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Chapitre 6.

Sirius était beau, peu importe ce qu' il mettait. Il rabâchait ses cheveux vers l'arrière comme un tique. Comme lorsqu' il passait la main sur la nuque. Il m'avait fallu une soirée, une baguette tartinée et un tableau pour tomber sous le charme d'un tourmenté. D'un paumé. Orelie qui ébouriffiait les cheveux de Sirius et Bertsad qui le tchekait était beau à voir. On aurait dit un trio de frères et soeurs. Ça faisait longtemps que je m'étais sentie moins mal dans mon malheur.

Sirius m'avait emmenée vers Andromède, il avait pris ma main droite avec sa main gauche. La main de Sirius était glacée, mêlée à ma main tout aussi gelée. Ce petit geste insignifiant me faisait pourtant tant rougir. Sirius et moi nous étions assis sous le cabanon, il m'avait montré sa peinture. C'était un mélange affreux mais si beau d'une tâche grise et noire, avec un cabanon et la mer avec une fille qui regardait vers l'horizon. C'était si beau. On aurait dit ma peine matérialisée.

Sirius, les cheveux dans le vent, qui souriait faiblement était beau.

-C'est si beau, murmurai-je.

-Énédith, Andromède, c'est tout ce qu' il y'a de magnifique en toi.

J'avais le coeur qui battait trop, trop vite, trop paisiblement, ma main droite toujours dans la gauche du brun. Énédith Lyance était une fille qui tombait amoureuse pour un rien. De l'ami du frère de sa meilleure amie. Orelie aurait ri. L'Océan se défilait encore une fois.

-Énédith, j'ai l'impression d'attendre noël comme un enfant qui veut tant voir sa maman. Pour une carte postale pourrie qui dit qu' elle ne viendra pas cette nuit. Énédith, j'ai l'impression d'être un poids pour le monde, d'avoir quelque chose en trop en moi.
Énédith, ma mère ne reviendra pas, elle a un nouvel enfant, elle prend soin de lui, elle va se marier et vivre sa vie. Énédith, ma mère ne s'intéresse pas à moi, je suis une erreur, d'adolescents.

Sirius avait les larmes aux yeux et suite à son paragraphe qui se brisait un peu plus à chaque mots, j'avais pleuré aussi. Pleuré pour sa peine et lui.

Énédith.
Énédith.
Énédith. J'avais pris avec hésitation Sirius dans mes bras et il avait pleuré comme si depuis tout ce temps, dans son coeur, il le gardait. J'avais pleuré en le serrant aussi. J'étais tellement désolée pour lui. Sirius vivait avec quelque chose en plus et moi en moins. Sirius devait peut-être me compléter .

-Sirius, mon papa est au plafond de l'au-delà.
Sirius, c'est comme ça qu' Orelie le dit. Mon papa, il m'a offert Andromède.
Sirius, La voie lactée et mes yeux pour pleurer. Mon papa s'est donné mort. Il n'en pouvait plus d'exister. Reniflais-je. Je suis désolée Sirius, j'espère que tu seras sauvé.

Sirius avait quelque chose en plus et moi en moins. On allait se compléter, peu à peu essayer de ne pas sombrer.

Andromède. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant