Le rêve solitaire

Chapitre 13: Coupable?

Layla:

Les couloirs étaient plus calmes qu'en journée, plus effrayant aussi. Je glissai dans la pénombre comme si j'étais dans mon élément, je fis signe à Childe et Alhaitham de me suivre.

Après avoir interrogé Scaramouche, Alhaitham et Kaveh c'étaient disputés concernant ma rencontre, seule, avec lui. Nous décidâmes que je serais secrètement accompagnée par un nombre restreint d'élève de confiance.

Je connaissais réellement Alhaitham depuis une journée, mais je me retrouvais en lui.

La façon de réfléchir, l'asociabilité et l'amour du calme absolu. Je lui faisais confiance. Quand à Childe, il était le plus apte à se battre parmi mes amis.

Quand nous lui avions rendu visite quelques heures auparavant, il avait fallu qu'on lui dise avoir une piste solide concernant Heizou avant qu'il ne daigne ouvrir la porte.

Et quand je lui avais parlé de notre plan et de Scaramouche, il avait gesticulé un long moment avant qu'Alhaitham ne l'assomme avec un coussin.

J'avais fossé compagnie à Nilou, qui aurait fait une crise de panique si elle avait pris connaissance de notre plan.

"Ta relation avec Kaveh ne s'améliore pas? chuchota Childe à Alhaitham, ils se connaissaient plutôt bien, visiblement, même si le capitaine du club d'échec n'avait pas l'air d'apprécier Childe.

-Ce ne sont pas tes affaires, Tartaglia. Alhaitham lui ordonna de se taire, puis me lança un regard interrogateur, et si Scaramouche ne vient pas?

-On ira le voir le lendemain, je marmonnai avant d'ajouter, si tu veux m'accompagner, évidemment.

Je tenais à être apprécier d'Alhaitham, son esprit était aussi fascinant que celui d'Heizou.

-Pardon, Childe passa sa tête entre Alhaitham et moi, je ne voudrais pas interrompre votre petite discussion, mais je crois que je n'aime pas d'être mis à l'écart.

-Désolée, gênée d'ignorer mon ami, je baissai la tête.

Mon nouveau compagnon, en revanche, leva les yeux au ciel.

-Pourquoi nous accompagne t'il, déjà?

-Parce que t'as préféré que je vienne à la place de Kaveh, on se demande bien pourquoi d'ailleurs... Le railla Childe, la relation entre le chef du club d'art et celui du club d'échec me semblait plutôt compliqué, j'avais du mal à savoir si ils s'entendaient très bien ou si au contraire, ils se détestaient.

-Il aurait tout fait raté, répliqua Alhaitham avec lenteur.

-On est arrivé, dis-je, coupant cours à leur dispute.

Le gymnase n'était pas complétement plongé dans le noir, des rayons de lune filtraient au travers des hautes vitres qui surplombaient le lieu.

-Je ne vois personne, souffla Childe après un instant d'attente.

-Cachez vous, je murmurai en m'avançant vers le centre du terrain, il ne se montrera que si il me voit seule.

Je m'assis sur qui me sembla être le milieu du gymnase et attendis, me murant dans le silence.

Scaramouche:

J'observai Layla depuis mon coin, j'avais repéré ses deux camarades qui manquaient cruellement de discrétion.

Je soupirai, moi qui croyait que je m'amuserais, je mourrai d'ennuis...

Layla bailla, elle était insomniaque et n'avait pas du dormir depuis plusieurs jour, il ne me restait plus qu'à compter sur sa fatigue. Quant à ses compagnons... Il fallait que je m'en débarrasse.

Quand enfin, elle s'écroula sur le sol, je sortais de ma cachette.

-Montrez vous! Je lançai avec un sourire, je sais que vous êtes là.

Évidemment, personne ne me répondit.

Je m'approchais de Layla, ses genoux étaient repliés contre son ventre et elle était agitée de léger spasmes.

Enfin, un mouvement, si vif qu'il fut presque imperceptible, attira mon attention.

Alhaitham, le précieux élève de ma chère mère.

Il se jeta sur moi, je l'évitai avec souplesse avant de d'enfoncer mon poing dans son estomac.

Il crachota, le visage brûlant de ressentiment.

-Que fais tu? siffla Alhaitham tendis qu'il se redressait, je croyais que tu voulais te faire passer pour l'innocent.

-Je suis innocent, rétorquai-je avec véhémence, en revanche, la chose qui va arriver bientôt l'est moins.

-La chose? Pour la première fois depuis que je le connaissais, Alhaitham tressaillit.

-En effet, je ricanai alors qu'il tombais contre le parterre, inconscient.

Quelques secondes plus tard, Tartaglia tomba à son tour, il c'était avancé dans mon dos et avait pensé pouvoir me surprendre.

-J'ai crus attendre, je me tournai vers Layla. Elle se tenait debout, mais pas de façon normal, son dos était vouté et ses bras pendaient dans le vide.

Elle leva ses yeux vers moi. Tout blanc, comme si elle était possédée.

-J'ai cru t'avoir déjà dis que je ne voulais plus te voir. Sa voix était comme un sifflement, une brise glaciale.

-Quel dommage, nos échanges étaient plutôt sympathique. J'avais découvert la double personnalité de Layla à la rentrée, j'ignorai encore ce qu'elle cherchait, mais cette chose était dangereuse.

-Que veux tu? Elle tituba dans la direction comme une mort-vivante.

-Vas-tu me laisser partir, ou comptes-tu me faire disparaître comme Heizou? Malgré moi, je reculai.

-Je me fiches bien de toi et de tes petits camarades, elle se détourna puis s'éloigna clopin-clopant, une brume argenté s'enroula autour de moi.

-Attends! Ma vision devient flou, mes paupières aussi lourdes que des pierres.

-Mais je n'aime pas qu'on se mêle à mes affaires.

Se fut les derniers mots que je perçus avant de sombrer.