière me secoue de nouveau, plus énergiquement cette fois, et pointe du doigt une personne près de l'accueil. Ma conscience s'éclaircit légèrement.
— Monsieur, votre ami est là.
— Qui ?
— Jule... Julien...
— Juliano, peut-être ?
— Oui, c'est ça.
Mon attention se tourne de nouveau vers l'accueil, où Juliano tente un sourire en s'approchant. Son visage est réconfortant, mais je ne parviens pas à saisir pourquoi il est ici. Je n'ai aucun souvenir de l'avoir appelé ou même d'avoir envoyé un message, pourtant le voilà, devant moi, en chair et en os. Je cligne des yeux plusieurs fois pour réaligner ma perception avec la réalité, observant Juliano s'approcher timidement.
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[Terminée] The Love Song : New York Fever
RomantikDans le tumulte du monde de la recherche scientifique, Kalel se confronte à des révélations troublantes et à des mystères qui pourraient changer sa vie à jamais. Les rivalités professionnelles et les intrigues cachées font surgir des dangers imprévi...