Andromède.

3

Chapitre 3.

Orelie m'était bien vite devenue une amie, ma meilleure amie. Ma seule amie. Orelie venait jetter ses ordures à la mer et s'arrêtait pour s'asseoir sous le cabanon avec moi. Orelie était un petit soleil, elle donnait l'impression de perdre la joie de vivre mais de forcer le sourire. J'avais eu de la peine pour elle comme elle avait eu tant de peine pour moi.

-Des chips ? Proposa-t'elle. Y'en a encore chez moi, je crois. Ajouta-t'elle.

-Veux bien. Souris-je faiblement.

Orelie était partie, avait regardé et traversé avant de revenir se mettre à côté de moi avec deux paquets de chips entre ses doigts manucurés. Le bruit frénétique du paquet qui se plisse, ça faisait longtemps que j'avais mangé des chips saveur barbecue.

-Les meilleures, après celles au fromage. Avait-elle dit comme une évidence. Andromède, je peux le scouater aussi ? J'ai besoin de souffler. Dit-elle en jettant son paquet vide, vite emporté par le bon vent. T'es triste Ené' ? Énédith. Je veux vivre sans me mourir. Je veux la joie de vivre dans mes yeux. Je veux Andromède pour nous deux.

-Reste, O'. Autant que tu le veux.

Orelie avait posé sa tête sur mes cheveux bruns couvrant mon épaule.

-Tu sèches ? Demanda-t'elle.

-Seulement quand il fait beau. Je prie pour qu' il ne pleuve pas. Lui murmurai-je comme un secret.

Orelie m'avait regardé étonnée avant de sourire amusée.

-J'habite à l'autre bout de la ville. Débutais-je doucement. Andromède, c'est mon papa qui me l'a montré, il a dit que c'était le plus grand remède de la voie lactée.

-Tu parles de ton papa comme d'une histoire oubliée.

-Il est mort Orelie, à tout jamais.

-Comment ?

-Il en a eu marre de la vie.

-Énédith, ton papa trace sa route dans le ciel, le plafond de l'au-delà. C'est comme ça que je dirai si je mourrai. Je suis désolée pour ton papa. Avait-elle dit en se redressant.

-Tu es triste toi O' ?

-Un peu trop.

Andromède ne sauvait pas, c'était juste une illusion qui nous rendait encore plus mal lorsque l'on en sortait.