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Chapitre 1.

Énédith Lyance, j'étais de ces adolescents qui sont bien trop paumés pour vivre la vie à plein nez. J'étais de ces adolescents qui ne vont pas au lycée, qui ne vont pas vraiment à des soirées, moi je nageais la galaxie et je cherchais qui je pourrai bien être dans les grands filets de la voie-l'actée. J'étais une troublée, une tourmentée. Je n'étais pas assez malheureuse pour être prise en compte mais pas assez peu pour être laissée tomber. J'avais 18 ans, un sac au dos et le coeur brisé. Qui laissait sur la route du bus, quelques morceaux. J'avais toujours eu l'impression d'être née avec quelque chose en moins.

Je ne m'étais jamais sentie à ma place, nulle part. J'aurai aimé courir et fuir à grandes enjambées, j'étais épuisée de me chercher une raison d'exister, de me donner l'envie de me réveiller chaque matin, encore une fois, encore une fois, encore une fois. Me disant que si demain il fait beau, ça devrait aller. J'avais la peur au nez, et la compote dans des mains glacées. Je n'étais pas de ce qui était fort aux lycées, peu importe combien j'essayais. J'avais juste l'impression de vivre pour rien, avec un truc en moins.

Il existait cet endroit où je venais me réfugier lorsque rien allait. Je me donnais le droit de sécher lorsqu' il faisait beau, et j'y allais. C'était Andromède. Un vieux petit cabanon près de l'Océan que j'avais nommé Andromède. Le voisin de la voie lactée. De l'Univers tout entier. C'était bizzaroïde, une petite case abandonnée que la mer venait souvent secouer, Andromède était hors du monde mais bien présent dans le mien. Lorsque venait la pluie, abaissant un parapluie une fois au lycée, je maudissais le temps.

De m'éloigner autant de l'océan. J'étais la fille du roman, qui ne pouvait pas faire mieux dans le monde mais qui pouvait au moins sauver le sien. Qui regardait le programme de la météo dans son agenda et espérait le beau temps. C'était drôle de se sentir aussi mal mais de vouloir un soleil flamboyant. Andromède c'était mon papa qui me présentait un endroit pour lui, sacré. Andromède c'était ma mère qui rentrait à peine, qui s'alcoolisait pour effacer sa peine.

Andromède c'était l'échec scolaire que je trimballais, la peur de rentrer, de voir des bouteilles de bière sur le sol, rouler. Andromède c'était, Orelie, qui est devenue ma meilleure amie et habite juste en face de la mer qui prend mes peines et les détruit. Mais Andromède c'était surtout la galaxie, c'était Shunyack. Un garçon habillé simplement, qui me disait que la voie lactée n'était que la destinée de chacun d'entre nous qui s'éparpillait dans le ciel pour l'éclairer .

Andromède. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant