Chapitre 21 : Petites Victoires

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Après avoir acheté un sandwich pour calmer ma faim, je quitte le magasin et m'installe sur un banc dans le petit parc qui se trouve à l'angle de Barclay Street et Greenwich Street, à proximité de Progenics. C'est le Silverstein Family Parc, orné d'une fontaine centrale en forme de ballon de clown plié pour ressembler à un petit chien espiègle et rouge. Bien que ce ne soit pas un endroit particulièrement tranquille, c'est un lieu où je peux m'asseoir un moment et reprendre mon souffle. Le parc se situe juste en face, légèrement décalé, du Mémorial du 11 Septembre. Seule une rue nous sépare de ce lieu chargé d'histoire.

À vrai dire, j'étais bien trop jeune au moment des événements tragiques du 11 septembre pour m'en souvenir. Cependant, grâce aux livres d'histoire et à ma proximité de travail, j'ai le sentiment d'avoir une certaine connexion avec cet épisode historique. C'est à la fois un privilège et une charge de pouvoir voir chaque jour un morceau de l'histoire américaine, même si ce n'est pas l'un des chapitres les plus joyeux.

Profitant de ce moment de répit, je prends le temps de me détendre. Mes muscles sont tendus et endoloris à cause des circonstances actuelles. Je suis comme un acteur sur la scène, en train de jouer le rôle de ma vie à chaque nouvelle épreuve. Si seulement ma vie pouvait être aussi simple qu'un scénario de film. Cependant, je me contente d'un soda pour élever un toast à tout ce que j'ai accompli jusqu'à présent. J'espère sincèrement que ce n'est pas la fin de l'histoire et que cet après-midi avec mon équipe nous réservera un miracle.

Il est maintenant temps de retourner au travail, même si c'est un samedi et que je rêverais d'être sous ma couette à somnoler. Le cadran affiche quatorze heures, et je m'attends à ce que Sophie et les autres arrivent bientôt. Je sens une certaine anxiété monter en moi, je dois l'admettre. Nous attendons ces résultats depuis si longtemps, et le moment est enfin venu.

Curieusement, je n'ai pas encore consulté les résultats dans ma valise noire. J'ai attendu que tout le monde soit présent pour découvrir ensemble le fruit de nos efforts acharnés. Bien sûr, rien n'est gagné d'avance, et le chemin vers la commercialisation de ce traitement sera encore long et semé d'embûches. Cependant, ma foi en notre travail est inébranlable. Je crois fermement en la valeur de nos efforts et en notre capacité à faire une réelle différence.

— Comment va le roi des labos ? me lance Sophie avec un sourire taquin.

J'ai failli sursauter de mon siège à sa soudaine apparition. Je ne m'attendais pas à la voir ici, bien que ce soit le week-end. Son ton railleur m'arrache un léger sourire en retour.

— Putain ! T'as failli me faire bondir, lui réponds-je en me tenant la poitrine.

Réalisant son petit tour, elle ajoute :

— Désolé, ce n'était pas mon intention, mais t'aurais vu ta tête ! C'est rare que tu sois pris au dépourvu comme ça.

Elle se met à rire, un rire contagieux qui me fait du bien, même si j'essaie de ne pas le montrer. Je n'ai pas vraiment envie d'aborder l'état actuel de ma santé.

— La première et la dernière fois ! m'assure-je en haussant les épaules. Sinon, ça peut aller. Et toi ?

Sophie m'évalue du regard, puis me lance un petit sourire en coin.

— T'as pas l'air au top. T'es sûr ?

— Ouais, vivement que cette journée se termine.

— À qui le dis-tu ! Nous faire venir le weekend, tu n'as pas honte ?

Je la dévisage, puis souris malgré moi à son expression boudeuse. C'est typiquement Sophie, toujours prête à faire preuve d'autodérision.

— On est là pour une bonne raison. Si on n'aime pas ce qu'on fait, autant chercher un autre boulot direct.

[Terminée] The Love Song : New York FeverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant