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Chapitre 2.

Les yeux creusés par les cernes, je m'étais réveillée avec l'espoir qu' il fasse beau. Ma mère n'était pas là, elle devait se noyer à être ivre quelque part, à essayer de mourir pour oublier de vivre. J'avais tiré les rideaux, et il faisait beau. Mais la pluie viendrait, elle se cachait dans le soleil. Je m'étais quand-même décidé à sécher. Le sac au dos, j'étais allée à la mer, voir Andromède. Mes vielles vans dans le sable. Sous le petit cabanon, je regardais la mer d'ici. Les oiseaux qui acceuillaient la pluie.

Je m'étais mise genoux contre poitrine et j'avais essayé de comprendre ce que cet endroit m'apporterait. Ce que cet espace me procurait. Je m'étais sentie mal, Andromède ne me faisait pas aller bien, juste fuir ma peine, le sac au dos et les cheveux bruns au vent. J'avais la forte impression de vivre de moins en moins, de voir le décor se tâcher de gris, de sombrer au fin fond du puit. Je n'étais pas une personne qui aimait pleurer. Je pleurais peu, voir jamais. Un 7 en anglais, mon chien qui avait rejoint le plafond de l'au-delà.

Ma mère qui sombrait, le lycée qui m'étouffait, se coincer le doigt dans la portière. Je serrai les dents mais refusais de pleurer.  Le seul moment qui avait endossé mes larmes avait été la perte de mon père. Mon père m'avait offert Andromède et m'avait dit que l'Océan et la voie lactée, sa petite galaxie Énédith, était son seul remède.

Andromède. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant